Le revolver Smith et Wesson modèle 10 en calibre 38 sp

Smith et Wesson est une entreprise qui a laissé une empreinte forte dans l’histoire de l’armurerie et du revolver en particulier. Beaucoup de modèles de cette marque mériteraient un article. Je souhaite aujourd’hui vous parler de l’un d’entre eux qui est l’amélioration du modèle 1899, il s’agit du modèle 10.

A travers cet article, je ne souhaite pas aborder la partie historique (cela ne m’intéresse pas). En revanche, je tenterais de découvrir et de vous montrer des différences et détails techniques qui nous/vous serviront de points de comparaison à l’avenir.

C’est d’autant plus amusant qu’un article est consacré à un équivalent récent du même constructeur. Les arbitrages sur l’arme moderne sont en rupture avec l’héritage de la marque. Vous pourrez découvrir l’article : ici.

Les caractéristiques du Smith et Wesson modèle 10 :

  • L’épaisseur : 36,6 mm ;
  • La hauteur : 123 mm ;
  • La longueur (diagonale canon / crosse) : 283 mm ;
  • Longueur du canon : 122 mm ;
  • Le calibre : 38 Spécial ;
  • La capacité : 6 cartouches ;
  • Le poids de l’arme : 875 grammes ;
  • Le mécanisme : simple et double action.

La carcasse

La carcasse est un sous ensemble comprenant :

  • La carcasse ;
  • La plaque de recouvrement ;
  • Les 4 vis de plaque de recouvrement ;
  • Le pivot du barillet.

La carcasse est entièrement en acier, elle est de type : K. Le bloc capable de la pièce est : 31,6 mm x 123 mm x 152,7 mm. Il s’agit d’une carcasse square butt. L’extrémité arrière est carré.

Le cadre, logement du barillet mesure : 46,34 mm x 37,46 mm.

Le logement du filetage du canon mesure 15,5 mm de long. Un lamage interne existe sur quelques millimètres en entrée de filetage.

Les axes des pièces du mécanisme sont débouchants. Ainsi, il est plus facile de les remplacer en cas de casse. Le diamètre de l’axe de marteau : 3,5 mm, de l’axe de queue de détente : 2,5 mm, de l’axe de verrou de barillet : 2 mm, de la butée du ressort de queue de détente : 2 mm.

L’épaisseur externe de la partie de la carcasse qui héberge le mécanisme est : 16,8mm. La largeur laissée aux pièces du mécanisme : 7,15 mm. Soit une épaisseur de parois moyenne  : 4,825 mm.

Le logement de verrou de barillet est amovible. C’est rare donc soulignons le. Il est ainsi possible de le remplacer dans le cas ou le trou serait ovalisé, détérioré. Cette arme a probablement peu tiré car le bronzage de la pastille de percuteur est encore présent.

L’intérieur, le logement du mécanisme est irrégulier, cela laisse apparaitre des vagues très fines. Ces traces d’usinages sont une aubaine pour analyser les étapes de la fabrication. Les mouvements des pièces du mécanisme ne sont pas pour autant freinés. Le mécanisme ne “gratte” pas non plus.

Un petit rivet est posé dans un angle de la fenêtre du barillet. Cette pièce empêche que le barillet ne sorte de son logement. Un coup de pointeau, donné depuis l’intérieur de la carcasse, sertit la pièce sur celle-ci.

Un perçage à l’avant du pontet est le logement du poussoir et du ressort de verrou du barillet (verrou à la rotation).

Le pivot de barillet est frappé de deux numéros, celui de l’arme et un numéro commun à la carcasse et la plaque de recouvrement. Les trois pièces (carcasse, plaque de recouvrement, pivot de barillet) semblent être ajustées ensemble puis l’arme complètement montée est frappée de son numéros directeur.

Le pivot est bien ajusté à sa carcasse.

Le diamètre du tube axe de barillet est : 9,7 mm. Le diamètre de pivot de barillet est : 7,9 mm.

La plaque de recouvrement porte un numéro que l’on retrouve sur la carcasse et sur le pivot mais il n’est pas le numéro directeur de l’arme.

Il y a un bon ajustement entre la plaque de recouvrement et la carcasse. Les portées latérales sont coniques, ce qui facilite l’ajustage.

Quatre vis maintiennent la plaque de recouvrement en place. Deux des quatre vis sont identiques. Une des quatre vis sert au montage du pivot de barillet sur la carcasse. Le démontage de la plaque de recouvrement donne accès à l’intégralité des pièces du mécanisme.

Le canon et sa goupille

Le canon est un sous ensemble composé des pièces suivantes :

  • Le canon ;
  • La goupille de canon ;
  • Le verrou de l’extension de l’étoile de barillet/éjecteur ;
  • Le ressort de verrou ;
  • La goupille du verrou.

Le canon est en acier, il mesure : 122 mm de long. Il possède 5 rayures. Le diamètre externe à la bouche est : 13,5 mm. Le diamètre externe à l’arrière est : 18,3 mm.

Le guidon n’est pas rapporté, il est taillé dans la masse d’une excroissance du canon. Tout comme le logement du verrou de l’extension d’éjecteur. Un poussoir animé par un ressort limite un peu les mouvements de ce dernier.

La goupille du canon mesure : diamètre : 1,75 mm, longueur : 18 mm. La goupille a été extraite de la droite vers la gauche sans soucis, sans dureté particulière.

Malgré l’age de l’arme, le démontage du canon s’est fait sans effort. Le filetage est en parfait état, le canon n’est pas collé. On aurait pu imaginer que de l’oxydation ait compliquée la tache… mais non.

Le filetage est usiné depuis un diamètre de 13,74 mm, sur une longueur de : 20,1 mm. Le pas du filetage est 36 tpi soit : 0,705 mm. Un épaulement est présent avant filetage, son diamètre : 12,7 mm sur une longueur de : 5,4 mm environ. Selon un ouvrage très documenté sur les revolver Smith et Wesson, le pas de 36 tpi est utilisé quelques soit le type de carcasse (J,K,L,N).

Le remontage du canon s’est déroulé tout aussi aisément. Le couple de serrage est relativement faible. Les photos ci-dessous nous montrent la position du canon après serrage à la main.

Le barillet

Le barillet mesure : 36,6 mm de diamètre pour une longueur de 39,7 mm (sans inclure la butée avant, uniquement le corps). La capacité du barillet est de 6 cartouches.

On retrouve ce nombre et cette disposition des pièces sur un nombre important de modèle de revolvers de la marque (du calibre 22 Lr au 44 mag) et ce bien après la création du modèle 10.

La largeur du logement de verrou de barillet (en rotation) : 2,6 mm. Les six logements sont usinés dans l’axe des chambres. L’indexation de l’étoile du barillet/éjecteur se fait dans le barillet, il n’y a pas de pièce rapportée.

La tige centrale de l’étoile de barillet/l’éjecteur  a un diamètre de 6,5 mm. Le diamètre externe de l’étoile : 22,2 mm. Le diamètre de la partie servant à la rotation : 14,3 mm.

Le logement du verrou sur l’étoile de barillet/l’éjecteur est amovible. Plus exactement, une  pièce creuse est vissée au niveau de l’éjecteur, le verrou de barillet la traverse.

La tige qui verrouille le barillet dans la carcasse est en acier. Le diamètre de la partie qui entre dans la carcasse est de 3 mm. La partie arrière : 3 mm. La surépaisseur : 4,05 mm. Le ressort du verrou : diamètre : 4 mm, long : 21,5 mm, diamètre de fil : 0,5 mm.

Le mécanisme

Le chien est en acier. Autant le logement du mécanisme est porteur de nombreuses traces d’usinage, autant les pièces mobiles sont propres et lisses. Le corps de chien est recouvert d’un jaspage foncé. Les finitions de cette pièce sont propres.

L’épaisseur du chien : 6,75 mm. La largeur du cran double action : 3,4 mm. La crête du chien est fine, elle a la même largeur que le chien.

Une bielle pour l’attelage du ressort de percussion est goupillée sur le corps de chien, la bielle est libre.

Le percuteur est libre dans son logement sur le chien, il bascule autour de son axe (il n’y a pas de ressort). L’axe est creux, il est serti à chaque extrémité. Le diamètre de la pointe du percuteur est : 2 mm.

Il y a un cran simple action et un double action. Les crans sont très sains, les angles ne sont pas avachis. L’arme a été bien conservée.

Une surface est importante, elle sert au rebondissement du chien. Elle se situe à sa base. Lorsqu’elle vient au contacte du poussoir de queue de détente elle est forcée de  remonter d’environ un millimètre. Ainsi la pointe du percuteur ne peut faire saillie en permanence dans la cuvette de tir.

Un peu après l’armé simple action, le marteau arrive sur une butée arrière : la carcasse.

Le ressort de chien est une lame en acier. L’épaisseur de bas de lame : 1,8 mm et de 0,8 mm en haut. Une largeur de lame  de 8,5 mm en bas et de 5 mm en haut. Un bronzage noir mat recouvre la pièce. Le ressort de chien est mis sous tension par une vis qui prend appui en bas de poignée.

La queue de détente est en acier. Sa largeur : 6,7 mm. Elle est le maillon d’une chaine. Elle agit sur ses deux extrémités : à l’avant sur le verrou du barillet, à l’arrière sur le chien et sur la rotation du barillet.

La particularité de cette pièce est que le dispositif qui agit sur l’élévateur de barillet possède une pièce en métal usinée et un ressort et non un ressort seul.

Une pièce fait la médiation entre la queue de détente et son poussoir, elle est goupillé. Il s’agit d’un petit cylindre.

Le ressort de queue de détente est hélicoïdal. C’est un ressort puissant. Les dimensions sont : diamètre : 5 mm, longueur : 24,5 mm, diamètre du fil : 1 mm.

Le poussoir de ressort de queue de détente est massif. Cette pièce a plusieurs fonctions. Elle pousse la queue de détente en avant mais aussi force le rebondissement du marteau. Ainsi, le percuteur ne peut faire saillie en permanence dans la cuvette de tir.

De part son mouvement d’avant en arrière, le poussoir de ressort de queue de détente engage ou désengage la sécurité de percuteur lorsque le servant actionne la queue de détente.

L’élévateur de barillet est en acier. La pièce est montée à l’arrière de la queue de détente. il est mu par un dispositif qui le fait basculer d’avant en arrière. Ce dispositif comporte deux pièces, elles sont montés dans la queue de détente.

L’épaisseur, la longueur de la pièce et la forme de la partie supérieure sont importantes (ici : 2,38 mm) car cela peut produire une rotation incomplète du barillet .

Deux positions pour cette pièce : une position haute, une position basse. C’est ce mouvement qui fait tourner le barillet autour de son axe lorsque l’on agit sur la queue de détente.

Le verrou de barillet limite la rotation du barillet, il est commandé par la queue de détente. Son ressort a une place particulière qui changera pour les versions plus modernes.

La sécurité de percuteur est en acier. C’est une pièce simple en L. La pièce est attelée sur le poussoir de ressort de queue de détente. J’ignore à partir de quelle année cette pièce est ajoutée. Elle n’existe pas sur le modèle 1899.

Le dispositif d’ouverture du barillet a plusieurs fonctions. Il prend appui sur l’extrémité  du verrou de barillet et l’enfonce pour le déverrouillage du barillet.

Il bloque le chien si le barillet n’est pas correctement verrouillé.

Les éléments de visée

La hausse est taillée dans la carcasse, elle est par conséquent fixe. Le cran de hausse  mesure : 2,4 mm de large pour 1 mm de profondeur.

Le guidon est taillé dans le canon. Le guidon dépasse au dessus de la génératrice supérieure de : 9 mm. La largeur du guidon : 2 mm.

Les plaquettes de crosse

Les plaquettes de crosse sont en bois.

Le numéros de l’arme est frappé à l’intérieur de la plaquette droite.

Une vis et un tenon les positionnent sur la carcasse.

Le logo de la marque est représenté sur un petit insert métallique serti à l’intérieur de la plaquette sur un disque en métal qui sert aussi au calage de la plaquette sur la carcasse.

Deux inserts en laiton sont utilisés par la vis de serrage des plaquettes. L’une est filetée, la seconde sert d’appui à la tête de vis.

Un quadrillage (un peu émoussé ici) participe à la préhension de l’arme. Un petit losange non quadrillé donne un petit charme retro.

La base de la poignée est large. Je trouve la prise en main très agréable. Mais bon ! c’est une question de morphologie.

Conclusion

C’est une arme que je connais bien car c’est avec ses successeurs que j’ai commencé dans le métier, guidé par mon camarade Michel…que je salue ici.

C’est un mécanisme très répandu dont la carrière s’étend sur des décennies. Pendant cette période, il sera implanté sur les revolvers Smith et Wesson quelques soit la carcasse.On le trouvera surdimensionné sur une carcasse N en calibre 44 mag (Mod 29) en 357 mag (Mod 27). On le trouvera sous dimensionné sur une carcasse J avec un canon court en calibre 22 Lr ou 38 sp (Mod 36, Bodyguard).

C’est une arme solide, massive  faite pour durer. La qualité des fabrications de l’époque et le charme incroyable de cette arme aux formes rétros font  toujours honneur à son producteur et à leurs propriétaires.

Il est marrant de voir que les pièces portent par endroits des traces d’usinages, de limes alors que l’on en trouve pas sur notre bodyguard contemporain. Les procédés de la micro-fusion ou d’usinage rapide ne nécessitent aucun ou peu d’ajustage.

La propagation de procédés de fabrication modernes et l’émergence d’une concurrence ont bousculés les marques installées, les forçant à remettre en cause leur héritage technique. Comment lutter à armes égales avec des producteurs qui utilisent massivement des techniques issues du moulage (micro-fusion, moulage du plastique) ?

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Le revolver Smith et Wesson Bodyguard en 38 sp + P

J’ai écrit précédemment que les revolvers étaient figés dans le passé, sous une certaine forme. Le fabricant Dan Wesson l’a fait évoluer par l’ajout d’un canon amovible aisément (voir l’article). Bien que le revolver que nous allons étudier possède les fonctions classiques d’une arme de ce type, il bouscule des dogmes par sa conception et réalisation qui sortent de l’ordinaire.

Photo issue du site : genitron.com

Le Smith et Wesson bodyguard que nous détaillerons ici n’est pas en très bon état, son ancien propriétaire l’a maltraité. Ce n’est pas très important, la relique sera suffisante pour éclaircir certains détails techniques. Par la suite, cette arme sera détruite conformément au souhait de l’administration.

Caractéristiques générales du Bodyguard :

  • L’épaisseur : 34,2 mm ;
  • La hauteur : 121 mm ;
  • La longueur (diagonale canon / crosse) : 196,5 mm ;
  • Longueur du canon : 48,3 mm ;
  • Le calibre : 38 Spécial + P ;
  • La capacité : 5 cartouches ;
  • Le poids de l’arme : 406 grammes ;
  • Le mécanisme : double action.

La carcasse

La carcasse est en aluminium. Le bloc capable de la pièce est : 120 mm x 56 mm x 34 mm. Le poids de la pièce (avec le canon et le guidon) : 102 grammes.

Cette pièce est réalisée par usinages à commande numérique. C’est évident, mais je préfère le signaler tout de même.

Comme on peut le voir, la carcasse de cette arme ne reprend pas les formes “habituelles” des revolvers Smith et Wesson. La carcasse a bénéficié de ce que je nomme une simplification par la division. C’est à dire qu’une seule pièce cède la place à plusieurs éléments qui une fois combinés forment une carcasse.

Avec les pièces du mécanisme montées :

Elle est le support de toutes les fonctions. La carcasse comprend le renfort du canon, dit autrement, la carcasse entoure le canon. Cette conception est rare.

La face arrière de la fenêtre du barillet (en relation avec la face arrière du barillet) est simplifiée, il s’agit d’une surface plane percée par deux trous seulement (un dans l’axe du percuteur qui est aussi l’axe du canon (puisqu’il s’agit d’une percussion centrale), le second dans l’axe de rotation du barillet).

Le canon

Le canon est un des points importants ayant déclenché la rédaction de cet article. Traditionnellement, les canons de revolvers sont en acier, ils sont vissés sur la carcasse. Comme on l’a vu ci-dessus, ici ce n’est pas le cas.

Il semble que le guidon “morde” un peu la génératrice supérieure du canon. Est ce vrai ?

Le canon en acier est entouré par le métal de la carcasse soit de l’aluminium. Ce montage est inhabituel. La question que devrait se poser automatiquement le lecteur est : comment est monté le canon dans son logement ? Est il vissé ? Si c’est le cas, comment est ce possible puisqu’il n’y a pas de carré d’entrainement ? Est il monté à la presse ? Est il collé dans son logement ? Est il goupillé ? Autre moyen pas classique ? Passer la carcasse aux rayons X permettrait d’obtenir des informations sur la question sans employer de moyens destructifs…mais je n’ai pas accès à ce genre d’outil.

Après extraction, voici les informations relevées. Le canon est vissé sur la carcasse. Il n’est pas collé. Le profil extérieur est étagé.

  • Un premier étage donne un diamètre de 12 mm pour une longueur de 20,8 mm environ ;
  • Le second étage est un filetage de : 13 mm x 36 TPI (soit 0,705 mm) sur une longueur d’environ 14,5 mm ;
  • Le troisième étage est le logement du guidon : 13,2 mm x 10,5 mm ;
  • Le dernier étage est un évasement très court au niveau de la bouche.

Le barillet et son pivot

Un non initié ne trouvera pas de différence entre ce barillet et un autre. Il est certain qu’il parait classique. Cependant, il amène divers commentaires.

La capacité du barillet est : 5 cartouches. Les dimensions : le diamètre : 34,2 mm , la longueur : 41 mm.

Pour démonter le barillet, il faut extraire la goupille avant de pontet et extraire le pontet. Il aurait été plus simple pour l’utilisateur d’avoir une vis qui conditionne la fixation du barillet …mais bon ! l’opération se fait aisément.

Ce qui change sur cette arme et qui est important, c’est l’entrainement de la rotation du barillet. D’ordinaire, une came qui monte et descend (selon la position de la queue de détente) fait tourner le barillet autour de son axe en agissant directement sur l’étoile de barillet/l’éjecteur. Mais ici, la came fait pivoter le verrou de barillet et c’est cette dernière pièce qui fait pivoter le barillet. Il n’y a pas de pièce en plus car de toute façon il serait nécessaire d’avoir un verrou de barillet mais cette pièce reçoit des fonctions nouvelles : elle verrouille le barillet et l’entraine.

Les cinq logements du verrou de barrillet (verrouillage de la rotation) sont usinées entre deux chambres.

L’indexage de l’étoile de barillet/l’éjecteur est une pièce rapportée sur le barrillet.

Le bourrelet des cartouches ressortent du barillet. Il n’y a pas de drageoir.

Le pivot de barrillet est en aluminium. Comme toujours sur un revolver cette pièce est complexe. L’axe de rotation du barillet est un tube de diamètre : 7,5 mm. L’axe de pivot sur la carcasse a un diamètre de 6,2 mm.

Le poussoir de l’éjecteur n’est pas vissé sur l’étoile de barillet/l’éjecteur. C’est une vis qui retient cette dernière en place, sous la compression de son ressort.

Le mécanisme

Le mécanisme n’apporte rien de plus qu’un autre mécanisme de revolver. Les fonctions sont les mèmes. En revanche, la forme et la méthode de réalisation des pièces est propre à ce modèle. Ce mécanisme est très différent de ceux des anciens mécanismes de revolver Smith et Wesson.

Le percuteur est porté par la carcasse. Le diamètre du corps de percuteur est : 5 mm. Le diamètre de la pointe : 1,8 mm. L’extrémité du percuteur est très pointue. Le retrait du percuteur après percussion se fait par le fait que le percuteur est plus petit que son logement. Le marteau reste en appuie sur la tranche arrière de la carcasse après percussion. Le percuteur s’extrait par l’arrière après avoir démonté la sécurité de percuteur.

Le ressort de percuteur est hélicoïdal. Il a un diamètre extérieur de 4 mm. Sa longueur déployée est : 6,5 mm. Le diamètre du fil est : 0,3 mm.

Le bouchon du percuteur est monté à la presse (ou à l’aide d’un gros chasse-goupille) sur la carcasse. On peut l’extraire en le poussant depuis l’intérieur du logement du percuteur.

Le marteau est une pièce de micro-fusion en acier. Il ne possède pas de cran simple action, l’arme est en double action seulement. Il n’a pas de fonction de rebondissement, il reste en appui sur la face arrière de la carcasse. Il est intéressant de constater que l’arrière du  marteau a subit un rétreint après moulage (la surface est légèrement creusé).

Le marteau tourne autour d’un axe qui le lie à la carcasse. L’axe a un diamètre de : 3 mm x 12,2 mm.

La double action est assurée par une petite pièce montée sur le chien  (pièce de couleur noire sur les photos). Bien que cette arme additionne plusieurs avancées techniques, la double action, elle, n’a pas été révolutionnée, elle est proche d’un modèle ancien, peut être n’y a t’il plus d’évolution à faire.

La bielle de marteau est en acier, elle est obtenue dans une tôle de 2 mm par emboutissage. La jonction bielle de marteau/marteau n’est pas courante. Cette jonction est haute, bien au dessus de l’axe de rotation du marteau.

Le ressort de marteau est hélicoïdale. Sa longueur déployée est : 45 mm, son diamètre externe : 5,3 mm, le diamètre de fil : 0,9 mm.

La butée du ressort de marteau est un petit cylindre en plastique moulé de 9,6 mm de diamètre. Il prend place dans le bas de la poignée.

La queue de détente est une pièce de micro-fusion en acier. Elle possède une forme unique qui ne peut être obtenue qu’en micro-fusion. La queue de détente pivote autour d’un axe qui ne peut être extrait que par le coté droit de la carcasse.

La commande du verrou de barillet est portée par la queue de détente. C’est également une pièce de micro-fusion. Elle est mue par un ressort hélicoïdale de dimensions : longueur : 9 mm, diamètre extérieur : 2,9 mm, diamètre du fil : 0,2 mm. un petit cylindre en acier le maintien sur la queue de détente.

Un poussoir et un ressort complètent la commande de verrou de barillet.

Le poussoir et le ressort sont utilisés aussi par la came de rotation du barillet.

Le verrou de barillet en rotation est une pièce de micro-fusion en acier. La largeur du verrou est : 2,55 mm. Il est mu par un ressort de faible volume : longueur : 5,5 mm, diamètre externe : 1,7 mm, diamètre de fil : moins de 0,2 mm. L’axe du verrou ne peut s’extraire que du coté droit de la carcasse à l’aide d’une pince. L’axe est identique à celui de la queue de détente, ils sont interchangeables.

Le ressort de queue de détente est hélicoïdale, il ramène la queue de détente en avant après que le tireur ait relâché son effort. Les dimensions du ressort sont : longueur : 25,5 mm, diamètre externe : 5 mm, diamètre de fil : 0,6 mm. Le poussoir de ressort de queue de détente est un cylindre en acier. Il me semble qu’il s’agit d’acier inoxydable. La butée arrière du ressort de queue de détente est un petit cylindre.

Le verrou/moteur de la rotation du barillet est un cylindre en acier obtenu par micro-fusion. C’est un élément peu courant sur un revolver. D’ordinaire, le verrou n’assure pas la rotation du barillet.

Le ressort de verrou/moteur de rotation du barillet est placé au centre.

Le levier de manœuvre du verrou de barillet est une came qui transforme un mouvement linéaire en rotation.

La sécurité de percuteur et son ressort ne sont pas communs non plus. Cette pièce se loge dans la carcasse, il immobilise le percuteur en entrant dans l’encoche de ce dernier. C’est l’élévateur de barillet/la came de rotation du barillet qui, en arrivant à sa position haute, efface la sécurité de percuteur. Il faut pour cela que le tireur appuie sur la queue de détente.

La poignée pistolet et la poignée caoutchouc

Je pensais que cette partie était en aluminium anodisée. En fait non, il s’agit de matière plastique.

Cette pièce est maintenue sur la carcasse alu par cinq vis Allen de diamètre 3 mm.

Deux inserts acier sont montés de chaque coté de la poignée pour rigidifier l’ensemble. D’autres parties métalliques sont visibles par des trous aménagés dans le plastique.

A quoi ressemble le ou les inserts qui sont noyés dans le plastique de la poignée. Une fois encore, le seul moyen de le savoir est de les sortir de leur support. Ce sujet fera l’objet d’un prochain article.

Sur les armes composées de plusieurs éléments et selon le calibre, il est nécessaire d’aménager une surface qui absorbe la force du recul. Il existe une portée de recul sur le revolver Bodyguard. La face arrière de la carcasse (perpendiculaire à l’axe du canon) vient au contact d’une butée au fond de la poignée pistolet.

Le poussoir de verrou de barillet (verrouillage au basculement) est portée par la poignée pistolet. On peut dire qu’il est ambidextre mais il n’est pas aisé de le manipuler.

Une poignée caoutchouc enlace l’ossature de la poignée pistolet. Elle tient par une goupille mécanindus. La poignée n’amène pas de commentaire particulier si ce n’est qu’elle tombe bien dans la main et que le caoutchouc assure un bon maintien, une bonne adhérence.

Le pontet

Il ne m’est pas possible de vous le présenter car il est en plastique et sur mon exemplaire, il a été cassé. La partie restante est le morceau qui maintient le barillet en place. L’arcade de pontet tient sur la carcasse par une goupille qui ne peut être extraite que par le coté droit de l’arme.

Les éléments de visée

La hausse est fixe, elle est taillée dans l’aluminium de la carcasse.

Le guidon est amovible, il est goupillé sur le renfort de canon (qui fait partie de la carcasse).

Le laser

L’arme est fournie d’origine avec un laser. Il est monté sur le coté droit de la carcasse. Il est maintenu en place par une vis. C’est elle qu’il faut déserrer pour accéder aux deux piles qui alimentent l’appareil.

L’interrupteur (petit bouton gris au dessus du dispositif) propose 3 positions : l’arrêt, un point rouge fixe, un point rouge  intermittent.

Deux vis de réglage, une en dérive, une seconde en hauteur permettent de superposer le point du laser avec le point d’impact.

Conclusion

Le revolver Bodyguard existe depuis de nombreuses années. Il n’a cessé d’évoluer au fil du temps. La présente version est une rupture avec les version précédentes (mod : 49, 649, 638). Le volume de l’arme est proche de celui de ses précurseurs mais la conception et la réalisation est peu commune. Il y a avec le Bodyguard moderne un changement de philosophie.

Il est amusant de voir que cette arme réunie plusieurs principes développés séparément sur le site gunsmithdesigner.com : la simplification par la division,  l’utilisation d’inserts métalliques moulés dans le plastique, l’utilisation omniprésente de la micro-fusion , le mix de matériaux légers…c’était une bonne chose d’en avoir parler précédemment, nous retrouverons ces principes régulièrement sur les armes récentes.

Si le constructeur a fait les choix que nous avons cités, il est probable qu’il soit gagnant sur le délais de fabrication et de manière générale sur les ressources employées. Je pense que cette arme amène une simplicité relative, elle n’est pas si simple qu’il n’y parait.

La technique et l’innovation c’est bien ! mais en pratique, qui utilise encore ce genre d’arme ? Cinq cartouches, c’est peu comparé à la capacité d’un pistolet moderne ? Tout dépend de l’utilisation me direz vous…certes, mais bon !

En utilisant l’ingénierie inverse ou rétro conception nous avons pu approfondir notre connaissance de cet objet. A partir de divers constats, nous pouvons comparer les fabrications d’époques variées et tenter de circonscrire les couts et ressources nécessaires par modèle. Cette technique nous donne à voir aussi les changements culturelles d’une entreprise.

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Le M4 A1 commando airsoft à ressort de Kiddos airsoft

Dernièrement, j’ai rédigé un article sur une Kalashnikov airsoft à ressort. Il me semble évident de présenter aussi son concurrent historique, le M4. Ces deux armes attirent bon nombre d’amateur, en parler peut en intéresser certains.

L’attirance pour ces deux armes provient, je pense, d’une surmédiatisation. Depuis de nombreuses années, on a accès à des vidéos de conflits montrant ces armes en action.

Les caractéristiques de l’arme :

  • la longueur : 850 mm ;
  • le poids de l’arme : 0,7 kg ;
  • type de mécanisme : à ressort ;
  • réarmement : Manuel ;
  • calibre : 6 mm ;
  • énergie : 0,9 joules max (selon le constructeur) ;
  • la longueur du canon : 180 mm ;
  • matériaux : plastique ;
  • contenu de la boite : une arme, un chargeur, une lampe, une poignée, une pochette de billes, deux piles, un tourne vis.

Le tir

Après avoir garni un chargeur et l’avoir introduit dans son logement, j’arme le levier d’armement et le relâche. Après quelques tirs, environ 4 ou 5 ….plus rien. Les billes ne montent plus, elles ne sont pas “chambrées”.

Pour que la comparaison soit efficace, j’ai réutilisé le même pas de tir que pour l’AK 47 à ressort de Cybergun, à savoir : ma terrasse. Les armes airsoft autorisent ce genre de tir discret, pourvu que l’on use d’une sécurité minimal. Sans être des jouets, les armes airsoft sont moins dangereuses que les armes à air comprimé.

Toujours est il que notre arme neuve est tombée en rade après 4 à 5 tirs. J’avais installé un carton sur lequel j’avais dessiné une croix en guise de cible, les rares billes tirées ayant atteint la cible n’ont laissées aucunes traces. Il ne m’est pas possible de voir et de quantifier le groupement. Les billes sont projetées avec une énergie moins importante qu’avec l’AK 47.

De quoi est composée l’arme

En démontant l’arme, j’espère pouvoir répondre aux questions suivantes :

  • Est ce que l’on retrouvera des pièces communes à d’autres modèles ?
  • Le mécanisme est il fondamentalement différent de celui de l’AK 47 ?
  • Combien existe t’il de type de mécanisme à ressorts ?

L’arme que nous détaillons ici est composée de plusieurs modules. Il est probable que le fabricant use de cette modularité pour pouvoir proposer divers modèles basés sur un module de base (la carcasse et la boite de culasse). Par exemple : en faisant varier la longueur du canon, le type de crosse, le garde-main…

La crosse est en plastique, elle n’est pas réglable.

Un petit verrou en plastique la maintien en place. Pour la désolidariser de la carcasse, il faut effacer le verrou et extraire la crosse par le haut de l’arme. Un cylindre en acier est placé à l’intérieur de la crosse, il apporte du poids, il donne de la consistance à l’arme.

Le support de guidon est moulé avec le canon. Le guidon n’est pas réglable. Ce module inclus aussi le frein de bouche et l’anneau de brettelle. Il s’agit de deux coques en plastique : une pour le coté droit, la seconde pour le coté gauche. Sept vis maintiennent le tout.

Le canon se compose de deux modules clipsable mais le garde main n’est pas clipsé sur le canon. Le garde main est composé de deux coques en plastique, il faut déserrer six vis pour l’extraire. Les quatre rails picatinny  sont directement moulés sur les coques du garde-main.

L’œilleton propose deux positions, une basse et une haute. En basculant la pièce, on peut choisir l’une ou l’autre des positions.

Le carcasse se compose de deux coques en plastique. Pour ouvrir les deux coques de la carcasse, il faut au préalable démonter les deux coques de la poignée (4 vis).

Le levier d’armement est très proche de celui d’origine. Un ressort le ramène à l’avant après l’armement du piston.

Le canon réel n’est pas visible de l’utilisateur. La surprise sur cette arme est que le canon est composé de 3 parties, trois tubes en plastique. Elles sont emboitées les unes dans les autres. Autant le tube du milieu et le dernier s’emboite correctement, autant le premier(“la chambre”) ne tient quasiment pas sur le tube intermédiaire.

Les trois tubes du canon réel sont inclus dans un carter en plastique également.

Le mécanisme de rechargement et de propulsion est extrêmement proche de celui de l’AK 47 sauf qu’il est moins bien réalisé. L’étanchéité est mauvaise.

La compression est très minime. Le joint caoutchouc ne force pas suffisamment dans son logement ce qui fait qu’il y a peu de compression… d’où le faible impacte de la bille.

Le ressort de piston est un ressort hélicoïdal en acier. Les dimensions du ressort sont : longueur : 166 mm, le diamètre externe : 13,5 mm, le diamètre du fil :  1,3 mm.

Le levier de sûreté est fonctionnel mais est difficile à manœuvrer. Au point que je pensais qu’il était inopérant, fixe.

Le mécanisme de détente/gâchette est très basique. Deux pièces interviennent : la détente et la gâchette, tout comme sur l’AK 47.

Le chargeur est composé de deux coques en plastique. A l’intérieur, peu de pièces : un poussoir et le ressort qui donne l’énergie qui fait monter les billes.

Contrairement à celui de l’AK 47, le chargeur n’est pas muni d’une molette qui fait monter les billes dans le tube magasin.

L’arrêtoir de chargeur est un ensemble de trois pièces en plastique qui reprend les aspects des pièces d’origines.

Conclusion

Je suis triste que l’on puisse vendre ce genre d’objet. Alors certes, je ne l’ai pas payé cher… mais ce n’est pas une raison. Je ne l’ai pas acheté sachant qu’il provenait d’un lot de matériel retour au SAV, par exemple (ou du moins on ne me l’a pas dit). La description de l’article ne disait pas non plus : objet décoratif. Un objet neuf doit pouvoir fonctionner plus de 4 ou 5 cycles. 

La fabrication est moins soignée que celle de notre AK 47 à ressort de Cybergun (article rédigé précédemment). J’ai eu moins de plaisir à manipuler cette arme que l’AK 47.

Bien que le mécanisme interne utilise le même principe de fonctionnement, le dispositif d’alimentation et de compression est franchement de moindre qualité. L’étanchéité est quasi inexistante. L’entreprise qui m’a vendu cet objet devrait sélectionner plus correctement les articles qu’elle vend.

J’espère à travers cet article prévenir tout acheteur éventuel de ne pas faire l’acquisition de cet objet et même de se méfier de ce fabricant.  Il n’est d’ailleurs pas évident de prévenir ce genre d’évènement à moins d’essayer l’arme avant achat et/ou de tomber sur un professionnel sérieux.

L’arme se démonte et se remonte facilement sans rien endommager. On pourrait tenter d’utiliser des méthodes proches de celles des armuriers ou des maquettistes pour améliorer des armes de base… pourquoi pas ….mais sur du neuf !!

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