Le pistolet Ruger SR9 en 9 mm

Il y a des armes qui ressemblent au pistolet Glock mais qui ne reprennent pas le mécanisme de ce dernier. Et d’autres qui s’en inspirent franchement. Notre travail de comparaison se poursuit ici avec l’étude d’un pistolet SR 9 de Ruger.

On a pu voir précédemment un article sur le pistolet Canik (à voir ici) qui lui aussi a des petits airs de famille avec la lignée Glock mais est différent intérieurement.  Qu’en est il du SR9 ? Est il un vrai dérivé du Glock ou bien est ce qu’il utilise juste les même codes esthétiques externes ? Ou se situe cette arme par rapport à son concurrent ? 

La commercialisation du SR9 débute en octobre 2007 et se poursuit aujourd’hui encore.

Vous pourrez découvrir le manuel utilisateur dans l’onglet téléchargement du site ou en cliquant ci-dessous.

Caractéristiques de l’arme :

  • Longueur de l’arme : 230 mm ;
  • Hauteur de l’arme : 142 mm ;
  • Épaisseur de l’arme : 32 mm ;
  • Le poids de l’arme : 753 grammes ;
  • Le calibre : 9 x 19 ;
  • Rayure du canon : 6 ;
  • Pas des rayures : 1 tour sur 254 mm ;
  • Longueur du canon (entrée de chambre à la bouche) : 101,5 mm ;
  • Capacité du chargeur : 17 cartouches ;
  • Date de distribution : fin 2007 à aujourd’hui.

La carcasse assemblée

Le poids de la carcasse assemblée (avec axe d’assemblage) : 286 grammes.

Les éléments de la carcasse

La poignée pistolet est en matière plastique, le bloc capable de cette pièce est : 189 mm x 113,5 mm x 29,5 mm. Le poids de la pièce nue est : 96 grammes.

L’avant de la poignée est quadrillé. La quadrillage est fin. Cela améliore la préhension. Bien que l’arme utilise un chargeur de grande capacité, la carcasse est fine et la prise en main est agréable. Elle devrait contenter pas mal d’utilisateur.

Un insert arrière en acier de micro-fusion guide la culasse pendant ses mouvements. La pièce en acier est moulées dans le plastique. Un second insert acier est moulé sur le coté droit, le numéro de l’arme est gravé dessus.

A quoi ressemble ces inserts qui sont moulés dans la carcasse ? Le seul moyen de le savoir est de les extraire du plastique car ce n’est pas le fabricant qui va nous fournir des photos de ces pièces. Les deux inserts sont placés là ou l’épaisseur du plastique n’est pas la plus épaisse.

L’intérieur de la carcasse est simple. Il serait intéressant de voir le moule qui a servi à  la fabrication de cette pièce.

Les dimensions du puit du chargeur sont :

  • Largeur : 22,3 mm ;
  • Longueur : 33 mm.
Le puit de chargeur.

A l’avant du pontet se trouve une embase picatinny pouvant recueillir des accessoires : une lampe, un laser… C’est une bonne chose que le numéro de l’arme ne soit pas placé ici car en cas d’utilisation d’un accessoire, il faudrait le démonter pour contrôler le numéro si besoin. Ce qui pourrait demander un nouveau réglage ou au minimum le contrôle du réglage.

Le pontet n’est pas carré, cela m’étonne car c’est utile et déjà fort répandu avant l’apparition du modèle étudié. C’est probablement un choix de la marque.

Le berceau du canon est une pièce en acier de micro-fusion. Elle entre dans un bloc capable de : 22, 8 mm x 21,5 mm x 43,5 mm.

Le Glock possède une pièce similaire qui fissure dans le temps. L’équivalent du Ruger SR9 est plus massif. Il serait intéressant de savoir après combien de cartouches tirées les fissures ou début de rupture apparaissent. Peut être n’apparaissent elles pas à cette endroit mais peut être sur le pied du canon.

La pièce porte la queue de détente et l’arrêtoir de culasse. L’axe de ces deux pièces n’est pas accessible de l’extérieur. C’est à dire qu’en cas de besoin, il faudra sortir le berceau voir le support de détente également.

La culasse est guidé en partie par la forme en T du berceau de canon. La longueur utile de ces guides est d’environ 16 mm.

Il est intéressant de remarquer que bien que cette pièce soit de micro-fusion, des surfaces d’appui ont été taillées pour servir de référence. Ce sont ces dernières surfaces qui seront en contacte avec la poignée pistolet.

Elle est maintenue en place sur la carcasse plastique par 3 goupilles de 3,9 mm de diamètre en acier. Un des axes est freiné par un joint torique. Un ressort type corde à piano est utilisé pour freiner les autres axes.

Le mécanisme de détente ressemble fortement à celui du Glock. C’est là ou notre travail de comparaison est intéressant car tout en étant proche, il n’est pas pour autant identique. Un levier de sûreté a été ajouté, l’éjecteur est mobile, un ressort agit pour le relèvement de la barrette, l’axe d’assemblage est complexe.

Le support de détente est en plastique. Il ne semble pas inclure d’insert métallique. Une fois de plus, il serait intéressant de voir le moule.

La goupille d’assemblage qui maintien le support de détente possède plusieurs pans. Pour extraire cette goupille, il faut placer l’éjecteur vers l’avant et le levier de sûreté manuelle vers le bas (voir le forcer vers le bas). Il est à noter que le logement de la tête de la goupille sur la poignée a une forme identique à la goupille. C’est à dire que le trou possède un méplat sur l’arrière. Il faut faire correspondre les deux formes pour le remontage.

La queue de détente/barrette est très proche de celle du PA Glock. La partie métallique est très rigide. Elle est obtenue dans une tôle de 1,25 mm d’épaisseur.

L’excroissance sur le dessus de la barrette sert à actionner la sécurité de percuteur. 

Tout comme sur le Glock, un levier de sûreté est monté sur la queue de détente. Lorsque le tireur appui sur la queue de détente, il efface la sûreté.

Les ressorts de barrette sont attelés au support de détente. Le premier est un ressort hélicoïdal, il tire la barrette en arrière, il est maintenu par une fine goupille. Le second est un fil qui pousse vers le haut l’arrière de la barrette. Ce second ressort n’existe pas sur le Glock.

Le connecteur est très proche de celui du Glock. Cette pièce est importante car c’est elle qui abaisse l’arrière de la barrette lorsque le tireur appui sur la queue de détente et donc libère le percuteur. Le connecteur agit comme un ressort, c’est la culasse qui manœuvre le connecteur : selon la position de la culasse le connecteur change de position également. Sur cette arme, il n’y a pas de barrette séparateur comme sur la majorité des pistolets automatiques. Ici les deux fonctions sont séparées : la barrette transmet l’effort du tireur et l’action de séparation (pour éviter le tir en rafale) est confié au connecteur.

En plus de la sûreté de détente, le Ruger SR9 est équipé d’ une sureté manuelle. Cette dernière stoppe la barrette séparatrice dans sa course. Pour cela une encoche est faite sur la barrette, elle est le logement de la sûreté manuelle.

Il est très facile de désengager la sûreté. En revanche pour l’engager, il faut déchausser l’arme. Le mouvement vers l’engagement n’est pas fluide. Le bouton extérieur n’est pas volumineux et ressort très peu de la carcasse.

Les photos ci-dessous montre la sûreté manuelle montée sur le support de détente.

L’éjecteur est obtenu dans une tôle d’acier de 1,5 mm d’épaisseur. Comme sur le P38/P1, l’éjecteur est mobile. Il faut le pousser en avant pour démonter la culasse. Cela est du à l’absence de rainure à l’arrière de la culasse. Si l’on oubli de le remettre en place manuellement, l’éjecteur reprend sa place lorsque l’on loge le chargeur. 

Les deux petits crans en bas de l’éjecteur donne à cette pièce deux postions.

L’arrêtoir de culasse est portée par le berceau du canon. Il n’est pas facile de ramener la culasse en avant à l’aide de ce levier. Il est petit et dépasse peu de la poignée pistolet par rapport à l’effort du ressort récupérateur. Il aurait été intéressant d’avoir un arrêtoir de culasse étendu.

L’arrêtoir de chargeur est minimaliste mais est néanmoins efficace. Le poussoir d’arrêt du chargeur est ambidextre. Quatre pièces composent cette fonction dont un axe et un ressort.

Le poussoir est un petit cylindre en matière plastique dans lequel une entaille en V est présente. Le poussoir tombe facilement sous le pouce. Le verrou de chargeur est une pièce de micro-fusion.

Le logement de l’arrêtoir de chargeur est dans l’axe de la poignée.

Le dos de poignée amovible. L’arrière de la poignée comporte un insert en caoutchouc. Cet insert est réversible, il possède deux faces exploitables permettant d’obtenir deux profils de dos de poignée : le premier est bombée, le second est plat.

La pièce en caoutchouc tient en place car elle rentre dans un logement prévu sur la carcasse. Elle est maintenue en place sur la carcasse par une goupille de 2,3 mm.

La culasse assemblée

Le poids de la culasse assemblée est : 350 grammes.

Les éléments de la culasse

Le corps de culasse est une pièce massive en acier. C’est une pièce de micro-fusion.

Cette pièce est terriblement intéressante à étudier car toutes les surfaces n’ont pas été usinées. En effet seules les surfaces utiles l’ont été. Ainsi le logement de l’extracteur, le logement du canon, le dessous de la culasse n’ont pas ou modérément été usinées. C’est rare de voir cela.

Elle entre dans un bloc capable de dimensions : 34,1 mm x 25,3 mm x 187,7 mm.

  • Le poids de la culasse assemblée : 350 grammes ;
  • Le poids de la culasse nue (avec éléments de visée) : 321 grammes.

La fenêtre d’éjection est large.

La fenêtre d’éjection.

Les dimensions des rainures de guidage : largeur 22 mm, hauteur : 1,8 mm.

La longueur du logement du percuteur est 71,25 mm.

L’extracteur est massif. Il est une pièce de micro-fusion en acier.

Le percuteur est un ensemble avec des pièces en acier et en plastique.

Une fois la goupille extraite, on découvre les 4 pièces de l’ensemble.

Le ressort de percuteur a les dimensions suivantes : diamètre : 6,1 mm, longueur : 44,5 mm, diamètre de fil : 0,7 mm.

Un dispositif s’ajoute à la sécurité de percuteur. En effet, le dispositif immobilise également le percuteur et est commandé par le chargeur. Sans le chargeur ou si il est mal engagé, le percuteur est stoppé dans sa course.

Le bouchon arrière de culasse est en plastique et en métal. Au démontage, une partie de plastique s’est cassée.

L’arrière de la culasse.

La sécurité du percuteur est un petit cylindre étagé poussé par un ressort. Il agit à l’avant du percuteur.

La sécurité de percuteur.

La sécurité de chargeur agit sur le percuteur comme on la vue ci-dessus. Pas de chargeur ou chargeur mal engagé = pas de percussion.

L’indicateur de chargement est une petite pièce en acier de micro-fusion. L’avant se relève lorsque une cartouche est chambrée.

La hausse est en deux parties. La partie centrale est en plastique. La partie externe en acier protège la partie centrale. La hausse est montée par queue d’aronde sur la culasse. Deux vis sont présentes sur la hausse, une pour le réglage de la hausse la seconde est une vis de verrouillage pour ne pas perdre les réglages.

Le guidon est en acier, il est monté par queue d’aronde sur la culasse.

Le canon

Le canon entre dans un bloc capable de : 105,7 mm x 28,6 mm x 15,2 mm. Le poids de cette pièce : 107 grammes.

Le nombre de rayures : 6. Le pas des rayures : 1 tour sur 254 mm.

Le diamètre du canon dans son plus faible diamètre est de 14,4 mm. Le diamètre à la bouche est de 14,65 mm. Le diamètre a l’arrière de la partie cylindrique est 14,62 mm.

Le canon semble en inox. Ce qui est sur ce qu’il est issu de micro-fusion. C’est très facile à voir car les traces de moulage sont bien présentes.

Cela est très important car l’utilisation du procédé de la micro-fusion ce n’est pas courant pour la réalisation de canon.

La munition dépasse de 3,64 mm de la chambre.

Seules les parties importantes ont été usinées après moulage. La face arrière du canon a été fraisée, de petites traces d’usinage sont présentes.

La hauteur de l’unique tenon de verrouillage est de 2 mm.

Le démontage de l’arme

Le démontage de l’arme se fait par une clavette. L’enlever, c’est libérer le canon. Libérer le canon, c’est libérer la culasse donc démonter l’arme.

La goupille rend captif le canon en avant. Mais n’est pas la pièce qui manœuvre le canon. Dit autrement, le canon ne se verrouille ou déverrouille pas sur la goupille.

L’axe a un diamètre de : 5,9 mm.

La clavette d’assemblage dans son logement.

L’ensemble récupérateur

L’ensemble récupérateur est assemblé en une seule pièce. La partie arrière de la tige guide est métallique alors que le corps est en plastique.

Le chargeur

La contenance du chargeur est de 17 cartouches. Bien que les armes soient facilement comparables, les chargeurs eux sont plutôt similaires.

Celui-ci comporte deux pièces métalliques : le corps de chargeur et le ressort. Le restant des pièces sont en plastique.

La planchette élévatrice est en plastique. Le verrou et le fond de chargeur aussi.

L’angle de l’arrière du corps de chargeur par rapport aux lèvres du chargeur est d’environ 108 degrés.

Le verrouillage des pièces maitresses

Trois pièces interviennent lors du verrouillage du canon sur la culasse. Les pièces qui rentrent en action sont : le canon qui porte le verrou, la culasse qui possède l’emplacement du verrou, le berceau du canon qui commande le verrouillage.

Sur cette arme, il est relativement facile d’étudier le verrouillage car le berceau coulisse dans les rails de guidage de la culasse donc on peut simuler le verrouillage sans la poignée pistolet et donc avoir un plus grand champ de vision.

L’espace qui sépare l’avant du berceau et l’arrière de la culasse : 48 mm.

Fin de la course de garde à : 44,7 mm. La course de garde est : 2,3 mm.

Début du déverrouillage à : 44,7 mm. Fin de déverrouillage à 41 mm. Ouverture du canon à partir de 41 mm.

Les surfaces de verrouillage du canon sur le berceau :

Conclusion

La marque Ruger occupe une place particulière car elle est une des premières et peut être la première à utiliser massivement un procédé de fabrication rapide : la micro-fusion. La micro-fusion est un moyen de fabrication fétiche chez Ruger.

A une époque, une arme obtenue par micro-fusion était qualifiée de moins fiable, moins solide. Pour compenser cela, les fabricants ont fait des pièces plus massives d’où la réputation de la marque Ruger d’être fiable et robuste. Le pistolet présenté dans cette article en fait partie, la culasse, le canon, le berceau du canon sont des pièces massives et donc robustes. Ruger est fidèle à sa réputation.

Bien que j’aime la marque Ruger pour les raisons citées ci-dessus. Je ne suis pas un grand fan du modèle que nous avons détaillé dans cet article. Il n’est pas, pour moi, un modèle noble. C’est une arme qui me semble avoir été crée pour concourir sur un certain segment : les armes de type Glock. 

Contrairement au Canik TP9 SF (voir l’article ici), le Ruger SR9 est un vrai dérivé du Glock. En effet, sa détente, sans être identique est très proche de celle du Glock. Le Ruger SR9 me semble plus robuste que le Canik TP9 SF.

La conception de l’arme est intéressante car peu courante. Réaliser des ébauches en acier de micro-fusion et n’usiner que les parties importantes n’est pas courant surtout à ce degré. La culasse, le berceau du canon, le canon sont réalisés dans cet esprit. A ce titre, je donnerais une place particulière au Ruger SR9 dans le schéma directeur des avancées techniques des pistolets automatiques.

Glock a mis haut la barre et bien que l’on souhaite faire du Glock, on arrive pas toujours à l’égaler ou le dépasser. Personnellement, je n’échangerais pas un Glock 19 (c’est mon préféré !) contre un SR9 alors que je suis un fan de la marque Ruger.

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Le PA MAS G1 S 1/2

Nous avons détaillé dans un précédent article le pistolet Walther P38/P1 (voir l’article ici). Il y est écrit qu’il est dommage de ne pas avoir eu de croisement entre deux armes : le Walther P38/P1 et le Browning GP 35. Cela aurait pu donner plusieurs choses mais notamment un P38 de grande capacité.

Et bien, ce croisement a eu lieu. Plusieurs décennies après l’adoption du P38, une troisième grande marque européenne a repris le principe de verrouillage, la double action du P38 et le principe de la grande capacité du GP35. Le tout réuni dans un héritage esthétique propre à ce troisième constructeur.

Ce troisième pistolet : le Beretta 92 est un dérivé du mle 1951. L’objet de cet article est d’étudier  un des dérivés. Il s’agit du pistolet MAS G1 S qui est un descendant, fabriqué par Giat industries, du Beretta 92 FS .

Bon nombre de fonctionnalités du Walther P38/P1 figure sur le MAS G1 S. Ce qui permet de dire que le P38 avait atteint très tôt (par rapport à ses concurrents) une certaine quintessence du pistolet automatique “moderne” et qu’il est, dans le schéma directeur des avancés techniques du pistolet automatique, un précurseur.

Une arme étant une somme de fonctionnalités habillée par l’esthétique historique du constructeur, je vous propose à travers plusieurs articles, une présentation du MAS G1 S à travers ses fonctionnalités, vous pourrez les comparer à celles du P38/P1 ou autres armes de même type.

L’arme et ses accessoires.

Caractéristiques de l’arme :

  • La longueur de l’arme : 217 mm ;
  • L’épaisseur de l’arme :
  • Le poids de l’arme (avec chargeur vide) : 975 grammes ;
  • Le calibre : 9 x 19 ;
  • La capacité du chargeur : 15 cartouches.

Les fonctionnalités du PA MAS G1S

La percussion

Le pièces maitresses du système de percussion.

Le système de percussion se décompose comme suit :

  • Le percuteur ;
  • Le ressort de percuteur ;
  • Le poussoir de percuteur ;
  • Le marteau ;
  • Le guide du ressort de percussion ;
  • Le ressort de percussion ;
  • La butée du ressort de percussion.

Le percuteur est en acier, il est parfaitement usiné. Le percuteur que nous avons sous les yeux est marqué : 03-89PB. Il s’agit d’une pièce fabriquée par Beretta. Il est obtenu dans un cylindre de 6 mm, sa longueur est de : 48,55 mm. Cette pièce n’est pas toute neuve (près de 30 ans) et pourtant elle n’est pas excessivement marquée par les coups du marteau. C’est l’extracteur qui maintien le percuteur en place. Pour le démonter, il faut extraire l’axe de l’extracteur puis l’extracteur.

Le ressort de percuteur est classique, il se positionne à l’avant du percuteur et le repousse en arrière. Le diamètre du ressort est : 5,6 mm. Le diamètre du fil : 0,5 mm. La longueur du ressort : 18,5 mm.

Le ressort de percuteur.

Le poussoir de percuteur est une petite pièce en acier qui prend place entre le percuteur et le marteau. L’ajout de cette pièce donne un degré de sécurité plus important que sur le P38/P1. Elle permet une vrai séparation entre le marteau et le percuteur. On verra cela plus loin au chapitre sur le levier de désarmement.

Le marteau est en acier. Il est recouvert d’une peinture. Celle-ci est très résistante mais est partie à divers endroit notamment au niveau de la percussion et des crans d’armé simple et double action. Il ne porte pas de trace de micro-fusion. Cette pièce est dotée de divers cran. Il en existe 3 : un cran de sécurité , un cran d’armé simple action, un cran d’armé double action.

Le guide du ressort de percussion est en acier estampée. L’épaisseur de la pièce est de 2,6 mm. La partie haute du guide se loge à la base du marteau.

Le ressort de percuteur est plus dur que celui du P38/P1. Le diamètre extérieur est : 6,5 mm. L’épaisseur du fil est de 1,1 mm. La longueur du ressort : 64,5 mm.

L’anneau de dragonne et la butée du ressort de percussion se confondent. La pièce existe en plusieurs matières. Il y en a en aluminium, en acier, en plastique. il est ambidextre et est placé sous la poignée pistolet dans l’axe de l”arme. Ici, il s’agit d’une pièce en aluminium.

La détente

Les pièces constituant le mécanisme de détente.

Elle comprend les pièces suivantes :

  • La queue de détente ;
  • L’axe de la queue de détente ;
  • Le ressort de la queue de détente ;
  • La barrette séparatrice ;
  • Le ressort de barrette séparatrice ;
  • La gâchette ;
  • L’axe de gâchette ;
  • Le ressort de gâchette.

La queue de détente est en acier. Elle provient probablement de barres étirées, découpées puis usinées. Une peinture noire recouvre la pièce.

La queue de détente.

Contrairement au P38/P1, le ressort de queue de détente n’est pas captif de la queue de détente. Ce qui est moins pratique au remontage sans être pour autant insurmontable.

La gâchette est une pièce massive en acier. Elle ne porte pas de trace de micro-fusion. Elle possède une petite excroissance qui est la surface d’appui de son ressort. Trois surfaces sont importantes sur cette pièce : le bec de désarmement (la portée du levier d’abattu de marteau), la tête de gâchette (le cran d’armé simple action),  le talon de gâchette (portée de la barrette lors de tir en double action).

Le ressort de gâchette est un fil d’acier. le diamètre du fil est : 1 mm.

La barrette séparatrice est en acier. Elle ne porte pas de trace de micro-fusion mais de fines traces d’usinages. Une peinture noire recouvre aussi cette pièce.

Le ressort de barrette maintien la barrette en position haute. Il est obtenu dans un fil de : 0,5 mm.

Croquis de la barrette séparatrice.

La sécurité de percuteur

Les pièces de la sécurité de percuteur.

La sécurité de percuteur inclue les pièces suivantes :

  • La sécurité du percuteur ;
  • Le ressort de la sécurité de percuteur ;
  • La goupille de sécurité de percuteur ;
  • Le levier de sécurité de percuteur ;
  • L’axe de la sécurité de percuteur ;
  • La barrette séparatrice ;
  • La queue de détente.

La sécurité de percuteur est une fonction obligée sur une arme moderne. Elle bride le percuteur dans certaines conditions et le laisse libre dans d’autres. Elle s’efface lorsque le tireur appui sur la queue de détente, laissant libre le percuteur d’être projeté en  avant.

De façon plus précise, c’est la barrette séparatrice qui agit sur le levier de sécurité de percuteur. En pivotant autour de son axe, une des branche de ce levier lève la sécurité de percuteur ce qui libère le percuteur de toute entrave. Cette dernière reviendra en place sous l’action de son ressort. C’est le schéma type, on le verra sur bon nombre de pistolet.

Il est à noter que la barrette séparatrice possède une échancrure. Sachant que les constructeurs ne font pas d’usinages inutiles, à quoi sert elle ? Lorsque la barrette séparatrice est en position basse (c’est à dire que lorsque la culasse n’est pas verrouillée), l’échancrure est en face du levier de sécurité de percuteur. Donc même non fermée, il ne peut y avoir percussion. Ce dispositif s’additionne à d’autres.

Vue en coupe du mécanisme de sécurité de percuteur.

Au grand étonnement de certaines personnes qui, après s’être faites surprendre par un départ de coup, tente de se dédouaner en invoquant le fait que le coup est parti tout seul, que le marteau s’est abattu sur le percuteur tout seul et que le coup est parti. C’est impossible…à cause de la sécurité de percuteur…entre autre.

Le levier de désarmement

Les pièces du levier de désarmement.

La sécurité de percuteur inclue les pièces suivantes :

  • Le levier gauche de désarmement ;
  • Le levier droit de désarmement ;
  • Les ressort de rappel du levier ;
  • Les poussoirs des ressort de rappel ;
  • Le poussoir de percuteur ;
  • La gâchette

Le MAS G1 S est différent de son grand frère Beretta ou du P38/P1 par son levier de désarmement. Sur le PA MAS G1 S, ce n’est pas une sûreté manuelle qui désarme le marteau et qui reste en position sûreté mais un levier qui désarme le marteau et reprend sa position initiale de lui même.

La position des pièces avant de manœuvrer le levier de désarmement.

Le levier est ambidextre. Il est possible de l’actionner à droite ou à gauche de la culasse.

La position des pièces après avoir appuyé sur le levier de désarmement.

Une fois basculé, le levier de désarmement agit sur la gâchette par l’intermédiaire du levier d’abattu de marteau ce qui libère le marteau. Bien que le marteau soit libéré, il ne vient pas frapper le percuteur et il n’y a pas percussion. En effet, le poussoir de percuteur s’escamote, il pivote en même temps que le levier de désarmement.

Le marteau frappe en fait le corps de la culasse et non le poussoir de percuteur donc le mouvement n’est pas transmis au percuteur.

Lorsque le tireur relâche sa pression sur le levier de désarmement, ce dernier reprend sa place en position haute sous l’effet de deux ressorts de rappel.

Au démontage, une des difficultés est d’extraire et de remettre en place les deux petites goupilles du coté droit du levier car ses goupilles sont de faible diamètre.

Le levier d’abattu de marteau est la pièce intermédiaire entre la gâchette et la came du levier de désarmement. La pièce est montée sur la carcasse.

L’indication de chargement / l’extraction

L’indicateur de chargement du pistolet P38/P1 a amené une certaine complexité de la culasse. Placer cette pièce sur le dessus de la culasse a obligé le constructeur à des usinages plus nombreux et à l’emploi de pièces plus complexes.

Sur le MAS G1 S, l’indicateur de chargement se confond avec l’extracteur. Si une munition est en chambre, l’avant de l’extracteur ressort de son logement sur 1 ou deux millimètres. L’utilisateur peut alors sentir l’excroissance et donc savoir si une munition est chambré ou non. De la peinture rouge a été apposée à l’extrémité de l’extracteur.

L’éjection

L’éjecteur est en acier. Il est porté par la carcasse et est maintenu en place par 2 goupilles. La goupille avant se chasse de la droite vers la gauche.

Une des deux goupilles est commune avec le levier de sécurité de percuteur et le levier d’abattu du marteau, il s’agit de la goupille avant.

Le ressort récupérateur et sa tige guide

La fonction de récupération est opérée par une tige-guide en acier et un ressort.  le P38/P1 compte deux pièces de chaque.

La tige guide est en deux parties. Elles sont liées ensemble par une goupille.

  • Le diamètre du corps de la tige guide est de : 7,5 mm ;
  • Le diamètre de la tête : 10,6 mm ;
  • La longueur de la tige guide montée est : 91 mm.

Les dimensions du ressort sont :

  • La longueur du ressort : 134 mm ;
  • Le diamètre du ressort : 9,9 mm ;
  • Le diamètre du fil : 1 mm.

L’alimentation

Pour la première fois avec l’adoption du MAS G1S, une arme de poing réglementaire française a une grande capacité : 15 cartouches par chargeur /2 chargeurs par arme donc 30 cartouches…théoriquement car c’est sous la menace terroriste que la dotation par personnel passera à 30 cartouches par agent.

Des fissures sur le corps des chargeurs peuvent apparaitre. Notamment sur la face arrière, au départ des lèvres.

Il existe des contrôleurs pour vérifier l’écartement des lèvres du chargeurs et ainsi tenter de diagnostiquer d’éventuels défauts d’alimentation.

L’arrêtoir de chargeur

Selon l’évolution des membres de la famille allant du modèle 1951 au 92FS, l’arrêtoir de chargeur se trouve à divers endroits : en bas de la poignée pistolet ou à la base du pontet.

Sur le pistolet MAS G1S, il se trouve à la base du pontet, à porté de pouce ou d’index selon les gouts.

Le logement de l’arrêtoir de chargeur

Le bouton poussoir du chargeur est ambidextre. Il peut être démonté et inversé aisément au gré des désirs de l’utilisateur. Pour le démonter, il faut pousser le “dos” du poussoir vers l’intérieur du puit de chargeur.

L’arrêtoir de culasse

Il s’agit d’une pièce de micro-fusion en acier. On peut voir les traces de moulage sur la face interne. Il est placé sur le coté gauche de l’arme, il n’est pas ambidextre.

L’arrêtoir de chargeur est en position basse sous l’action de son ressort. En fin de chargeur, la planchette élévatrice du chargeur fait pivoter vers le haut l’arrêtoir de chargeur, la culasse restera en position arrière.

Le démontage

Le levier de démontage est placé au même niveau que sur le P38/P1, c’est à dire à l’avant du verrou. Dit autrement, le levier de démontage est la butée avant du canon. La carcasse est sa butée arrière. Le levier de démontage est aussi la butée arrière de la tige guide du ressort récupérateur.

Le levier de démontage et son verrou

Contrairement au P38/P1, la culasse ne limite pas les mouvements du levier de démontage. Pour cette raison, il a été ajouté un verrou au levier de démontage. Pour pouvoir faire pivoter le levier de démontage vers le bas, il faut au préalable effacer son verrou. Le levier de démontage est accessible à gauche de l’arme, le verrou l’est sur la face droite.

La visée

Le guidon est usiné sur la culasse. En cas de fort dommage du profil du guidon, il faudrait remplacer la culasse…donc selon le prix de la culasse seule : de changer l’arme. Car parfois, le prix de la culasse est plus élevée que le prix de l’arme.

Les éléments du PA MAS G1 S.

La hausse est en acier, elle est montée sur la culasse par queue d’aronde. Le réglage en dérive est possible mais pour le réglage en hauteur, il faut remplacer la pièce par une plus basse ou une plus haute. Ce qui n’est pas prévu à l’origine pour cette arme.

De la peinture blanche est apposé sur les deux pièces pour aider le servant à prendre sa visée.

La préhension

Le confort est assuré en partie par les plaquettes de crosse. Les plaquettes de crosse du MAS G1S sont en plastique noir.

Chacune est maintenue sur la carcasse par deux vis en acier qui sont vissés dans des inserts acier, sertis sur la carcasse aluminium. Des rondelles étoilées limitent le mouvement des vis de plaquette.

La poignée du PA MAS G1 S est large, elle peut être un handicape pour les personnels ayant de petites mains, les personnels féminin par exemple.

A lire prochainement, le second volet consacré au PA MAS G1S.

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Le pistolet Walther P38 / P1 Interarms en 9 mm

En 1934, le remplacement du P08 jugé capricieux, difficile à produire et d’une conception un peu démodée est souhaité.

Un  prototype crée en 1936, par la société Walther, sera modifié en 1937 pour être présenté aux tests de l’armée allemande. Sur la première version, le marteau n’est pas apparent.

Dessin de la première version du P38 (sources : Le P38 de Michel Malherbe).

C’est cette seconde version (avec marteau apparent) nommée Heeres Pistole qui sera adoptée en 1938 sous le nom de P38. La fabrication débute en novembre 1939.

Je ne relaterai pas d’avantage l’histoire de cette arme car je n’ai ni les compétences d’historien, ni l’envie. Ce rappel est utile pour situer la période, le contexte  dans lesquels s’insère cette arme. En effet, cela permet de la placer sur ce que j’appelle la trame, le fil conducteur des avancées techniques des pistolets automatiques.

L’arme présentée dans cette article n’est pas une version militaire produite pendant la seconde guerre mondiale. Mais une version plus “moderne” ayant une carcasse en aluminium.

Pour les détails historiques, il existe de nombreux livres sur le sujet, par exemple :

La couverture du livre : le P38 de Michel Malherbe.

Caractéristiques Générales :

  • L’épaisseur de l’arme : 36,7 mm ;
  • La hauteur de l’arme : 136 mm ;
  • La longueur de l’arme : 245 mm ;
  • Le poids de l’arme chargeur vide : 790 grammes ;
  • Le calibre : 9 mm.

Ci-dessous, des liens vous mèneront vers divers manuels utilisateur :

Sur la page “Téléchargement” du site se trouve divers documents à consulter. Des additions sont faites régulièrement….donc, n’hésitez pas à consulter cette page de temps en temps.

Description de l’arme par ensemble

L’ensemble carcasse

La carcasse assemblée réunie 32 pièces.

La carcasse nue est en aluminium anodisé. Quelques inserts métalliques ont été installés dans la carcasse notamment l’attache de dragonne, le logement du ressort d’arrêtoir de culasse et de gâchette, le logement de ressort de barrette.

C’est une pièce complexe si on la compare avec son “concurrent” français de l’époque : le MAS 35 A.

La carcasse a subit une simplification par rapport à la version d’origine. Ici, il s’agit du choix de la matière : l’aluminium. C’est une matière très agréable à usiner qui laisse un bel état de surface sans user les outils et permet une plus grande vitesse d’usinage. L’avantage est double puisque le poids de l’arme est diminué.

La queue de détente est en acier. Elle inclue son ressort de rappel qui est maintenu en place par un axe creux. Le fait d’avoir un ensemble constitué est très agréable car cela facilite le démontage et le remontage. L’axe de la queue de détente est l’axe d’arrêtoir de culasse.

Le poids de départ en simple action est de : 1,930 kg.

Le poids de départ en double action est de : 4,9 kg.

Les informations ci-dessus sont données à titre indicatif car selon l’angle de l’outil par rapport à la détente, les valeurs changent.

La gâchette est une pièce de micro-fusion. Ces formes sont complexes. Prendre le choix d’usiner cette pièce revient à monopoliser beaucoup de ressources. Cette dernière demande de nombreuses opérations et montages avec probablement d’autres outils spécifiques.

Les photos ci-dessous présentent la pièce montée sur la carcasse. On remarque que la pièce se loge sur les cotés extérieurs de la carcasse et non à l’intérieur. Le ressort de rappel de queue de détente agit sur la gâchette via la barrette séparatrice.

Le marteau ressemble à un chien de revolver qui fonctionne en double action. Évidemment, ce n’est pas anormal car il s’inspire des chiens utilisés sur les revolvers de l’époque et qui ont fait leur preuve dans le temps. En cela, la double action est obtenue grâce à un petit levier qui pivote autour d’un axe et qui est mu par un ressort.

Un cran d’armé de simple action est aussi présent sur le chien. Il sert lors du tir en simple action. Après avoir armé le marteau à la main ou après un tir, le marteau reste sur ce cran.

L’axe de marteau est aussi l’axe de levier de sécurité de percuteur (à droite du marteau) et du levier déclencheur (à gauche du marteau).

La barrette séparatrice et son ressort sont en acier. Cette pièce est l’intermédiaire entre la queue de détente et la gâchette.

Lorsque la culasse n’est pas complètement close, la barrette séparatrice est désolidarisée de la gâchette. Dit autrement, le marteau ne peut quitter son cran d’armé si l’on actionne la queue de détente alors que la la culasse n’est pas verrouillée.

La bielle de marteau transmet la force du ressort de percussion au marteau. Elle sert de guide au ressort de percussion. L’extrémité inférieure pénètre dans l’arrêtoir de chargeur.

Le ressort de percussion agit sur deux pièces. Vers le haut, il applique son effort sur la bielle de marteau (donc sur le marteau), vers le bas un effort identique est donné à l’arrêtoir de chargeur.

Sur certaine arme le ressort de percussion a une telle force qu’il faut faire attention à sont démontage. Ce n’est pas le cas sur cette version du P38, bien au contraire.

L’arrêtoir de chargeur est une feuille d’acier qui est mise en forme. C’est une pièce très bien réalisée.

On trouve des articles qui critiquent le fait d’avoir ce type de pièce et non un bouton poussoir sous le pousse. L’argument qui est souvent mis en avant est le fait de devoir déchausser son arme et donc de perdre du temps au rechargement. Je souhaite à travers ce chapitre rendre hommage à un vieux monsieur que j’ai eu l’occasion de croiser dans le passé. Ce dernier, douanier à la retraite, avait exercé sa fonction dans les colonies et notamment en Indochine.  Je me souviens d’une de ses anecdotes. Alors qu’il avait un Colt 45 en dotation, il lui est arrivé de perdre son chargeur et de s’en rendre compte au mauvais moment. Après cette mésaventure, il s’est trouvé un P38 et en était ravi.

L’arrêtoir de culasse est en acier. Il semblerait que ce soit un assemblage de deux pièces. L’axe semble rapporté et serti sur le corps. Le corps est une pièce de micro-fusion.

Le ressort d’arrêtoir de culasse et de gâchette a deux fonctions. Chaque branche agit sur une pièce. La branche de gauche agit sur l’arrêtoir de culasse, l’autre coté agit sur l’axe de gâchette et dans une moindre mesure la gâchette.

La fonction de récupération est assurée par 2 ressorts récupérateur qui sont portés par la carcasse. Les poussoirs maintiennent les ressorts en place dans leur logement.

Les dimensions des ressorts récupérateur :

  • Diamètre extérieur : 5,4 mm ;
  • Diamètre du fil : 0,6 mm ;
  • Longueur des ressorts : 103,7 mm et 104,2 mm.

L’éjecteur est découpé dans une fine tôle d’acier. Il est à noter qu’il est libre dans son logement, il se déplace d’avant en arrière dans le puit de chargeur. C’est surprenant d’un premier abord. Une fois le chargeur en place, l’éjecteur reprend sa place. Aucun dispositif ne le force à rester en arrière. C’est pas très commun.

Les plaquettes de crosse sont en plastique noir. Des renforts sont aménagés à l’intérieur des deux plaquettes pour renforcer les pièces.

Le levier de démontage est porté par la carcasse. Il agit sur la course avant de la culasse. Une fois pivoté le levier autorise l’ensemble canon/culasse à sortir vers l’avant. Au préalable, il aura fallut extraire le chargeur.

Cette pièce est la butée avant du canon. Sa butée arrière est la carcasse (à savoir, l’avant du puits de chargeur).

Pour actionner le levier, il faut tirer la culasse de quelques millimètres en arrière et faire correspondre une encoche sur le coté gauche de la culasse avec levier de démontage.

Le logement du levier de démontage.

L’ensemble culasse

La culasse assemblée est en acier, c’est une pièce courte puisque le canon n’est pas englobé par elle.

La culasse du pistolet P38 comporte 15 pièces.

La culasse nue entre dans un bloc capable de : 139,5 mm x 30,1 mm (largeur) x 27,8 mm (hauteur). Elle est en acier.

Les logements du verrou sont usinés de chaque côté. Une encoche sur le dessus de la cuvette de tir reçoit l’indicateur de chargement.

Le percuteur et sa goupille sont obtenus depuis un cylindre d’acier.

Un petit “coup de pointeau” se trouve à l’arrière, il sert lors du remontage du percuteur. Pour remonter correctement ce dernier, il faut positionner le coup de pointeau en direction de la hausse. En positionnant le repère vers le haut de l’arme, on fait correspondre les deux encoches de l’arrière du percuteur avec les pièces correspondantes (à savoir une encoche en angle droit, à droite du percuteur : avec la sécurité de percuteur. A gauche, l’encoche arrondie correspond à la goupille du percuteur).

La goupille a un épaulement. On peut voir ci-dessous le percuteur monté dans la culasse.

Le ressort de percuteur possède deux fonctions. La première consiste à repousser le percuteur en arrière, la seconde est de maintenir l’indicateur de chargement dans son logement.

Le ressort de percuteur se monte à l’avant du percuteur. Ce n’est pas courant de voir un ressort de percuteur qui a cette forme.

L’extracteur, son ressort, son poussoir sont classiques. Il est intéressant de remarquer que l’indicateur de chargement est une pièce à part entière ce qui impose une certaine complexité. En effet sur certains pistolets automatiques, l’extracteur fait office d’indicateur de chargement. Cette solution aurait évité les usinages du dessus de culasse.

Le levier de sureté renferme un ressort et un poussoir. Lorsque l’on bascule cette pièce, le marteau se rabat. Elle fait fonction de levier de sureté en s’interposant sur le parcours du percuteur et de levier de désarmement en agissant sur la gâchette via le levier déclencheur.

Le logement du levier de sureté sur la culasse.

Le logement du levier de sureté.

L’indicateur de chargement est une pièce obtenue par matriçage. Il est mu par un ressort hélicoïdal qui le pousse en avant. Lorsqu’une cartouche est chambrée, l’indicateur de chargement fait saillie à l’arrière de la culasse, entre la hausse et le dessus du marteau.

Comme il est dit précédemment, il amène sous cette forme une certaine complexité. Pas par la pièce en elle même mais par son logement dans la culasse, par l’ajout du carter supérieur, par la forme du ressort de percuteur.

La sécurité de percuteur est un dispositif qui vise à éviter tout départ de coup intempestif. En effet, tant que le servant ne presse pas la queue de détente, il ne peut y avoir percussion car cette pièce vient s’interposer sur le passage du percuteur.

La sécurité de percuteur.

La hausse est un petit rectangle en acier. Comme on le verra plus loin, elle n’est pas réglable. Elle est maintenue en place par le couvercle de glissière.

Le couvercle de glissière est un morceau de tôle qui vient recouvrir l’usinage crée pour le logement d’indicateur de chargement.

L’ensemble canon

Le canon assemblé

Le canon nu est en acier, il entre dans un bloc capable de : 125,5 mm x 25,3 mm (largeur) x 28 mm (hauteur).

Le verrou est amovible. C’est une pièce massive en acier. Il lie la culasse au canon pendant une certaine course. Grâce au fait qu’il bascule de haut en bas, deux excroissances du verrou entre dans la culasse, cela verrouille le canon sur la culasse.

Le ressort de verrou est une petite lame en  V qui maintien le verrou sur le canon.

Le poussoir de verrou est portée par le canon. Il force le verrou à s’abaisser (dit autrement, il force le déverrouillage) lorsque le canon recule. C’est à dire lors d’un tir ou lorsque l’on tir la culasse en arrière.

Le culot de la cartouche chambrée dépasse de 2,2 mm.

Les éléments de visée

La hausse est en acier. Elle est amovible mais non réglable. Elle est maintenue en place par la pièce en tôle qui recouvre le logement du percuteur : le couvercle de glissière.

Le guidon est amovible, il est monté par queue d’aronde sur le canon. Il est par conséquent possible de jouer dans une certaine mesure sur cette mobilité pour ajuster le réglage en dérive (sur la droite ou sur la gauche). Et en hauteur si on le remplace par un plus petit ou un plus grand. Cela demande d’avoir un jeu de guidon disponible.

Le chargeur

Le chargeur est classique, il s’agit d’une tôle en acier qui est pliée. Les bords de la tôle sont soudés par point l’un à l’autre à l’avant gauche du chargeur.

Il est composé :

  • D’un corps ;
  • D’une planchette élévatrice (pièce en contacte avec les cartouches) ;
  • D’un ressort ;
  • D’un verrou de fond de chargeur ;
  • D’un fond de chargeur.

La contenance du chargeur est de 8 cartouches. On peut voir le nombre de cartouches restantes par les trous percés de chaque coté.

Le chargeur garni d’une cartouche.

Le principe du verrouillage

Le verrou du système Colt est usiné sur le canon, le logement du verrou : sur la culasse. L’arrière du canon se déplace de haut en bas. En position basse, le canon et la culasse ne sont pas liés. En position haute, le canon est verrouillé sur la culasse.

Le canon en position avant, le verrou est en position haute.

Sur le P38, le canon et le verrou sont deux pièces séparées. Le verrou est porté par le canon. Le canon se déplace d’avant en arrière. Le verrou se déplace de haut en bas. La course “avant-arrière” du canon est de 7 mm, elle est divisé en deux temps :

  • La course de garde : 4 mm ;
  • La course au verrouillage/déverrouillage : 3 mm.

Entre les deux courses, endroit que nous appellerons la position intermédiaire, le poussoir de verrou vient au contact de la carcasse. Si le canon poursuit son recul, il va forcer le verrou à s’abaisser. Il y a début de déverrouillage.

Le canon en position intermédiaire.

En fin de course arrière le canon se trouve au contact de la carcasse. Le verrou est en position basse. La culasse est entièrement libre. Tandis que le canon a fini sa course arrière, la culasse ayant emmagasinée de l’énergie poursuit sa course.

On a vu que le poussoir du verrou abaisse le verrou. Mais comment reprend il sa position haute ? Lorsque les ressorts récupérateurs se décompriment, la culasse repart en avant. Quand la culasse vient au contacte de la face arrière du canon (qui se trouve en position arrière), la culasse va pousser le canon vers l’avant. Au fur et à mesure de l’avancée du canon, le poussoir de verrou agit de moins en moins sur le verrou. Le verrouillage se fait sur 3 mm. Puis le course de garde se fait sur 4 mm.

Ce qui force le verrou a reprendre une position haute est l’excroissance du dessous de verrou. On voit sur la photo de l’intérieur de la carcasse (ci-dessous) qu’une certaine partie de l’anodisation est partie. Le métal apparait. Cela est du au frottement du dessous du verrou à cet endroit. C’est cette portée et le pan incliné qui précède qui incite le verrou à reprendre sa position haute.

Conclusion

J’ai eu un énorme plaisir à démonter cette arme. Elle est simple, bien conçue, bien réalisée. Elle se démonte très facilement et sans outillage spécifique.

La version présentée ici est une version évoluée par rapport à la version militaire. Si l’évolution est minime, c’est que la conception de cette arme a été terriblement bien pensée et suffisamment avant-gardiste pour traverser les ans sans ajouts supplémentaires. L’évolution ne porte que sur la matière de la carcasse : l’aluminium.

Dés le début, la conception s’est voulue plus simple que le P08 mais n’est pas simpliste pour autant. Le P38 est une arme complexe qui reprend certains codes esthétiques du P08.

Il est intéressant de remarquer que l’arrêtoir de chargeur sur le P08 est au niveau du pouce du servant. Hors sur le P38, l’arrêtoir de chargeur est sous la poignée pistolet (plus sécure tout en faisant perdre plus de temps au rechargement). C’est pour moi la volonté de ne pas reproduire une erreur passée. Les motards de la Gendarmerie ou de la police en savent quelques chose. Ce n’est pas rare qu’ils perdent leur chargeur sur la route à cause du bouton poussoir censé leur faire gagner du temps. Voire aussi l’anecdote citée dans le corps de l’article.

A la même période, apparaissait le Browning GP35 (une arme de grande capacité ou de capacité intermédiaire). Un petit regret est de ne pas avoir eu de “croisement” entre les deux armes. A savoir un P38 de grande capacité. Le croisement viendra bien plus tard sous les traits du Beretta 92, c’est une autre histoire que nous aborderons prochainement.

Dans un précédent article : Le schéma directeur des avancées techniques du pistolet réglementaire Français,  nous nous sommes penché sur les pistolets Français. Il est clair que le monde de l’armement français de l’époque est en retard par rapport à ses voisins allemands et Belges. Il a fallu deux ans pour modifier un prototype (dont le système de verrouillage est nouveau) et le mettre en fabrication en Allemagne. En France, il a fallu 18 ans pour le MAC 35 A et son principe de verrouillage de type Colt. 18 ans pour une arme dépassée dés sa sortie ! C’est lamentable ! C’est pas seulement un retard mais une absence de vision voire de l’incompétence des bureaux d’étude et des décideurs Français.

Le GP35 et le P38 viennent d’entreprises civiles. D’où l’intérêt de conserver, sur le sol national, un tissus industriel dédié et au fait des techniques et des produits récents.

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