Le schéma directeur des avancées techniques du pistolet réglementaire français

Dans le passé, j’ai dû faire une présentation orale sur le PA SIG PRO 2022. Je n’ai pas souhaité commencer la présentation directement par cette arme mais, au contraire, de l’aborder dans une seconde partie après avoir présenté ses prédécesseurs. Cela dans le but de mettre en exergue le schéma directeur des avancées techniques du PA de dotation français dont l’adoption du PA SIG PRO 2022 fait partie. Il équipe, au jour ou je rédige cet article, la gendarmerie nationale, la police nationale, la douane.

En deux articles, je vous propose une retranscription étendue de cette présentation.

Le présent article détaillera succinctement chacun des quatre modèles qui mènent au pistolet SIG PRO 2022. On y découvrira un lien de parenté entre certains d’entre eux. On abordera le principe d’hérédité dans la conception d’un produit.

Dans un second article, on verra les évolutions apportées par le PA SIG PRO, les qualités que devrait avoir son remplaçant, le protocole de remplacement puis on en tirera des conclusions.

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Le PA MAC 35A

Photos provenant du site : http://paras.forumsactifs.net/t5772-765-mm-modele-35a

Le PA MAC 35A est un des premiers PA de dotation en France fabriqué en France. Je ne compte pas le Star, le Ruby et autres armes achetées pendant la première guerre mondiale car elles sont plus le résultat d’achats impulsifs guidés par la nécessité.

Les campagnes d’expérimentation, au début des années 20 (1921/1922), ont débouchées sur l’adoption de cette arme en 1935. Il aura fallu 18 ans environ entre le début du programme et la première livraison.

Pour cette arme, une munition de même calibre que les PA Français de la grande guerre (7,65 mm) mais de puissance supérieure est choisie. A cause de cette dernière, un système de culasse calée est nécessaire.

Les caractéristiques du Mac 35 A :

  • calibre : 7,65 mm long ;
  • longueur totale : 195 mm ;
  • longueur du canon : 110 mm (4 rayures à droite au pas de 250 mm) ;
  • hauteur : 126 mm ;
  • poids à vide : 670 g ;
  • capacité du chargeur : 8 cartouches ;
  • mécanisme : simple action, platine amovible, culasse calée, court recul du canon ;
  • production : environ 85 000 entre 1937 et 1950 (environ 6540 par an) ;
  • vitesse du projectile : 330 à 345 m/s ;
  • énergie du projectile : 30 à 36 kgm.

La période de test et l’adoption de cette arme ont été long mais apportent quelques avancées. Quelles sont ces évolutions notables par rapport au précédent PA de l’armée française (Ruby, Star…). Le PA 35A apporte un certain nombre de fonctionnalités que l’on retrouvera par la suite. Les plus du PA 35 A :

  • un arrêtoir de chargeur par bouton poussoir ;
  • un marteau apparent ;
  • une platine démontable donc nettoyable par le servant ;
  • une arme légère, fine et élégante ;
  • un calibre nouveau un peu plus puissant que le 7,65 Browning ;
  • une qualité de fabrication plus régulière ;
  • des aciers de qualité ;
  • les chargeurs sont interchangeables ;
  • il est léger et agréable à porter ;
  • la culasse est calée, deux biellettes sont présentes sous le canon ;
  • un levier de sureté au niveau du percuteur ;
  • un guidon démontable ;
  • un indicateur de chargement ;
  • une sécurité de chargeur ;
  • une hausse taillée dans la masse de la culasse.

Conclusion sur le 35 A :

Ce pistolet jette les bases d’une hérédité esthétique et technique que l’on retrouvera sur les deux prochains modèles. Cette ressemblance sera encore plus flagrante (car plus directe) avec une lignée qui sera produite chez le fabricant SIG. Elle donnera le pistolet de dotation de l’armée suisse ou le magnifique modèle P210-6.

A la même période, l’Allemagne adopte le P38, une arme en double action de calibre 9 mm. Le fabricant Browning présente son modèle GP 35, un pistolet de grande capacité en 9 mm et en simple action.

Le PA MAC 35 S

Photos provenant du site : http://www.armoury-online.ru/articles/pistols/france/Mle1935A/

Le PA MAC 35S a complété l’arrivée de l’arme que l’on a vu précédemment. Un premier lot de 1400 armes est livré en 1940.

Les caractéristiques du Mac 35 S :

  • calibre : 7,65 mm long ;
  • longueur totale : 188 mm ;
  • longueur du canon : 106 mm  (4 rayures à droite au pas de 254 mm) ;
  • hauteur totale : 121 mm ;
  • poids à vide : 720 g sans chargeur, 828 g avec chargeur garni ;
  • capacité du chargeur : 8 cartouches ;
  • mécanisme : simple action, platine amovible, culasse calée, court recul du canon, système Colt  ;
  • production : environ 82753 entre le 11 mai 1939 et 1951 (environ 6365 par an) ;
  • vitesse du projectile : 330 à 345 m/s ;
  • énergie du projectile : 30 à 36 kgm.

Quelles sont les évolutions notables par rapport au MAC 35A :

  • une arme plus simple à fabriquer ;
  • une seule biellette de verrouillage au lieu de deux ;
  • hausse et guidon taillés dans la masse.

Conclusion sur le PA 35 S :

L’hérédité esthétique avec son  successeur est plus forte qu’avec son prédécesseur. Cependant, on sent une influence.

Avec ce pistolet, on gagne en rusticité et on perd en poids. Cette arme reste fine comparée à d’autres arme de l’époque. Ce qui est normal car elle utilise un calibre de faible diamètre.

Le PA MAC 50

Un programme qui date de 1946. La fabrication commence le 27 février 1951. Les premiers 100 exemplaires sont livrés en Juin 1953. Soit environ 7 ans entre le lancement du programme et la première livraison.

Il  suffit juste d’un coup d’œil pour se rendre compte des liens d’héritage entre le PA MAC 50 et ses prédécesseurs. Bien que le calibre change, l’architecture interne est très proche.

Il remplace peu à peu l’armement disparate ce qui uniformise le parc.

En prenant le parti de faire fabriquer l’armement dans une manufacture nationale ont émet la volonté d’être indépendant sur les futurs approvisionnements mais aussi sur la qualité de la fabrication.

Les caractéristiques du Mac 50 :

  • calibre : 9 mm ;
  • longueur totale : 200 mm ;
  • hauteur : 140 mm ;
  • épaisseur : 30 mm ;
  • longueur du canon : 112 mm (4 rayures à gauche) ;
  • poids à vide : 950 g sans chargeur, 1094 g avec chargeur garni ;
  • capacité du chargeur : 9 cartouches ;
  • mécanisme : simple action, platine amovible, culasse calée, court recul du canon ;
  • production : environ 341 900 entre le 11 mai 1953 et 1978 (environ 13676 par an) ;
  • vitesse du projectile : 340 à 360 m/s ;
  • énergie du projectile : 48 à 59 kgm.

Quelles évolutions notables par rapport au MAC 35 A et S :

  • le calibre change, passage au calibre 9 mm ;
  • seule la carcasse est immatriculée ;
  • il est livré dans une boite en plastique transparente.

Conclusion sur le PA MAC 50 :

On voit bien qu’il y a divers liens entre les trois premiers modèles. Ils proviennent probablement d’une culture ou influence commune des concepteurs. Le principe de platine amovible, un mécanisme en simple action, une esthétique proche, l’emploi du système Colt …font parti de ces liens.

La liste des évolutions n’est pas longue car il n’y a pas de changement fondamentale entre le MAC 35A et le MAC 50.

On reprochait au MAC 50 la place de son levier de sureté. En effet, il n’était pas rare de mettre l’arme à la sureté en armant la culasse. Ce qui est problématique pour une arme de guerre. Ces incidents n’ont pas dûs arriver seulement avec le MAC 50 puisque le levier de sûreté des deux autres armes est placé au même endroit. Pourtant, aucune modification majeure n’est intervenue pour changer la localisation de ce levier.

Toujours pas de grande capacité ou de double action alors que 15 ans avant le GP 35 et le P38 montraient le chemin.

Le PA MAS G1 et G1S

Le Beretta 92 F est une des premières armes à avoir une carcasse en aluminium, un mécanisme en double et simple action, une grande capacité, de belles formes, un poids raisonnable. Il est conçu par un fabricant sérieux et renommé qui a su soigner le marketing et la visibilité de ses produits.

Le 02 juillet 87, le pistolet PA MAS G1 (clone du 92 F avec non pas une sûreté mais un levier de désarmement du marteau) est adopté. Il était en compétition avec une autre star de l’époque : le SIG SAUER P226. Le Beretta étant moins cher, c’est ce dernier qui a été choisi.

Cette arme est une première rupture. Mais une rupture en demie teinte. Pour la première fois depuis longtemps, la conception du pistolet n’est pas française. En revanche, la fabrication l’est. Le Giat est chargé de la fabrication et de l’assemblage de l’arme. C’est probablement grâce à l’arrivée d’une arme de “l’extérieur” que l’on bénéficie des dernières avancées en  la matière. Le MAB P15 aurait peut être remplacé le MAC 50 si on était resté dans une logique franco-française.

Le lien d’héritage existe pour elle aussi. Pour s’en convaincre, il faut se plonger dans l’histoire de Beretta. Plusieurs Beretta ressemblent de près ou de loin au mle 34.

Les caractéristiques du Mas G1 et G1 S :

  • calibre : 9 mm x 19 mm ;
  • longueur totale : 217 mm ;
  • hauteur : 137 mm ;
  • épaisseur : 38 mm ;
  • longueur du canon : 125 mm (6 rayures à droite au pas de 250 mm) ;
  • poids à vide : 960 g avec chargeur vide, 1260 g avec chargeur garni ;
  • capacité du chargeur : 15 cartouches ;
  • mécanisme : simple et double action, culasse calée verrou type P38, court recul du canon ;
  • production : environ 110 000 pistolets sur 7 à 8 ans soit : 13750 armes par an.

Quelles évolutions notables par rapport au MAC 50 :

  • le chargeur de grande capacité de 15 cartouches  ;
  • la hausse est amovible donc réglable en dérive et éventuellement en hauteur si on la remplace ;
  • la sécurité de percuteur ;
  • le pontet carré ;
  • le levier de désarmement du marteau ;
  • la carcasse en aluminium (plus facile à usiner) ;
  • la canon, la carcasse, la culasse sont immatriculés ;
  • l’âme du canon est chromée ;
  • la platine n’est pas amovible ;
  • un système de verrouillage similaire à celui du PA Walther P38 ;
  • le canon en deux pièces ;
  • le mécanisme en double et simple action ;
  • il est fourni avec un assembleur de stockage et une chargette ;
  • l’arrêtoir de chargeur est ambidextre.

Conclusion sur le PA MAS G1 et G1S :

Il est amusant de remarquer  que par l’adoption du pistolet MAS G1/G1S, on rompt avec la continuité française (MAC 35, MAC 50) pour adopter un héritage et une continuité italienne. En effet, le PA MAS G1/G1S est un dérivé du pistolet Beretta 92 qui reprend les formes des premiers pistolets Beretta notamment le mle 34.

L’adoption du MAS G1/G1S est un important bond en avant. Cette avancée est issue de l’industrie civile qui a su allier le patrimoine esthétique de la marque à :

    • un mécanisme de verrouillage repris du P38 ;
    • le principe de la grande capacité des chargeurs (précurseur GP35) ;
    • un matériaux moderne (aluminium) et léger ;
    • un design novateur ;
    • un marketing moderne.

Une arme française aurait pu être sur les rangs : le MAB P15. Beretta reprendra ultérieurement le principe de verrouillage du MAB P15 pour un autre modèle Beretta (c’est une autre histoire).

Arrivé en 1989, les premiers MAS G1 sont montés avec des pièces Beretta puis avec des pièces GIAT. Devant des problèmes de fissures et ruptures de la culasse, les armes retournent en usine pour la sécurité des utilisateurs. La modification consiste au remplacement de l’axe de marteau, l’usinage de la culasse, l’usinage de la plaquette de crosse gauche. Pendant la remise à hauteur, les PA MAC 50 sont redistribués. Après modification, le MAS G1 prend le nom de PA MAS G1S. D’où l’intérêt d’avoir le producteur à proximité ou de conserver sur le sol national une infrastructure prête à intervenir et des personnels formés. Et si ça avait été une arme Chinoise ? ou Turque ?

Conclusion

La conclusion de cette première partie :

Cet article a mis en évidence le concept d’héritage esthétique, technique. Alors que ce dernier est présent sur des marques prestigieuses modernes, nous n’avons pas à rougir ni à nous étonner de le voir sur les PA MAC 35 et MAC 50. L’interruption de l’héritage sur les armes citées précédemment est due à l’adoption d’une arme étrangère fruit d’un autre héritage.

Les articles précédents et futurs sur l’armement de dotation français ne montrent pas et ne montreront pas d’éventuelle faute de réalisation (car les armes françaises sont très bien fabriquées). En revanche, les fautes sont ailleurs : dans les choix des mécanismes, des calibres, une perte de temps à l’adoption et à la réalisation, une lourdeur intellectuelle provenant peut être d’une culture d’ingénieur de l’armement étatique, une résistance aux changements.

Il aurait été intéressant de tenter une évolution du MAC 50. Cela aurait pu donner un pistolet avec une carcasse en aluminium et un chargeur à grande capacité (comme le para-ordnance pour le Colt 45). L’ajout d’une sécurité de percuteur et de la double action auraient été plus compliquées à moins de changer la culasse également.

Nous avons acheté aux autres ce que nous aurions pu appliquer nous même. Évidemment, il est toujours plus facile de refaire l’histoire à la fin de la bataille. En cela, on rejoint une fois encore les articles Gunsmthdesigner consacrés au fusil Chassepot ou au revolver 1892 et la difficulté d’être un visionnaire ou mieux d’avoir à disposition une équipe de visionnaires et de leur accorder les moyens de concrétiser leurs visions. La mise à disposition de ces techniciens doués, d’armes de toute provenance pour affiner leur culture et faire des synthèses de mécanismes existants est primordiale dans un bureau d’études. Le MAS G1/G1S est une synthèse.

Le PA MAC 50 est la dernière arme conçue et réalisée en France. L’ouverture vers le PA MAS G1/G1S a permis des apports culturels. Nous nous sommes fait le porteur de la vision des autres.

Comment se place le successeur du MAS G1/G1S par rapport à ces prédécesseurs ? Nous le verrons prochainement dans la seconde partie de cet article.

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Ruger MK II, démontage et remontage du canon

Alors que je cherchais des réponses à mes questions sur un forum américain, j’ai découvert une série de messages concernant le vœux émis par un usagé qui, voulant remplacer le canon de son pistolet Ruger MK2, n’arrivait pas à trouver le mode opératoire pour réaliser cette opération.

Cela m’a donné l’envie de rechercher ces informations et de les mettre à disposition de la communauté. Comme on est jamais mieux servi que par soi même et que l’on ne peut croire que ce que l’on voit, j’ai préféré, au lieu de relayer des informations trouvées sur internet, prendre ces informations à la source, en l’occurrence, au pied de l’établis.

Vue sur un Ruger MK2 dont le canon a été démonté.

Ruger MK2, démontage du canon.

L’outillage

  • Comme on l’a vu lors d’un précédent article, il n’est pas toujours aisé de trouver le matériel adéquat pour un travail donné. C’est encore le cas pour le pistolet Ruger. Si l’on trouve la filière pour refaire ou nettoyer le filetage du canon, en revanche, je n’ai jamais vu en vente d’interface adaptée à la boite de culasse. Ainsi, j’ai du la créer. Cette interface a la particularité de se positionner à l’avant de la boite de culasse. Elle utilise le méplat du dessous de boite de culasse comme surface d’appui au serrage et au desserrage. Je n’ai pas voulu me servir de l’usinage de la fenêtre d’éjection ni de l’encoche dans laquelle vient se loger l’arrière de la culasse pour ne pas risquer d’endommager la boite de culasse, voire de la vriller.
Ruger MK2, l'interface de démontage/remontage

Ruger MK2, l’interface de démontage/remontage

  • Deux clés de serrage, dont on va se servir pour fixer l’interface sur la boite de culasse.

  • Une clé dynamométrique pour quantifier l’effort au desserrage. Ici, j’ai utilisé un modèle de la marque Wurth allant de 20 à 100 N/m. La référence est visible ci-dessous.

  • Un point rigide qui permette de maintenir fermement soit la boite de culasse, soit le canon. Une fois encore, j’ai préféré monter l’interface sur la boite de culasse et le canon sur le point fixe. Il serait possible de faire l’inverse. Mon point rigide est une fraiseuse ou plus exactement l’étau de la machine.

L’interface montée sur la boite de culasse, le tout est monté sur le point fixe.

  • Deux mors en V en aluminium pour protéger le canon

Opérations préalables au démontage

Avant démontage, l’endroit ou se visse le canon sur la boite de culasse (le tonnerre) a été chauffé au chalumeau. Cela ayant pour but de détecter si de la colle a été employée par le constructeur lors du montage du canon. En chauffant cette partie et si les pièces ont été collées entre elles, il se dégage une fumée et une odeur caractéristique. Ceci donne des informations supplémentaires sur ce que l’on peut trouver. Cela a pour but aussi de “bruler” la colle et de la rendre inopérante.

Le démontage du canon s’est fait à froid.

Montage de l’interface

Ruger MK2, l’interface est montée sur la boite de culasse.

Une fois l’interface montée, il existe un très léger jeu entre le montage et la boite de culasse pour ne pas risquer de contraindre la boite de culasse vers l’intérieur et d’endommager le filetage du canon.

L’ensemble prêt à être démonté.

Le démontage, détermination du couple

La détermination du couple au desserrage se fait de manière empirique en testant une valeur basse à la clé dynamométrique et en augmentant la valeur entre chaque test. Cette méthode permet d’avoir :

  • une estimation du couple du serrage en usine ;
  • une estimation du couple au remontage.

C’est une technique que l’on a déjà vu sur l’article concernant le démontage et remontage d’un canon de Winchester 94, lien ici.

On pourrait ne pas relever cette valeur et se passer de clé dynamométrique. Cependant, il serait dommage de se priver d’informations importantes et peu répandues.

Un film montrant le mode opératoire est disponible ci-dessous.

Pour cette arme, le couple au démontage est de : 65 N/m.

Ruger MK2, le couple au démontage.

Les pièces démontées

Le démontage de ces deux pièces aura permis de prendre les vues suivantes et de relever certaines dimensions.

Le canon :

La boite de culasse :

Les valeurs relevées :

  • la longueur de la partie filetée de la boite de culasse : 17 mm ;
  • le diamètre du filetage sur le canon : 20,6 mm ;
  • le pas du filetage : 20 filets/pouce ;
  • la longueur du canon entrant dans la boite de culasse (sans la rampe d’alimentation)  : 34,9 mm ;
  • la longueur de la rampe d’alimentation : 4,7 mm ;
  • la largeur de la rampe d’alimentation : 4,8 mm ;
  • le diamètre interne de la boite de culasse : 19 mm.

Le remontage, bon positionnement du canon

Les pièces doivent être propre avant remontage. Il faut s’assurer de l’absence de bavures et/ou de corps étrangers.

La première opération consiste au vissage à la main pour vérifier l’absence de point dur. La photo ci-dessous montre la position du canon par rapport à la boite de culasse en fin de vissage manuel.

Ruger MK2, serrage du canon à la main.

Ensuite, il faut faire correspondre le plat du canon et le plat du dessous de la boite de culasse. On peut s’aider des arrêtes vives ou traces d’usinages de la fenêtre d’éjection pour faire coïncider le canon et la boite de culasse. L’outillage et le mode opératoire est globalement le même que lors du démontage. En revanche, j’ai remarqué que le couple n’est pas le même au remontage. L’effort utile pour remettre le canon à sa place est moindre.

Ruger MK2, le canon est en bonne position.

Dans le cas ou l’on changerait le canon ou la boite de culasse,  c’est à dire que l’on dépareillerait l’association d’origine, il faudra serrer à un certain couple puis ajuster la butée du filetage pour que la rampe d’alimentation et le logement de l’extracteur tombe à la bonne place. Tout dépend du profil du canon.

On peut utiliser du frein filet si l’on veut renforcer l’effet du couple de serrage.

Le couple au remontage : 50 N/m.

Ruger MK2, le couple au remontage.

Conclusion

Il existe de nombreux modèles de cette arme. Pour s’en convaincre, vous pouvez cliquer sur ce lien :  liste des pistolets Ruger 22 Lr.

Nous avons vu, à travers cet article, une des armes de cette longue lignée. La méthodologie employée ici ne sera peut être pas adaptée à une autre arme de même type. Vous serez par conséquent peut être amené à modifier la méthode. Le site gunsmithdesigner.com décline toute responsabilité en cas de dommage.

L’outillage pourrait être plus minimal si on ne cherchait pas à obtenir des infos techniques. Dans ce dernier, cas, pas besoin de clé dynamométrique, une simple barre plus ou moins longue suffirait.

Le démontage et le remontage d’un canon d’origine est une étape. Le remplacement du canon ou de la boite de culasse en est une autre. En effet, il existe des règles à respecter pour qu’une arme fonctionne correctement et ne pas risquer divers dommages pour soi ou autrui.

Si vous ne vous sentez pas capable de mener à bien ce genre d’opération technique confier le travail à un professionnel.

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Winchester 94, démontage du canon ep 2

Dans un précédent article, nous avons pu voir comment démonter un canon de Winchester 94 en 30-30 Winchester. Vous pourrez lire ou relire cet article en cliquant sur le lien ci-dessous :

Winchester 94, démontage et remontage du canon

Une nouvelle Winchester 94 démontée

J’ai eu entre les mains un second modèle de cette arme en 30-30 Winchester également. Ce qui va nous permettre de recueillir de nouvelles informations et de pouvoir les comparer à celles du premier article.

La boite de culasse après démontage :

L’arme est en mauvais état, la boite de culasse est recouverte de tache de rouille.

Le canon après démontage :

Le canon est beaucoup moins oxydé que la boite de culasse.

La méthode :

Pour mieux comprendre la méthode employée, voici une courte vidéo :

Conclusion

Sur la première arme, le démontage du canon s’est opéré avec un effort de 120 N/m. Alors que le canon de la seconde arme s’est désolidarisé sous un effort de 135 N/m.

Autant dire qu’il est particulièrement intéressant de constater et de quantifier cette différence soit près de 10% d’écart sur deux armes.

Une question se pose alors : quels peuvent être les couples minimum et maximum ? Quelle est la plage des couples utilisés en usine Winchester pour monter un canon de modèle 94 en 30-30 Winchester ?

J’espère avoir la possibilité de tester cette méthode sur d’autres carabines Winchester (de divers modèles et de divers calibres) pour parfaire la technique et collecter les données en la matière.

Si vous avez des informations pouvant compléter ces deux articles, n’hésitez pas à m’en faire part. En me contactant à l’adresse mail suivante :

contact@gunsmithdesigner.com

Un prochain article et une vidéo traiteront du remontage de ce canon sur cette boite de culasse, à suivre…

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