Le pistolet Mélior en 6,35 mm

Depuis longtemps, je voulais vous présenter un pistolet automatique à la conception particulière. Il s’agit du pistolet Mélior. C’est une version en 6,35 mm qui sera détaillée ici.

Dans l’immense majorité des cas, la culasse des pistolets automatiques est en une seule partie. Sur le pistolet Mélior, la culasse comprend deux pièces principales et une clavette d’assemblage. C’est un autre cas de simplification par la division dont nous parlons souvent sur le site.

Caractéristiques du pistolet Mélior en 6,35 mm :

  • longueur de l’arme : 103,5 mm ;
  • hauteur de l’arme : 70,5 mm ;
  • épaisseur de l’arme : 19 mm ;
  • poids de l’arme : 235 grammes (avec chargeur vide) ;
  • calibre : 6,35 mm , 25 acp ;
  • nombre de rayures du canon : 7 ;
  • longueur du canon : 48 mm ;
  • capacité du chargeur : 6 coups.

L’ensemble carcasse

La carcasse assemblée pèse : 138 grammes.

La carcasse nue est en acier. Le canon est inclus à la carcasse. Le bloc capable est : 68 mm x 101,5 mm x 11,5 mm.

Le poids de la carcasse nue est : 96 grammes. La section du puit de chargeur : 9,3 mm x 25,6 mm.

Le canon fait parti de la carcasse. Il mesure : 48 mm. Le culot de la munition dépasse de 1,14 mm de l’arrière de la chambre. Le canon porte le guidon, il est usiné dessus.

Le mécanisme est classique, il n’apporte pas de remarque importante. C’est un mécanisme en simple action.

La queue de détente est en acier. Après que l’utilisateur ait pressé la queue de détente, celle-ci revient à sa position d’origine par l’aide d’un ressort et de son poussoir. Ces deux dernières pièces sont communes avec le levier de sûreté. La queue de détente pivote autour de son axe en acier. Le diamètre de l’axe est : 1,9 mm.

Le levier de sûreté est en acier. Il est classique et très rependu sur les armes de cette époque. En effet, on retrouve souvent ce type de sûreté sur bon nombre de pistolets automatiques de cette période. Comme il est dit ci-dessus, il partage un ressort et son poussoir avec la queue de détente. Le poussoir permet de marquer les deux positions de la sûreté, à savoir : la sûreté ou la position feu. Il y a très peu de débattement entre les deux positions. Selon les morphologies, il ne sera pas aisé de le manipuler.

La barrette/séparateur est une tôle de 1,2 mm matricée. Selon la position de la culasse, elle fait ou pas la liaison entre la queue de détente et la gâchette. La barrette/séparateur est attelée sur la queue de détente par une petite vis sans tête. Il est utile d’ôter la vis pour extraire la barrette/séparateur.

La gâchette et son axe sont en acier. Elle maintient le marteau en position armé tant que le servant ne presse pas la queue de détente. Deux petites sur-épaisseurs existent sur cette pièce. L’une est le point d’appui de la barrette/séparateur et la seconde est le point d’appui de la pédale de sûreté arrière. Son ressort de rappel est un ressort à lame qui a trois branches. Ce dernier agit aussi sur l’arrêtoir de chargeur.

Le ressort à lame agit sur trois pièces : la gâchette, la barrette/séparateur, l’arrêtoir de chargeur.

Le marteau et sa bielle sont en acier. Le marteau pivote autour d’un axe en acier de 2,5 mm. Le marteau ne possède qu’un seul cran d’armé. La hauteur de ce cran est : 1,2 mm.

Le ressort de percussion et son poussoir sont portés par la carcasse. Le ressort de percussion est compact, il mesure : 26,3 mm de long, 4 mm de diamètre, le diamètre du fil : 0,7 mm.

La pédale de sureté est en acier. Elle pivote autour d’un axe de 1,9 mm en acier. Un petit morceau de ressort la ramène à sa position initiale.

L’éjecteur est taillé dans une fine tôle d’acier de 1,1 mm d’épaisseur. Il dépasse de 3,4 mm au dessus de la carcasse.

Les plaquettes de crosse sont en corne. Elles sont en très bel état. Elles ne sont pas fendues, pas cassées.

Chaque plaquette est maintenue par deux vis. Les vis sont petites : faire attention au serrage sur la carcasse pour ne pas arracher les filets.

L’arrêtoir de chargeur est en acier. Il prend place à la base de la poignée pistolet.

L’ensemble culasse

La culasse assemblée pèse : 73 grammes.

La culasse est l’association de plusieurs éléments. Pour plus de clarté, je les désignerais  ainsi :

  • le corps de culasse ;
  • la cuvette de tir ;
  • le bouchon arrière ;
  • la goupille du bouchon arrière ;
  • la clavette d’assemblage.

Le corps de culasse est la pièce centrale sur laquelle se montent les autres pièces de la culasse. C’est une pièce très bien réalisée et finie. Le bloc capable de la pièce est : 100,3 mm x 17,7 mm x 14,9 mm. Le poids de cette pièce est : 46 grammes.

Les parois latérales sont fines : 2,2 mm d’un coté et 2,3 mm de l’autre. Le ressort récupérateur prend directement appui dessus, il n’y a pas de tige guide ou de poussoir.

La cuvette de tir est tenue sur le corps de la culasse par une clavette en T. Le bloc capable est : 10 mm x 9,5 mm x 53,6 mm. La pièce pèse : 23 grammes.

La largeur de la cuvette de tir : 7,7 mm. Le canal de percuteur mesure : 2,15 mm.

Le bouchon arrière occulte le trou qu’il a été nécessaire de percer pour obtenir le logement du percuteur. Si l’on souhaite démonter le percuteur de la cuvette de tir, il faudra au préalable extraire le bouchon arrière. Le diamètre du bouchon arrière : 6 mm. Il est tenu par une goupille de 1,9 mm de diamètre.

Le verrou en T est lui aussi l’association de plusieurs pièces. En effet, il y a le T en lui même mais aussi, pour maintenir cette pièce dans son logement, un petit levier (qui fait office de hausse) et un ressort. Pour extraire le verrou en T, il faut relever le levier et extraire le T par le coté. Alors la cuvette de tir peut être désolidarisée du corps de culasse. La largeur de la hausse/verrou du T est : 4 mm. La hausse est fixe.

Les dimensions du T inversé sont : largeur de la partie horizontale du T : 12 mm, hauteur des branches du T : 1,3 mm et 1,4 mm, largeur du pied du T : 9,75 mm.

Le percuteur est en acier. Il est tenu dans son logement par une petite vis accessible par le coté droit de la pièce que j’ai nommé la cuvette de tir. Il s’agit d’un simple cylindre étagé en acier de 28,9 mm de long. La pointe du percuteur a un diamètre de : 2 mm. L’arrière du percuteur a un diamètre de : 4 mm. Un méplat est usiné sur le corps de percuteur, il est le logement de la vis de retenu du percuteur.

Le ressort de percuteur mesure 8 mm de long, le diamètre externe est : 3 mm, le diamètre de fil : 0,3 mm. Il prend place à l’avant du percuteur.

En démontant ce pistolet, je n’ai pas trouvé d’extracteur. Je pense qu’il devait y en avoir un car une encoche semble destinée à cet effet. Cette dernière correspond à une autre encoche à l’entrée de chambre. Peut être a t’il été perdu lors d’un précédent démontage. La largeur du logement d’extracteur (si toutefois il y en a un) : 1,65 mm.

Le ressort récupérateur mesure 54 mm de long, le diamètre extérieur : 5,8 mm. Le ressort n’est pas construit à partir d’un fil rond mais d’un plat fin. Les dimensions de ce plat : 1 mm x 0,5 mm. Je ne pensais pas voir cela sur une arme de cette période.

Le chargeur

Le chargeur est composé de trois pièces en acier :

  • le corps de chargeur ;
  • le ressort ;
  • l’élévateur de cartouches.

Le corps de chargeur a une section de : 24,82 mm x 8,9 mm. Il est obtenu dans une tôle de 0,4 mm d’épaisseur. Le fond du chargeur est lié au corps de chargeur, il n’est pas démontable. La contenance est de : 6 cartouches.

Le ressort déplié mesure : 87,5 mm de long, la section externe est : 19,3 mm x 7,3 mm, le diamètre du fil est : 0,9 mm.

L’élévateur de cartouches est obtenu dans une tôle de 1,5 mm d’épaisseur.

Conclusion

Le pistolet Mélior est une arme compacte très bien réalisée et très bien finie. Il ne concentre pas de grande innovation. Le point à relever est, selon moi, le type de liaison entre les pièces de la culasse : la clavette en T inversé. Combien de cycle peut supporter ce montage ? A partir de combien de munitions tirées apparaissent les premières fissures ? A quel endroit ? Il me semble pertinent de creuser le sujet.

Il n’y a pas de pièce obtenue par micro-fusion sur cette arme. Ici tout est usiné et fini à la main.

Les plaquettes de crosse ne sont pas en plastique mais taillées dans une matière traditionnelle : la corne.

On aurait pu imaginer divers modes de fixation de la clavette, par exemple, la souder sur le corps de la culasse et ainsi tenter de réduire la complexité des pièces. Quel serait la solidité de cette nouvelle orientation.

Le volume de cette arme me parait trop petit. Elle n’est pas destinée à toutes les morphologies si l’on souhaite utiliser toutes ses fonctionnalités.

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Le revolver Smith et Wesson modèle 1899 en 38 sp

J’ai déjà évoqué par la rédaction de divers articles plusieurs produits Smith et Wesson. Que ce soit des armes récentes (Mod Bodyguard) ou des armes à l’origine des revolvers modernes (Mod 10).

Aujourd’hui est un jour important car nous allons évoquer le premier des revolvers “modernes” de la marque (tout dépend ou l’on place le curseur sur la modernité), il s’agit du modèle 1899. Ça ne peut tomber mieux car un article sur son successeur, le modèle 10, a été mis en ligne récemment (lire l’article ici).

On tentera, à travers le présent article, de rechercher des différences entre les deux versions pour définir si il y a des évolutions et quelles sont elles.

Les caractéristiques du S/W modèle 1899 :

  • L’épaisseur : 36,5 mm ;
  • La hauteur : 124 mm ;
  • La longueur (diagonale canon / crosse) : 305 mm ;
  • Longueur du canon : 152 mm ;
  • Le calibre : 38 Spécial ;
  • La capacité : 6 cartouches ;
  • Poids de l’arme : 893 grammes ;
  • Mécanisme : simple et double action.

La carcasse

La carcasse est un sous ensemble comprenant :

  • La carcasse ;
  • La plaque de recouvrement ;
  • Les 4 vis de plaque de recouvrement ;
  • Le pivot du barillet.

La carcasse est entièrement en acier. Le bloc capable de la pièce est : 31,6 mm x 124 mm x 147 mm. Il s’agit d’une carcasse square butt. L’extrémité arrière est carré.

Le cadre, logement du barillet, mesure : 37,6 mm x 46,1 mm. Le logement du filetage du canon mesure 15,5 mm de long. Le canon n’a pas été démonté de la carcasse.

Les axes des pièces du mécanisme sont débouchant. Ainsi, il est plus facile de les remplacer en cas de casse. Le diamètre de l’axe de marteau : 3,5 mm, de l’axe de queue de détente : 2,5 mm, de l’axe de verrou de barillet : 2 mm, de la butée du ressort de queue de détente : 2 mm. Tous les axes ont une forme particulière. On pourrait croire qu’ils sont vissés dans la carcasse car cette forme pourrait être l’emplacement prévu pour un tourne vis. Cependant, si l’on regarde bien l’axe de chien on peut voir de fines cannelures que l’on trouve sur des pièces à sertir.

Le logement du poussoir et ressort de verrou de barillet est accessible à l’avant du pontet. Selon les informations que j’ai pu trouver, cet usinage n’existe plus après 1961.

L’épaisseur externe de la partie de la carcasse qui héberge le mécanisme est : 16,45 mm. La largeur laissée aux pièces du mécanisme : 7,05 mm. Soit une épaisseur de parois moyenne  : 4,7 mm. Il est à noter que cette arme a été restaurée et que ses surfaces externes ont été polies donc diminuées.

Sur le modèle 10, le logement de verrou de barillet (à l’ouverture) sur la carcasse est amovible. Il est possible de le remplacer. Pour le modèle étudié ici, il est en deux morceaux (la carcasse et une petite rondelle), mais il n’est pas possible d’extraire cette pièce car elle n’est pas débouchante (contrairement au modèle 10). La question se pose alors de l’intérêt d’une telle disposition. Peut être s’agit il d’une réparation passée car je ne vois pas le bénéfice que cela apporte.

L’intérieur, le logement du mécanisme est régulier par rapport à celui du modèle 10 (que nous avons déjà vu). Même si l’on voit l’angle de passage des fraises dans la carcasse, on ne ressent pas de rugosité ou différence de hauteur. Le restant de nickelage ou chrome doit adoucir ou niveler en partie la surface.

Le petit rivet serti dans un angle de la fenêtre du barillet est déjà présent sur ce modèle. Un coup de pointeau donné de l’intérieur l’immobilise. C’est la butée du barillet.

Le pivot est frappé de deux numéros, celui de l’arme et celui commun à la carcasse et à la plaque de recouvrement. Les numéros sont frappés avec de si petits caractères qu’ils sont difficiles à lire.

Le pivot a été poli lors de la restauration de l’arme. Les arrêtes vives ne le sont plus car le pivot a été poncé séparément alors qu’il aurait du l’être une fois monté sur la carcasse.

Le pivot est percé d’un trou qui est le logement d’un ressort et d’un poussoir. Le poussoir mesure : 2,55 mm de diamètre pour 14,3 mm de long. Le ressort a un diamètre de : 2,1 mm, une longueur de : 6,5 mm. Il existe un pointage sur la carcasse qui est le logement du poussoir que nous avons évoqué ci-dessus. Cela apporte un petit point dur, un point d’arrêt léger lors de la fermeture du barillet.

Le diamètre extérieur du tube axe de barillet est : 9,7 mm. Le diamètre de l’axe de basculage du barillet est : 7,9 mm.

Il est probable que l’axe de basculage du barillet soit rapporté sur le corps du pivot. C’est difficile à déterminer clairement mais je pense voir un axe d’arrêt qui maintiendrait les pièces assemblées. Le meilleur moyen de le savoir serait d’ouvrir le tout et d’analyser ce qu’il y a à l’intérieur.

La plaque de recouvrement porte le numéro commun au pivot de barillet et à la carcasse (mais n’est pas le numéro directeur de l’arme). La plaque est bien ajustée à la carcasse. Les portées latérales sont coniques pour faciliter l’ajustage.

Le revêtement de surface n’est pas le même à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il y a des traces de nickelage à l’intérieur alors que l’extérieur est bronzé. Elle porte des traces de papier abrasif. A l’origine, l’arme devait être nickelée ou chromée. Le marquage Smith et Wesson a été en partie effacé lors du polissage de restauration. La pièce n’a pas été polie sur la carcasse ce qui a arrondi les angles

La face interne n’est pas lisse. Il y a comme un quadrillage fin usiné à l’intérieur. C’est terriblement bien réalisé. Je me demande avec quel moyen cela a été fait. Je suis extrêmement surpris par cet état de surface. La surface étant cachée, rien n’obligeait le constructeur à monopoliser des ressources pour faire cela.

Quatre vis maintiennent la plaque de recouvrement en place. Trois des quatre vis sont identiques. S’agit il des vis d’origines ? je ne sais pas.

En démontant la plaque de recouvrement, l’utilisateur ou le technicien pourra avoir accès au mécanisme de l’arme.

Le canon et sa goupille

Le canon est un sous ensemble composé de :

  • Du canon ;
  • De la goupille de canon ;
  • Du verrou ;
  • Du ressort de verrou ;
  • De la goupille du verrou.

Le canon est en acier. Il mesure : 152 mm de long. Il possède 5 rayures. Le diamètre externe à la bouche est : 13,2 mm. Le diamètre externe à l’arrière est : 18,2 mm. Le canon n’a pas été démonté sur cette arme. Il aurait été important de le faire pour relever le diamètre et le filetage du canon. Et voir ainsi si les données sont les mêmes que sur les carcasses L plus récentes.

Le guidon n’est pas rapporté, il est taillé dans la masse d’une excroissance du canon. Tout comme le logement du verrou avant de barillet.

Un poussoir animé par un ressort limite les mouvements à l’avant de l’extension de l’éjecteur. Les deux pièces trouvent place sous le canon.

Attendu que l’extension de l’étoile de barillet/éjecteur a un profil particulier (non cylindrique mais étagé). On retrouve cette forme sous le canon.

Le barillet

Le barillet mesure : 36,5 mm de diamètre pour une longueur de 39,54 mm (sans inclure la butée avant, uniquement le corps). La capacité du barillet est de 6 cartouches.

L’organisation interne n’a pas changé au fil des années, des décennies. Le barillet est composé de 7 pièces.

On retrouve ce nombre de pièces et leur disposition sur un nombre important de modèle de revolvers de la marque (du calibre 22 Lr au 44 mag) et ce bien après la création du modèle 1899. Seule différence sur le modèle 1899, l’extrémité avant d’extension d’éjecteur n’est pas cylindrique mais apporte plus de confort à l’utilisateur par un diamètre plus important.

La largeur du logement de verrou de barillet : 3 mm. Le verrou en rotation du barillet au dessus d’une chambre.

La tige centrale de l’étoile de barillet/éjecteur a un diamètre de : 6,5 mm. Le diamètre externe de l’étoile : 22,2 mm. Le diamètre portant les encoches pour la rotation : 14,3 mm.

Le verrou du barillet au basculage (la tige qui verrouille le barillet dans la carcasse et qui l’empèche de basculer mais pas de tourner) est en acier.  Le diamètre de la partie qui entre dans la carcasse est de 3,1 mm, la partie arrière : 3 mm, la surépaisseur, butée du ressort à un diamètre de : 4,15 mm.

Le mécanisme

Le mécanisme est extrêmement proche de celui du modèle 10 mais possède de petites différences.

Le chien est en acier. L’épaisseur du chien : 6,75 mm. Il faut prendre en considération qu’il a été polie, ce qui à surement modifié son épaisseur.

Une bielle pour l’attelage du ressort de percussion est goupillée sur le corps de chien, la bielle est libre.

Le percuteur est libre dans son logement (il n’y pas de ressort), il bascule autour de son axe. L’axe de percuteur est creux, il est serti à chaque extrémité sur le corps du chien. La pointe du percuteur : 2 mm.

La crête du chien est fine. Il est étonnant de voir que le corps de chien est percé latéralement par deux trous. Ces trous semblent rebouchées par des cylindres creux. Au moment de la rédaction de cet article, je ne vois pas l’intérêt de ce dispositif. Peut être que ces trous servent au maintien de la pièce sur un montage lors de l’usinage. Est ce que ces trous sont en relation avec l’état de surface interne de la plaque de recouvrement ?

Il y a un cran simple action et un double action. Les crans sont en bon état, ils ne sont pas émoussés.

Le cran double action n’est pas le même que sur le modèle 10. Attardons nous un peu sur cette partie. La gâchette double action est aussi large que le corps de chien. Par la suite, l’organisation sera inversée, c’est à dire de le corps de chien enveloppera la gâchette double action (voir l’article sur le modèle 10).

Une surface est importante, elle sert au rebondissement du marteau. Elle se situe à la base du chien, lorsqu’elle vient au contacte du poussoir de queue de détente cette dernière le force à revenir en arrière de quelques millimètres, il y a rebondissement du marteau.

Le ressort de chien est une lame en acier. Sortie de son logement, la pièce est droite.

L’épaisseur de bas de lame : 1,9 mm et de 0,8 mm en haut. Une largeur de lame de 5 mm en haut pour une largeur de 8,6 mm en bas. Cette lame ressort est très proche de celle du modèle 10.

La queue de détente est en acier. Sa largeur : 6,7 mm. Elle est le maillon d’une chaine. Pour que le tout fonctionne correctement, elle agit des deux cotés : à l’avant sur le verrou du barillet, à l’arrière sur le chien.

La particularité de cette pièce est que le dispositif qui agit sur l’élévateur de barillet n’est pas simplement un ressort mais une petite pièce usinée avec un ressort. Ce sera simplifié par la suite.

Une pièce fait la médiation entre la queue de détente et son poussoir.

Le ressort de queue de détente est hélicoïdal. C’est un ressort puissant. Les dimensions sont : diamètre : 5,5 mm, longueur : 26,5 mm, diamètre du fil : 1 mm.

Le poussoir de ressort de queue de détente est massif. Cette pièce a plusieurs fonctions. Elle pousse la queue de détente en avant mais aussi force le rebondissement du marteau. Ainsi, le percuteur ne peut faire saillie dans la cuvette de tir. La fonction de rebondissement est réalisée par la surépaisseur sur le dessus de la pièce.

L’élévateur de barillet est en acier. La pièce est montée à l’arrière de la queue de détente. il est mu par un dispositif qui le fait basculer d’avant en arrière. Son épaisseur est : 2,38 mm. C’est cette pièce qui est en contacte avec le barillet et le fait tourner autour de son axe.

Le verrou de barillet limite la rotation du barillet, il est commandé par la queue de détente. Son ressort a une place particulière qui changera pour les versions plus postérieures à 1961. La largeur du verrou est : 2,6 mm.

Il n’y a pas de sécurité de percuteur sur cette arme.

Le levier d’ouverture du barillet a plusieurs fonctions. Il déverrouille le verrou de barillet à l’ouverture. Si le barillet n’est pas correctement verrouillé, le chien ne peut être armé.

Les fonctions ne changent pas au fil des années ou décennies cependant cette version est plus complexe car une vis emprisonne le poussoir et son ressort dans son logement. Ce dispositif sera abandonné par la suite laissant libre de sortir de son logement le poussoir et son ressort.

Les éléments de visée

La hausse est taillée dans la carcasse, elle est par conséquent fixe. Le cran de hausse est extrêmement fin. Il faut avoir de bons yeux pour utiliser cette arme.

Le guidon est taillé dans le canon. La hauteur du guidon est : 9 mm. La largeur du guidon : 1,3 mm.

Les plaquettes de crosse

Les plaquettes de crosse sont en nacre. L’une d’entre elle est cassée. Le choix de la matière n’est pas excellent car elle est fragile.

Deux inserts métalliques sont utilisés pour la vis de serrage des plaquettes. L’une est filetée, la seconde sert d’appui à la tête de vis.

Conclusion

On s’aperçoit, après l’étude de cette arme, que le modèle 1899 a bénéficié d’une somme de simplifications qui ont débouchées sur le modèle 10. Avec ce revolver, les bases sont déjà posées. Les simplifications seront destinées surtout à faciliter la production de masse et à réduire les ressources nécessaires.

L’état de surface de l’intérieur de la plaque de recouvrement est vraiment frappant et très peu courant. Les photos de ce dernier révèlent ce qui est difficile à voir à l’œil nu et à ressentir à la main. Je vous invite à garder l’état de surface de cette pièce dans un coin de votre mémoire.

La restauration de cette arme n’a pas été menée à la perfection ce qui est dommage. Certains indices laissent présager qu’elle était fortement oxydées. Je ne sais pas si toutes les pièces sont d’origines.

Il est fort probable qu’au commencement de sa vie l’arme était nickelée ou chromée. Ce qui devait être très clinquant avec des plaquettes en nacre. Je trouve que c’est une arme qui a un petit charme retro.

L’esthétique de ce revolver reprend les formes des Colt 1889 ou 1892. Quelques années avant l’apparition du Smith et Wesson 1899, la France adoptait le revolver 1892. Autant les formes du colt 1889 ou du Smith et wesson 1899 sont restées très actuelles, autant celles du revolver réglementaire Français sont dépassées. Une des nombreuses questions que l’on pourrait se poser est : pourquoi les constructeurs américains Colt, Smith et Wesson… ont su et pu développer un standard puis capitaliser sur son héritage esthétique et technique mais pas les producteurs Français ?

Je pense que pour répondre à la question que l’on a posé ci-dessus, il est nécessaire de ne jamais relâcher sa veille technologique et d’étudier sans cesse des mécanismes du moment ou passés (c’est ce que nous faisons ensemble). Par prototypage, il serait possible de réaliser des synthèses et mix de mécanismes dans le but de tenter de réaliser l’arme du futur qui serait le nouveau standard.

Par cet article, on complète une cartographie des mécanismes de Smith et Wesson. Ce principe a pour but de définir et montrer l’évolution culturelle et  industrielle de l’entreprise. Au fur et à mesure des modèles présentés, on affinera notre analyse.

Je tenterai de mettre en évidence le même type d’étude, de cartographie pour les revolvers Colt ou autres marques importantes s’inscrivant dans une histoire longue.

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Les inserts métalliques de la poignée du Smith et Wesson Bodyguard en 38 sp + P

Un précédent article sur le revolver Smith et Wesson Bodyguard en calibre 38 sp + P (lire l’article ici) a jeté les bases de la rédaction du présent article.

Dans une conception proche de celle du revolver Charter Arms (lire l’article ici), la carcasse du revolver Bodyguard est composée de plusieurs parties :

  • La carcasse aluminium ;
  • La poignée en plastique.

La différence entre le Charter arms et le Bodyguard est que le Charter Arms possède une poignée en métal alors que sur le Bodyguard, elle est en plastique. Le fait d’employer du plastique demande de renforcer les parois par un ou des inserts en acier.

Le sujet a été abordé superficiellement sur l’article consacré au revolver Smith et Wesson Bodyguard cité précédemment (lire l’article ici).

La poignée plastique assemblée

Des inserts métalliques sont visibles à l’intérieur de la poignée. Ce sont ces inserts latéraux qui sont au contacte de la carcasse aluminium.

Par des trous dans le plastique de la poignée, on peut apercevoir des parties métalliques. Il n’est pas possible de définir le nombre et la superficie du ou des inserts.

Il existe divers moyens pour examiner ces portions métalliques. On pourrait radiographier la pièce assemblée, extraire les pièces…N’ayant pas accès à la première solution, je me suis penché sur la seconde.

Le ou les inserts de la poignée

J’ai commencé à rogner le bas de poignée en pensant isoler et sortir un premier insert puis d’autres au fur et à mesure de la remontée.

Au final, comme on peut le voir sur les photos ci-jointes, il ne s’agit que d’un seul insert… quelle surprise !! Je ne pensais pas en trouver qu’un seul.

Le montage de l’insert sur la carcasse nue

Vous trouverez ci-dessous des photos de l’insert monté sur la carcasse nue. On voit mieux ici comment sont organisés les points d’ancrage de l’insert sur la carcasse.

L’insert est composé de deux tôles matricées en acier. Je pense qu’il s’agit d’acier inoxydable. Les deux pièces sont soudées par points. Quatre points ont suffit pour assembler les deux cotés.

Le montage de l’insert sur la carcasse assemblée

Vous trouverez ci-dessous des photos de l’insert monté sur la carcasse assemblée. Il est plus aisé de voir l’organisation générale interne.

La poignée caoutchouc prend place ensuite sur l’insert.

Conclusion

Je suis surpris d’avoir mis à jour un insert. Je pensais qu’il y en avait plusieurs.

Je suis content d’avoir trouvé une technique simple pour parfaire mes connaissances. Le moyen que j’ai employé est un moyen destructif. L’arme devant être détruite, ce n’est pas un problème ici.

Quelque soit le domaine dans lequel vous évoluez, cherchez à approfondir vos connaissances et n’attendez pas des autres les informations qu’ils ne vous donneront jamais. Pensez différemment, allez les chercher !

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