Tout amateur d’arme connait le PM Tompson M 1928 A1. On peut trouver certaines informations historiques sur cette arme en parcourant internet. Je ne débattrais pas de détails historiques ici car je n’en ai ni l’envie ni les compétences. Je souhaite néanmoins apporter ma pierre à l’édifice en vous apportant des informations techniques de l’intérieur de l’arme pour mieux appréhender sa conception.
Caractéristiques du Thompson 1928 A1 :
- longueur de l’arme : 852 mm ;
- épaisseur de l’arme : 45,7 mm ;
- poids de l’arme : 4,88 kg ;
- calibre : 45 acp ;
- longueur du canon : 267 mm ;
- capacité du chargeur : 20, 30, 50, 100 coups.
La boite de culasse
La boite de culasse est l’élément central sur lequel se montent les autres éléments.
La boite de culasse nue est en acier. Le bloc capable de la carcasse est : 45,7 mm x 335 mm x 36,5 mm. Ce qui m’impressionne sur cette pièce, c’est sa taille, son volume. La piéce est usinée.
On peut voir à l’intérieur de la boite de culasse les rainures inclinées servant au retard à l’ouverture et à la fermeture.
Un large logement rectangulaire est usiné à l’intérieur de la boite de culasse, il est le logement de la culasse.
Une réglette en acier est ajoutée à l’avant de la boite de culasse, c’est sur cette dernière que vient se fixer la poignée avant en bois, par une vis qui traverse la poignée.
La fenêtre d’éjection est longue et usinée en biseau.
Il serait très intéressant de comparer la boite de culasse de ce modèle et celle de la version M1 A1 plus simple. J’espère pouvoir le faire dans un prochain article.
La production a évoluée au fil des besoins d’approvisionnement pour produire davantage d’articles avec moins de ressources.
L’éjecteur est vissé sur la boite de culasse. Il est constitué d’un cylindre fileté et d’une lame ressort. L’éjecteur peut être remplacé par l’utilisateur. La lame ressort qui possède une petite excroissance sur la face en contact avec la boite de culasse a pour but d’empêcher la pièce de se dé-serrer. En effet, l’excroissance de la lame ressort entre dans un trou de la boite de culasse.
Le lubrificateur est une pièce qui se place à l’intérieur de la boite de culasse. Elle permet de limiter les frottements et participe à la lubrification des pièces internes.
Sur notre modèle, la pièce est un peu détériorée. Des morceaux de tissus/laine grasse sont absents. En voyant cela, on peut se demander quel est la probabilité d’incident de tir avec un morceau de laine qui se balade dans le logement de la culasse.
C’est l’occasion de rappeler que le servant, civil ou militaire, est le premier échelon de maintenance et qu’un utilisateur doit connaitre un minimum son arme pour faire un pré-diagnostic lors des opérations régulières d’entretien intervenant entre deux inspections réglementaires. Pour en cas de doute, se rapprocher d’un armurier civil ou militaire.
Le verrou de démontage et son ressort sont portés à l’arrière de la boite de culasse. Ce verrou lie la boite de culasse à la carcasse. Les pièces tiennent en place dans la boite de culasse par le fait que la base du ressort est conique. Pour l’extraire, il faut simplement tiré dessus ou le pousser par le trou usiné dans la boite de culasse.
Le canon
Le canon est, je pense, vissé sur la boite de culasse. Il n’y a pas de goupille apparente. Je n’ai pas tenté de desserrer le canon de arme. Cependant, c’est une opération que j’aurais aimé réaliser pour voir à quoi ressemble l’arrière du canon, l’entrée de chambre et l’avant de la boite de culasse.
La longueur du canon est : 267 cm.
Il possède de nombreuses traces d’outil à rainurer sur sa partie arrière. Ces usinages ont pour but d’augmenter la surface du canon au contacte de l’air et ainsi de refroidir plus rapidement le canon.
Un compensateur Cutts est monté à l”avant du canon.
La culasse
Cette arme a été conçue autour d’un brevet de 1915 d’un officier de marine américain : John Blish. Une pièce en H en bronze augmente l’inertie de la culasse au tir permettant alors de ne pas utiliser de système de verrouillage.
Sur cette arme, la culasse est très bien conservée. Les surfaces et crans de la culasse sont en parfait état.
Le corps de la culasse est en acier. Là encore, il s’agit d’une pièce volumineuse en acier. Cependant, le centre est creux, il est usiné pour recevoir le levier d’armement.
La forme de la culasse n’est pas très courante. Le corps est rectangulaire alors que la partie avant est de section ronde. Je ne pense pas que la partie cylindrique soit rapportée sur la partie arrière. Cette conception aurait pu être intéressante dans le cas d’une culasse pleine pour diminuer le temps de réalisation.
Le levier d’armement est un bloc massif en acier. L’inertie de cette pièce à un rôle essentiel pour ce modèle.
Les concepteurs ont joué sur le poids de cette pièce pour diminuer la cadence de tir. En effet, dans les versions plus anciennes, cette pièce était plus légère, davantage usinée.
Le levier amplificateur d’inertie est en bronze. Cette pièce est directement inspirée du brevet Blish. Les pans inclinés augmente l’inertie de la culasse.
Le percuteur et son ressort. Le percuteur est un cylindre étagé. Sur ce pistolet mitrailleur, le percuteur ne fait pas saillie en permanence dans la cuvette de tir. Dés l’ouverture de la culasse, il y a retrait du percuteur.
Le levier du percuteur est en acier ainsi que son axe. Il est porté par la culasse. C’est lui qui agit sur le percuteur en fin de course de la culasse.
Ci-dessous, on peut voir le levier monté sur la culasse.
L’extracteur est en acier. Il s’agit d’une lame ressort qui se suffit à elle même donc pas besoin de ressort additionnel. Le servant peu l’extraire du corps de culasse avec un outil simple.
La partie arrière de l’extracteur s’insère dans une rainure de la culasse. Il est arrêté par un pion qui entre dans un logement de la culasse. Ainsi, l’extracteur ne peut sortir de son logement.
Les photos ci-dessous montrent l’extracteur monté sur la culasse.
L’ensemble récupérateur
Le ressort récupérateur est guidé par une tige guide en acier.
L’arrière de la tige guide se positionne dans un logement de la boite de culasse. Selon un livre dédié à cette arme, un amortisseur devrait être présent à l’arrière de la tige guide pour amortir la fin de course de la culasse. Sur notre modèle, aucun amortisseur n’est présent.
La poignée pistolet
La carcasse nue est en acier. Le bloc capable de la poignée pistolet est : 45 mm x 240 mm x 62 mm. Cette pièce est en proportion de la boite de culasse, du moins en largeur.
Là encore, il s’agit d’une pièce massive entièrement usinée. Les formes sont néanmoins très géométriques donc relativement simple à fabriquer.
Le logement du mécanisme de détente est rectangulaire.
Le levier de sûreté est un axe en acier. Deux positions sont possibles feu et sûreté.
Le sélecteur de tir est un axe en acier qui pivote. Deux positions sont possibles coup / coup et rafale continue.
Les axes de mécanisme sont jumelés sur une plaquette ajourée dont les branches sont des lames ressorts qui limitent la course des leviers de sûreté et du sélecteur de tir.
La gâchette est en acier, La largeur de la gâchette : 18,5 mm. Le diamètre de l’axe : 9,5 mm. C’est extrêmement rare sur une arme de ce type d’avoir une gâchette aussi large et un axe aussi gros.
La queue de détente est en acier. Comme bon nombre de pièce sur cette arme, elle a un certain volume. Elle est composée de plusieurs pièces.
L’arrêtoir de chargeur est en acier. Sa forme est particulièrement complexe. De nos jour cette pièce serait réalisée à la cire perdue pour diminuer les coûts.
La poignée bois est vissée sur la carcasse nue. La vis traverse la poignée. L’angle de cette dernière est très agréable. La poignée est aussi massive.
La crosse
La crosse bois est en noyer. La crosse est, selon moi, trop longue et la pente trop importante. Les militaires de petite taille ont dus avoir du mal avec cette crosse. Encore plus en hiver, avec une couche de vêtement supplémentaire. De même, il devait être impossible d’épauler correctement lors d’un tir couché (indépendamment de la présence du chargeur et de la poignée avant).
Un trou à l’arrière de la crosse est le logement de la fiole d’huile. Les usinages arrières sont cachés par la plaque de couche.
A l’avant de la crosse, un logement est usiné. Il est l’emplacement du système de verrouillage de la crosse sur la carcasse. Grâce à ce système, la crosse est démontable rapidement, en appuyant simplement sur un bouton.
Le système d’agrafage de la crosse est maintenu par deux vis de bon diamètre. Il s’agit d’un ensemble de pièces en acier.
La crosse se monte sur la carcasse par une rainure en T.
Cet ensemble est composé de peu de pièces :
- la base (avec sa rainure en T) ;
- le verrou et le bouton de déverrouillage ne font qu’une seule pièce ;
- un ressort ;
- l’axe de verrou ;
- les vis de montage.
Les pièces sont propres, il n’y a que très peu d’oxydation.
La plaque de couche est en acier, elle est maintenue en place par deux vis. Une petite trappe s’ouvre vers l’extérieur. Cette dernière communique avec un logement aménagé dans la crosse, c’est l’emplacement de la burette d’huile.
La poignée avant
La poignée avant est massive. Elle est en bois. Sur le modèle étudié ici, le sens du fil du bois est horizontal.
La vis traverse toute la poignée pour se visser dans une réglette rapportée sur la boite de culasse. Le fait d’avoir des fibres de la pièce à l’horizontal et une vis traversante apporte davantage de solidité.
Les éléments de visée
La hausse est impressionnante et très complète. On ne s’attend pas à trouver un organe proposant autant de fonctionnalités sur un pistolet-mitrailleur tirant en culasse ouverte. La hausse est fabriquée par Lyman. Cette hausse complexe sera remplacée par la suite par un modèle beaucoup plus simple (une simple lame de métal pliée en L).
Le guidon est en acier. Il est monté sur le frein de bouche.
Le chargeur
Le corps de chargeur est en acier. Sa construction est particulière car le dos de chargeur est refermé par une technique peu courante.
Une réglette aux bords recourbés ferme le dos de chargeur. C’est cette réglette qui permet de maintenir le chargeur sur l’arme. En effet, elle coulisse dans un logement de la carcasse.
L’élévateur est une tôle d’acier matricée. Il serait intéressant de déplier la pièce pour voir comment était la pièce découpée avant matriçage et ainsi voir les diverses étapes de pliage.
Le ressort de chargeur n’apporte pas de développement particulier. C’est un ressort classique.
Le fond de chargeur est la pièce sur laquelle s’appuie le ressort de chargeur. Un petit trou rectangulaire est un logement utile pour extraire cette pièce de son logement.
Le chargeur camembert est en partie responsable de la popularité de cette arme. La brochure publicitaire ci-dessous propose des chargeurs de 50 ou 100 cartouches. L’arme est déjà lourde alors imaginé la manipulation de cette arme avec un chargeur de 100 cartouches en 45 acp.
Les photos du chargeur camembert ci-dessous ont été prises lors d’un salon professionnel à Nuremberg.
Conclusion
Je pense que la fabrication de cette arme ne pourrait plus avoir lieu aujourd’hui. Car, les ressources utiles, tant au niveau matière que procédés de fabrication, sont trop importantes. De nos jours, il existe d’autres solutions pour réaliser un PM efficace et peu cher. Le travail de la tôle, la fonderie à la cire perdue et le moulage du plastique en atteste. En 1942, une version plus simple sera adoptée, il s’agit du PM M1A1.
Tout est fait pour durer sur cette arme. Il serait intéressant de rechercher ce qui cassait en premier ou quels étaient les problèmes techniques relevés.
Cette arme ne peut être utilisée par tout le monde, ne serait ce que par la longueur et la pente de la crosse. Elle est à réserver aux personnes de grande taille et encore. La crosse est trop grande pour camarade qui mesure 1,82 m, alors qu’il portait ce jour là un t-shirt. Imaginez donc avec des vêtements d’hiver et l’équipement militaire.
Les dimensions de cette arme et le mode de fabrication en font un article particulier. Lorsque l’on achète cette arme (même neutralisée), on en a pour son argent … vu son volume, son poids, son histoire, le mécanisme employé…
Les états-unis d’Amérique sont le troisième pays à avoir adopté le 1928 A1. Il servira pour la première fois en opération militaire au Nicaragua en 1928.
MERCI BEAUCOUP POUR CETTE DESCRIPTION TECHNIQUE TRES COMPLETE AVEC ÇA LA TOMPSON N’A PLUS DE SECRET DE DEMONTAGE ET REMONTAGE
Bonsoir,
Merci pour vos encouragements. N’hésitez pas à faire de la publicité au site, il n’en sera que plus fort.
Je suis à la recherche d’un M1A1 neutralisé correctement pour rédiger la suite et faire des comparaisons entre les deux modèles.
Si vous connaissez un détenteur, n’hésitez pas à nous mettre en contacte.
Cordialement.
Cédric.