Le pistolet Taurus PT 140 pro millenium en 40 s/w

Ce nouvel article est consacré au pistolet Taurus PT 140 pro. C’est un pistolet moderne qui reprend certains codes que l’on retrouve sur bon nombre d’arme de ce type. Qu’en est il de l’intérieur ? Quel mécanisme de détente ? Quel mécanisme de percussion ? Comment qualifier la conception et la réalisation de cette arme ? … Il y a désormais quelques articles  qui couvrent ce genre d’arme sur le site gunsmithdesigner.com, en vous imprégnant de ceux-ci, vous pourrez affiner votre sens critique et parfaire l’achat de vos prochains pistolets.

Caractéristiques de l’arme :

  • Longueur de l’arme :  189 mm ;
  • Hauteur de l’arme : 130  mm ;
  • Épaisseur de l’arme : 31,5 mm ;
  • Poids de l’arme : 650 grammes (avec chargeur vide) ;
  • Calibre : 40 sw ;
  • Nombre de rayures du canon : 6 ;
  • Longueur du canon : 83,5 mm ;
  • Capacité du chargeur : 10 coups.

 L’ensemble carcasse

La carcasse nue est en plastique. Le bloc capable de la pièce est : 29,5 mm x 156,5 mm x 90,5 mm. Pour un poids de : 63 grammes.

Il n’y a pas un seul insert métallique sur cette pièce, pas de plaquette portant le numéro de l’arme, pas de tenon pour le guidage de la culasse…

Un large logement existe, dans la carcasse, dans lequel prend place le berceau du mécanisme. La poignée pistolet a finalement peu de fonction si ce n’est la préhension et la retenue du chargeur car c’est le berceau qui est la pièce centrale, on le verra ci-dessous.

Le berceau est maintenu en avant et en arrière. Il n’a pas de jeu dans son logement. Quatre surplus de plastique sont répartis de chaque coté, ils finissent de maintenir le berceau du mécanisme en place.

Les logements du chargeur et du verrou de chargeur sont moulés dans le plastique de la poignée. Le logement du puit de chargeur a une section de : 22,2 mm x 32,4 mm (environ car la dimension n’est pas aisée à relever).

Le pontet est carré et strié. Il n’y a pas de rail de fixation d’accessoire à l’avant de la poignée.

La poignée est quadrillée à l’avant et à l’arrière. Le sigle de la marque apparait en bas de poignée (à droite et à gauche).

Il serait intéressant d’étudier le moule qui produit ce genre de pièce. A ce jour, je ne peux qualifier ou définir le plastique qui est utilisé sur les différentes pièces que je rencontre. J’espère pouvoir le faire ultérieurement et vous apporter cette information.  

Le berceau du mécanisme est une pièce en aluminium. Le bloc capable de la pièce est : 24,2 mm x 20,7 mm x 104,4 mm. Le poids de la pièce est : 49 grammes.

Le numéro de l’arme est inscrit à l’arrière du berceau.

Il est un support intermédiaire entre la carcasse nue et la culasse. Tout se fixe dessus : la queue de détente, l’arrêtoir de culasse, le mécanisme de gâchette, la culasse, le levier de sûreté… La seule pièce qui ne se monte pas directement dessus est le chargeur (il se verrouille sur la poignée pistolet). 

A l’avant de cette pièce, on peut voir que la culasse est venue la frapper légèrement lors d’un de ses mouvements arrières.

La rampe inclinée (vers le bas) qui abaisse la gâchette de la barrette (la gâchette mobile) est une pièce rapportée de micro-fusion en acier. Elle est goupillée à deux reprises sur le berceau. Une des goupilles est pleine, la seconde est une goupille de type mécanindus. Si l’on cherche son équivalent sur un Glock, il s’agit du connecteur.

J’ignore si Taurus propose plusieurs rampes avec des angles plus ou moins prononcés donnant la possibilité aux utilisateurs de faire varier le poids de départ.

Le pistolet Taurus est une arme en simple et double action. Cette rampe est utilisée dans le cycle double action.

Taurus nous présente sur cette arme un mécanisme intéressant. En effet, il existe une gâchette fixe pour la simple action et une gâchette mobile sur la barrette séparatrice pour la double action.

La rampe inclinée agit sur la hauteur de la gâchette mobile.

L’éjecteur est en acier. Il est obtenu dans une tôle emboutie d’épaisseur 1 mm. Il est goupillé sur le berceau par deux petites goupilles dont les extrémités sont cannelées. Pour cette raison, il faut les extraire en les poussant de l’intérieur. Dit autrement, il faut démonter au préalable la rampe inclinée coté opposé et se servir des trous des goupilles de rampe pour pousser les goupilles d’éjecteur de l’intérieur vers l’extérieur. 

La gâchette fixe est une pièce de micro-fusion. Dans un cycle en simple action, le percuteur reste à l’armé sur cette pièce. La barrette en fin de course arrière abaisse la gâchette fixe, le percuteur est libéré. La gâchette possède un trou oblong, elle se déplace d’avant en arrière de quelques millimètres.

Le ressort de gâchette est monté à l’arrière du berceau. Il force la gâchette à rester en position haute et ainsi saisir le percuteur sur son passage. L’axe de gâchette est aussi l’axe de ressort de gâchette.

L’axe de Gâchette fixe est un fil d’acier plié en forme de L.

Le relais de gâchette est une pièce de micro-fusion en acier. Il est le relais entre le levier de sûreté et la gâchette fixe. Il participe à l’immobilisation de la gâchette lorsque le levier de sûreté est engagé.

Cette pièce est attelée sur la gâchette. Elle pivote autour d’un axe qui lui est dédié. 

Il n’est pas difficile de démonter cette pièce du berceau mais le remontage n’est vraiment pas évident. Il est préférable de remonter la gâchette fixe et son relais avant la rampe inclinée car cette dernière occulte un peu le passage.

Les guides des axes de maintien du berceau sont des cylindres creux en plastique. Je pensais qu’ils seraient en acier….et bien non. Le diamètre extérieur de ces tubes est : 4,6 mm. Pour une longueur externe de : 20 mm.

Les axes de maintien du berceau sur la carcasse nue sont en acier. Ils ont un diamètre de 3 mm pour une longueur de 29 mm. Ils peuvent être démontés par la droite ou par la gauche.

Le verrou de chargeur est en acier. C’est une pièce de micro-fusion. Pour extraire cette pièce, il faut enfoncer le ressort contrairement au pistolet Glock (ou il faut relever le ressort pour démonter le verrou de chargeur).

Il dépasse peu de la poignée pistolet. Il mériterait d’être un peu plus long…selon moi.

Le ressort de verrou de chargeur est un morceau de corde à piano. Le diamètre du ressort est : 1,3 mm, pour une longueur de 27,5 mm.

L’arrêtoir de culasse est obtenu depuis une tôle emboutie de 1,1 mm d’épaisseur. Le ressort d’arrêtoir de culasse est un fil mis en forme. Le fil a un diamètre de 1,1 mm. (il est représenté sur les photos ci-dessous).

La queue de détente est un ensemble de pièces qui sont articulées.

C’est plutôt rare, donc à signaler, que la barrette possède la portée de la sécurité de percuteur, la portée de séparation gâchette fixe/barrette et la gâchette mobile.

La barrette doit être séparée de la gâchette fixe à un moment donné (lorsque la culasse recule, simple action) mais elle porte elle même une autre gâchette. Cela veut dire que si l’on veut qu’une cartouche soit percutée, il faut que les deux gâchettes soient effacées. Dans le cas inverse, le percuteur viendrait buter sur une des deux gâchettes.

La gâchette mobile pousse le percuteur en arrière puis le libère après une certaine course. Dans ce cas, il s’agit de la double action.

L’axe de queue de détente est en acier. Il s’agit d’un petit axe épaulé (la pièce est représentée sur les photos ci-dessus).

Le levier de sureté est une pièce qui se trouve à l’arrière du coté gauche de la poignée pistolet. Un petit ressort et une bille complètent ce dispositif pour bien marquer les deux crans disponibles : arme à la sûreté (position haute) , arme prête à faire feu (position basse).

Au démontage, il faut faire attention à ne pas perdre la bille. Elle a tendance à se sauver rapidement.

C’est une pièce de micro-fusion. Le dispositif n’est pas ambidextre.

Cette pièce a un peu de jeu dans son logement. La poignée pistolet la maintien bien en place.

La clé de montage/démontage est en acier. C’est une pièce de micro-fusion. Elle n’est pas débouchante de l’autre coté de la poignée pistolet donc on ne peut la pousser de l’extérieur et il est difficile de la saisir par l’extrémité visible.

En lien avec les pans inclinés du pied de canon, elle sert au verrouillage/déverrouillage du canon sur la culasse. Cette pièce absorbe certains efforts, il ne faut pas être surpris si elle  casse. Ce type de pièce est plus fragile qu’un berceau à pans inclinés type Glock.

L’ensemble culasse

La culasse nue est en acier. Je pense qu’il s’agit d’un acier inoxydable sablé ou vibré. Le bloc capable de la pièce est : 25,4 mm x 153,3 mm x 35 mm. Le poids de la pièce nue est : 300 grammes.

La largeur de la cuvette de tir est : 10,8 mm.

La longueur de la fenêtre d’éjection (de la cuvette de tir à l’avant de la fenêtre est : 33,5 mm.

La course maximale de la culasse est d’environ 82 mm.

L’extracteur est en acier. Il s’agit d’une pièce massive. La hauteur de la griffe de l’extracteur mesure 5,7 mm. La longueur du ressort d’extracteur est: 7 mm. Le diamètre extérieur est : 3,7 mm. Le diamètre du fil : 0,7 mm. Un logement est prévu sur l’extracteur pour l’indicateur de chargement. L’axe de l’extracteur à un diamètre de 2,5 mm.

L’extracteur est le socle d’un ensemble constitué par l’extracteur et l’indicateur de chargement.

L’indicateur de chargement est une pièce à part. Cette fonction n’est pas dévolue à l’extracteur. Elle est obtenue dans une tôle fine (1,1 mm), le ressort de rappel de cette pièce a un diamètre de : 1,8 mm. L’axe de l’extracteur est l’axe de l’indicateur de chargement. Lorsque une  munition est en chambre, ce dernier fait saillit, une encoche rouge apparait.

Le percuteur est à la fois classique (il ressemble à un percuteur de MAB) et unique. Je ne pensais pas voir un si gros percuteur sur cette arme. Le percuteur est linéaire, il a une course libre dans son logement de 2,4 mm environ.

La pointe du percuteur est conique. Un trou est percé à l’avant du percuteur, il ne traverse pas le percuteur mais le trou débouche à l’intérieur du percuteur.

Une encoche existe sur le corps du percuteur. Elle est utilisée par le système de sécurité de l’arme pour l’immobiliser. Ce dernier est actionné par une clé sur le coté droit de la culasse.

Le ressort de percussion est un ensemble constitué. L’ensemble s’articule autour d’une tige guide en plastique.

L’ensemble est plus petit que son logement, il existe une différence de 2,4 mm entre les deux. Cela produit le flottement du percuteur dans son logement.

Le verrou de ressort de percussion est une petite plaquette en acier. L’arrière de la tige guide du percuteur verrouille cette pièce en place.  

Le ressort de rebondissement pousse le percuteur en arrière. Ce qui est original sur cette arme c’est qu’un petit axe, qui porte le ressort de rebondissement et qui traverse le bas de percuteur, est fixé sur la culasse, sous le percuteur.

Le cache du logement de percuteur est une petite pièce en plastique qui se verrouille sur le verrou de ressort de percuteur. Il occulte le logement du percuteur. Au démontage, cette pièce de faible volume s’est cassée.

La hausse est en acier. Elle est montée par queue d’aronde sur la carcasse, une vis vient empêcher toute dérive de celle-ci.

Le guidon est en acier aussi, il est monté comme la hausse (par queue d’aronde) et une vis vient limiter ses mouvements. La vis est accessible par le dessus du guidon.

Le système de blocage de l’arme peut être mis en place par une clé fournit avec l’arme. Ce dispositif est accessible sur la face droite de la culasse.  Je ne détaillerai pas cet accessoire dans le présent article.

La sécurité de percuteur est une pièce de micro-fusion en acier de faible dimensions. Elle est animée par un ressort cylindrique.

Le canon

Le canon est monobloc. Les dimensions du bloc capable sont : 25 mm x 15,8 mm x 83,5 mm.

Les rayures sont fines, peu épaisses. Le diamètre d’âme en fond de rayure est de 10 ,2 mm.

Une légère sur épaisseur existe à l’extrémité avant du canon. Celle-ci a un diamètre de : 14,7 mm. Alors le diamètre extérieur a un diamètre de 14,3 mm.

 Il y a beaucoup de jeu entre une munition chambrée et la chambre. L’entrée de chambre a un diamètre de 11,08 mm. Le diamètre du culot de la cartouche employée : 10,7 mm.

La hauteur du cran de verrouillage sur le canon est : 1,6 mm. La largeur du bloc arrière du canon : 15,7 mm. 

Le verrouillage se fait par pans inclinés sur la clé de montage/démontage.

Le canon semble être en inox sablé ou en acier nickelé. Je pencherais d’avantage pour la première possibilité.

La tige guide

La tige guide est un ensemble de pièces. Elle est télescopique.

Deux ressorts assurent la fonction d’amortissement et de renvoi en avant de la culasse.

Une tige guide interne avec un premier ressort (que j’appellerai ressort primaire) est entouré par un tube doté d’un second ressort. Ce deuxième dispositif est un amortisseur qui a un moment donné de la course de la culasse (en arrière) s’additionne au ressort primaire. Le efforts se cumule alors, la culasse est freinée par deux ressorts et non un seul.

La longueur totale est de 61,5 mm. Le diamètre externe du ressort primaire est : 9,1 mm. Le diamètre externe du ressort secondaire est : 13,3 mm.

Le chargeur

Le chargeur est composé de 5 pièces :

  • Le corps de chargeur (en acier) ;
  • L’élévateur de cartouche (en plastique) ;
  • Le ressort d’élévateur (en acier) ;
  • Le verrou de fond de chargeur (en acier) ;
  • Le fond de chargeur (en plastique).

Le chargeur est classique. Il est correctement fabriqué, il est fini par un beau bronzage noir brillant. Il porte l’inscription : PT140 PRO CAL 40- MADE IN BRASIL.

A l’arrière de ce dernier, deux trous sont percés avec l’indication 5 et 10.

Deux encoches sont dédiées à l’arrêtoir de chargeur (ou verrou de chargeur…c’est selon!) l’un se trouve à droite, le second à gauche.

Sur la face avant du chargeur sont percés deux petits trous de diamètre : 2,7 mm. Je pense que ceux-ci servent au centrage de la pièce lors du matriçage de la tôle plate. La tôle est ensuite soudée sur la face arrière. La soudure ne se voit pas de l’extérieur car la pièce a été polie avant bronzage.

Le chargeur de cette arme n’a pas été facile à démonter. En effet, j’ai eu du mal à extraire le fond de chargeur.

Une particularité de ce chargeur est le mode d’arrêt du fond de chargeur. La tôle du corps de chargeur est repliée vers l’intérieur alors qu’elle l’est majoritairement vers l’extérieur en générale. Cela amène une complexité plus importante à la fabrication du fond de chargeur. 

Conclusion

Le plus du Taurus PT140 est la vrai double action. En cas de non percussion, il est possible de retenter le départ d’une cartouche chambrée sans avoir à ouvrir la culasse pour réarmer le percuteur ce qui n’est pas le cas sur bon nombre de pistolet à percussion linéaire, par exemple Glock ou autre. 

Il n’y a pas de levier de désarmement du percuteur. Ceci pourrait être un vrai plus pour la sécurité et ainsi ne pas avoir de percuteur armé avec une munitions en chambre.  Ce serait, je pense, plus intéressant d’avoir ce genre de levier plutôt qu’un levier de sûreté qui, selon moi, ne peut amener que des erreurs de manipulation sous stress.

Le Taurus PT 140 est une arme haute sur la main (45 mm du dessus de la main au dessus de la hausse…selon ma morphologie).

Le verrouillage sur la clé de montage/démontage n’est pas pour moi une bonne chose car il y a un risque de bris de clé sous les coups répétés du canon. 

Je n’apprécie pas la conception et la présence du relais de gâchette (pièce qui me semble fragile) et du levier de sûreté.

La gâchette et le relais de gâchette sont horrible à remonter.

Ce contenu a été publié dans Armes de poing, Tous les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.