Si le monde évolue, il existe des choses immuables qui reviennent sans cesse comme la volonté de diminuer les coûts de l’entrainement des militaires. La Gendarmerie Nationale a complété récemment son éventail de matériels d’instruction par l’acquisition d’un pistolet Sig Pro 2022 Airsoft. Cette nouvelle arme complète le parc de PA SIG PRO FOF qui ne sont plus fabriqués à ce jour et dont les pièces détachées manquent.
Des réflexions étaient menées de longue date mais la dotation n’a seulement été mise en place qu’en 2018.
Après avoir détaillé l’arme, nous verrons en conclusion ce qu’apporte ce nouvel outil de formation.
Un second article à venir présentera les principes de fonctionnement de cette arme.
Les caractéristiques de l’arme :
- Calibre : 6mm, diamètre réel de la bille : 5,95 mm, poids de la bille : 0, 20 gramme ;
- Poids de l’arme : 770 grammes (avec chargeur garni) ;
- Longueur totale : 189 mm ;
- Hauteur de l’arme : 144 mm ;
- Largeur de l’arme : 36 mm ;
- Longueur du canon : 98 mm ;
- Utilisation : instruction des forces de l’ordre ;
- Départ : simple action = 2 kg , double action = 4 kg ;
- Mode de fonctionnement : semi-automatique à glissière mobile (blow back) ;
- Mode de propulsion : CO2 ;
- Distance d’utilisation : 2 à 30 mètres ;
- Droitier ou gaucher ;
- Énergie : inférieure à deux joules ;
- Capacité : un chargeur = 15 billes ;
- Autonomie : une cartouche de CO2 = tir de deux chargeurs.
L’ensemble carcasse/mécanisme
La carcasse assemblée
Le mécanisme de percussion est proche de celui de l’arme d’origine cependant le marteau ne vient pas frapper la culasse. Ce dernier percute un piston de retenue des gaz monté sur le chargeur. Ce faisant, une portion de gaz s’échappe et propulse la bille. Le CO2 agit également sur la culasse ce qui la fait reculer en arrière.
La carcasse nue est en matière plastique moulée. Teintée dans la masse, elle est de couleur bleue.
Selon le même principe que l’arme d’origine, la platine du mécanisme de percussion est amovible.
La carcasse possède un insert en acier, le numéro de l’arme est gravé dessus.
Le support de détente est une pièce de micro-fusion en acier. Cette pièce est très proche de celle d’origine. Elle guide la culasse, à l’avant, par ses deux tenons.
La pièce est recouverte d’un traitement noir après cuivrage.
Le ressort de maintien de l’arrêtoir de culasse est positionné sur le support de détente. C’est un fil plié en U. Le diamètre du fil est : 0,8 mm.
Le ressort d’arrêtoir de glissière est maintenu sur la carcasse. Le diamètre du fil est : 0,6 mm.
La goupille du support de détente est en acier. Elle se démonte de la droite vers la gauche. Des stries sont présentes à une de ses extrémités pour la maintenir en place dans la carcasse. Son diamètre : 4 mm. La longueur est : 28 mm.
La queue de détente est une pièce de micro-fusion en acier. Une excroissance sert d’ancrage à la barrette/séparateur.
Le ressort de queue de détente est un fil formé.
L’axe de queue de détente est en acier. Une extrémité est cannelée. Le diamètre est de : 4 mm. La longueur est : 29,5 mm.
La barre de détente est en acier. Cette pièce reprend les mêmes principes que celle de l’arme réelle, à savoir : la simple action, la double action, la séparation de la queue de détente et du mécanisme de percussion.
La barrette/séparateur est une tôle mise en forme. L’épaisseur de la tôle est de : 1,5 mm.
Le Bloc de percussion est un assemblage de plusieurs pièces réalisées en micro-fusion.
Il est composé de :
- Du marteau, cette pièce n’est pas seulement présente pour reprendre les formes d’origines, elle a un vrai rôle mécanique ;
- De la gâchette et de son ressort, en simple action, c’est sur cette pièce que le marteau repose lorsque le marteau est armé ;
- Du percuteur et de son ressort, c’est lui qui, sous l’impulsion du marteau, vient frapper le piston de chargeur et ainsi libérer le gaz ;
- Du déconnecteur et de son ressort ;
- Les supports droit et gauche et les deux vis de supports maintiennent les pièces du mécanisme dans un ensemble cohérent et un bloc amovible.
L’axe de maintien du mécanisme sur la carcasse a un diamètre de : 4 mm. La longueur de l’axe est : 24,5 mm.
La barre de chien est en acier. Elle est obtenue par matriçage.
Le ressort de percussion est conique. La longueur du ressort est : 34 mm. Les diamètres externes sont : 5,6 mm et 4,7 mm.
Le support du ressort de marteau est une pièce de micro-fusion en acier. Elle est maintenue en place par la seule force du ressort de marteau.
Le levier de désarmement complet est l’assemblage de deux pièces. C’est intéressant de voir que finalement l’industrie de l’armement réel reprend de plus en plus ce type de montage et vient finalement copier le monde de l’airsoft ou de la mécanique peu chère grand publique.
Le ressort de levier de désarmement du marteau est un fil mis en forme.
La butée de la culasse est une petite pièce en plastique qui se monte à l’intérieur de la carcasse. Elle sert de butée à la culasse en fin de course arrière. Là encore, les principes qui sont appliqués aux armes réelles sont reproduit ici pour ménager la carcasse ou la culasse.
L’arrêtoir de chargeur est composé de :
- Poussoir de chargeur est une pièce de micro-fusion en acier ;
- Insert de poussoir de chargeur est une pièce en plastique ;
- Le ressort de poussoir de chargeur.
L’arrêtoir de culasse est en acier. Elle est un clone de la pièce d’origine sans pour autant être interchangeable.
La plaquette de crosse est en plastique. Elle est maintenue sur la carcasse non pas par un clip mais par une petite vis cruciforme. La vis est accessible par le dessous de la poignée. Un logement de dragonne existe en bas de poignée.
L’arme n’est fournie qu’avec une seule poignée (celle qui est présentée ici) et non un panel pour tenter de correspondre à l’éventail des morphologies possibles.
La culasse
La culasse assemblée est organisée autour de sa coque externe en aluminium forgé.
Je m’attendais à davantage de pièces et de complexité sur ce sous ensemble alors que la culasse est composée de peu de pièces.
La culasse nue est en aluminium forgé puis usinée à la machine CNC. C’est une jolie pièce anodisée d’un bleu intense.
Les parois sont fines, la culasse nue pèse : 86 grammes.
Le support de piston est maintenu par trois vis sur le corps de culasse. Il s’agit d’une pièce en aluminium. Les vis sont immobilisées par du frein filet faible. Il est à noter que deux de ces vis maintiennent également la hausse en place (par l’intérieur de la culasse).
L‘ensemble piston est un ensemble de pièces moulées en plastique et de joints. Il est l’interface entre la culasse et le canon. Il pousse la bille en dehors du chargeur, il canalise le flot de co2 vers le canon mais aussi vers l’arrière de la culasse pour reproduire l’action de la veine gazeuse, le déverrouillage du canon et le recul de la culasse.
Le canon
Le canon est un assemblage de pièces en plastique et en métal.
Il est marrant de voir que le canon se verrouille dans la culasse au même titre que celui d’une arme de gros calibre.
Le canon peut être désolidarisé ainsi :
Il existe une vis Allen sans tête sur le dessus du canon. Cette dernière agit sur une membrane en caoutchouc (le joint BAX) qui se trouve à l’intérieur du canon et qui est au contact de la bille. Le joint BAX permet de modifier la trajectoire de la bille dans une certaine limite.
La tige guide et le ressort récupérateur
Le corps de la tige guide est en plastique. Le diamètre du corps de la tige guide est : 6,5 mm.
Les rondelles amortisseur de la culasse sont au nombre de 3. Il s’agit de 3 rondelles en silicone superposées l’une derrière l’autre.
L’appui du ressort récupérateur est une rondelle en aluminium qui sépare les rondelles amortisseur et le ressort récupérateur. Il ne serait pas souhaitable que le ressort soit au contact directe des rondelles car cela pourrait les abîmer prématurément.
Le ressort récupérateur est hélicoïdal. Sa longueur déployée est de : 107 mm . Son diamètre extérieur est : 9 mm. Le diamètre du fil est : 0,7 mm.
Les éléments de visée
La hausse est une pièce de micro-fusion en acier. Elle est maintenue en place par deux petites vis dont les têtes sont accessibles par l’intérieur de la culasse. Elle n’est pas réglable en dérive, ni en hauteur.
Le guidon est monté par queue d’aronde sur la culasse. Ce type de montage autorise un réglage latéral.
Le chargeur
Le chargeur est la pièce de sécurité de l’arme. Il est l’élément qui neutralise l’arme au transport et au stockage.
Le démontage du chargeur nécessite deux outils. Le premier pour dé-serrer le piston sur lequel vient frapper le percuteur. Le second, pour démonter l’aiguille qui perce la cartouche de CO2.
Il est composé de :
Le corps de chargeur est une pièce massive en acier. C’est lui qui donne, en grande partie, le poids à l’arme.
Il contient la cartouche de CO2. Elle s’insère par le dessous du chargeur. Une vis permet de maintenir la cartouche dans son logement et de percer l’opercule de la cartouche.
La contenance du chargeur est de 15 billes. Le garnissage du chargeur se fait grâce à un petit outil qui apporte du confort au remplissage.
Le talon du chargeur est en plastique, il maintenu en place par une petite vis qui prend place dans le corps de chargeur. En voyant le poids du chargeur, on peut se dire qu’en cas de rechargement tactique rapide (en laissant le chargeur tomber au sol), il est fort probable que le talon de chargeur soit endommagé.
L’écrou/butée de la bouteille de CO2 est une pièce en aluminium.
L’élévateur de bille est en plastique.
Le ressort de magasin est rectangulaire et hélicoïdal.
L’appui du ressort de magasin est en plastique. Cette pièce doit être effacée à l’intérieur du chargeur pour extraire de talon de chargeur de son logement.
Les accessoires
Les accessoires fournis avec l’arme sont les suivants :
- La clé 6 pans pour la mise en compression de la capsule de CO2 ;
- L’abaisseur de chargeur ;
- L’éjecteur de bille ;
- La tige de nettoyage avec tire chiffon (aucun chiffon n’est fourni avec la tige guide de nettoyage) ;
- La clé 6 pans de 1,5 mm pour régler le BAX ;
- L’outil de réglage du BAX ;
- Une valve de chargeur de rechange ;
- Le bouchon de chargeur ;
- Une notice utilisateur ;
- Une boite en carton, l’arme devrait être fournie avec une mallette pour mieux la protéger et éviter de perdre des accessoires.
Conclusion
L’arme présentée ici reproduit avec une certaine fidélité le PA SIG PRO 2022 de dotation. L’organisation interne ou les principes de fonctionnement sont proches bien que l’énergie motrice soit différente. Cela permet au servant de ne pas être trop dépaysé en utilisant une arme ou l’autre (PA SIG PRO 2022, PA SIG PRO FOF, PA SIG PRO Airsoft).
Le concurrent directe de l’arme présentée ici est le SIG PRO 2022 FOF, mais :
- Sont ils vraiment comparables ?
- Qu’en est il de l’entretien des deux armes ?
- Peut on comparer les coûts d’achat ?
- Quelle est la durée de vie de l’un ou de l’autre ?
Indépendamment des questions citées supra, le PA SIG PRO 2022 Airsoft est une arme demandée par les unités élémentaires et qui offre un avantage conséquent :
- L’achat et la conservation des consommables sont libres alors que pour alimenter la version FOF les munitions sont classées en catégorie B. De plus, les munitions de tir réduit contiennent des éléments pyrotechniques.
De toute évidence, le PA SIG PRO Airsoft (dans sa version actuelle) est plus fragile que son concurrent. Alors que le SIG PRO FOF est dérivé d’une arme réelle conçue et réalisée par un fabricant qui a une longue expérience dans ce domaine, la version Airsoft hérite de l’univers de la maquette, du jouet. L’avenir nous dira si l’arme présentée ici est fabriquée et dimensionnée pour supporter les utilisateurs de toute sorte et ainsi reproduire la durée de vie moyenne d’une arme de service.