Le pistolet Taurus PT 140 pro millenium en 40 s/w

Ce nouvel article est consacré au pistolet Taurus PT 140 pro. C’est un pistolet moderne qui reprend certains codes que l’on retrouve sur bon nombre d’arme de ce type. Qu’en est il de l’intérieur ? Quel mécanisme de détente ? Quel mécanisme de percussion ? Comment qualifier la conception et la réalisation de cette arme ? … Il y a désormais quelques articles  qui couvrent ce genre d’arme sur le site gunsmithdesigner.com, en vous imprégnant de ceux-ci, vous pourrez affiner votre sens critique et parfaire l’achat de vos prochains pistolets.

Caractéristiques de l’arme :

  • Longueur de l’arme :  189 mm ;
  • Hauteur de l’arme : 130  mm ;
  • Épaisseur de l’arme : 31,5 mm ;
  • Poids de l’arme : 650 grammes (avec chargeur vide) ;
  • Calibre : 40 sw ;
  • Nombre de rayures du canon : 6 ;
  • Longueur du canon : 83,5 mm ;
  • Capacité du chargeur : 10 coups.

 L’ensemble carcasse

La carcasse nue est en plastique. Le bloc capable de la pièce est : 29,5 mm x 156,5 mm x 90,5 mm. Pour un poids de : 63 grammes.

Il n’y a pas un seul insert métallique sur cette pièce, pas de plaquette portant le numéro de l’arme, pas de tenon pour le guidage de la culasse…

Un large logement existe, dans la carcasse, dans lequel prend place le berceau du mécanisme. La poignée pistolet a finalement peu de fonction si ce n’est la préhension et la retenue du chargeur car c’est le berceau qui est la pièce centrale, on le verra ci-dessous.

Le berceau est maintenu en avant et en arrière. Il n’a pas de jeu dans son logement. Quatre surplus de plastique sont répartis de chaque coté, ils finissent de maintenir le berceau du mécanisme en place.

Les logements du chargeur et du verrou de chargeur sont moulés dans le plastique de la poignée. Le logement du puit de chargeur a une section de : 22,2 mm x 32,4 mm (environ car la dimension n’est pas aisée à relever).

Le pontet est carré et strié. Il n’y a pas de rail de fixation d’accessoire à l’avant de la poignée.

La poignée est quadrillée à l’avant et à l’arrière. Le sigle de la marque apparait en bas de poignée (à droite et à gauche).

Il serait intéressant d’étudier le moule qui produit ce genre de pièce. A ce jour, je ne peux qualifier ou définir le plastique qui est utilisé sur les différentes pièces que je rencontre. J’espère pouvoir le faire ultérieurement et vous apporter cette information.  

Le berceau du mécanisme est une pièce en aluminium. Le bloc capable de la pièce est : 24,2 mm x 20,7 mm x 104,4 mm. Le poids de la pièce est : 49 grammes.

Le numéro de l’arme est inscrit à l’arrière du berceau.

Il est un support intermédiaire entre la carcasse nue et la culasse. Tout se fixe dessus : la queue de détente, l’arrêtoir de culasse, le mécanisme de gâchette, la culasse, le levier de sûreté… La seule pièce qui ne se monte pas directement dessus est le chargeur (il se verrouille sur la poignée pistolet). 

A l’avant de cette pièce, on peut voir que la culasse est venue la frapper légèrement lors d’un de ses mouvements arrières.

La rampe inclinée (vers le bas) qui abaisse la gâchette de la barrette (la gâchette mobile) est une pièce rapportée de micro-fusion en acier. Elle est goupillée à deux reprises sur le berceau. Une des goupilles est pleine, la seconde est une goupille de type mécanindus. Si l’on cherche son équivalent sur un Glock, il s’agit du connecteur.

J’ignore si Taurus propose plusieurs rampes avec des angles plus ou moins prononcés donnant la possibilité aux utilisateurs de faire varier le poids de départ.

Le pistolet Taurus est une arme en simple et double action. Cette rampe est utilisée dans le cycle double action.

Taurus nous présente sur cette arme un mécanisme intéressant. En effet, il existe une gâchette fixe pour la simple action et une gâchette mobile sur la barrette séparatrice pour la double action.

La rampe inclinée agit sur la hauteur de la gâchette mobile.

L’éjecteur est en acier. Il est obtenu dans une tôle emboutie d’épaisseur 1 mm. Il est goupillé sur le berceau par deux petites goupilles dont les extrémités sont cannelées. Pour cette raison, il faut les extraire en les poussant de l’intérieur. Dit autrement, il faut démonter au préalable la rampe inclinée coté opposé et se servir des trous des goupilles de rampe pour pousser les goupilles d’éjecteur de l’intérieur vers l’extérieur. 

La gâchette fixe est une pièce de micro-fusion. Dans un cycle en simple action, le percuteur reste à l’armé sur cette pièce. La barrette en fin de course arrière abaisse la gâchette fixe, le percuteur est libéré. La gâchette possède un trou oblong, elle se déplace d’avant en arrière de quelques millimètres.

Le ressort de gâchette est monté à l’arrière du berceau. Il force la gâchette à rester en position haute et ainsi saisir le percuteur sur son passage. L’axe de gâchette est aussi l’axe de ressort de gâchette.

L’axe de Gâchette fixe est un fil d’acier plié en forme de L.

Le relais de gâchette est une pièce de micro-fusion en acier. Il est le relais entre le levier de sûreté et la gâchette fixe. Il participe à l’immobilisation de la gâchette lorsque le levier de sûreté est engagé.

Cette pièce est attelée sur la gâchette. Elle pivote autour d’un axe qui lui est dédié. 

Il n’est pas difficile de démonter cette pièce du berceau mais le remontage n’est vraiment pas évident. Il est préférable de remonter la gâchette fixe et son relais avant la rampe inclinée car cette dernière occulte un peu le passage.

Les guides des axes de maintien du berceau sont des cylindres creux en plastique. Je pensais qu’ils seraient en acier….et bien non. Le diamètre extérieur de ces tubes est : 4,6 mm. Pour une longueur externe de : 20 mm.

Les axes de maintien du berceau sur la carcasse nue sont en acier. Ils ont un diamètre de 3 mm pour une longueur de 29 mm. Ils peuvent être démontés par la droite ou par la gauche.

Le verrou de chargeur est en acier. C’est une pièce de micro-fusion. Pour extraire cette pièce, il faut enfoncer le ressort contrairement au pistolet Glock (ou il faut relever le ressort pour démonter le verrou de chargeur).

Il dépasse peu de la poignée pistolet. Il mériterait d’être un peu plus long…selon moi.

Le ressort de verrou de chargeur est un morceau de corde à piano. Le diamètre du ressort est : 1,3 mm, pour une longueur de 27,5 mm.

L’arrêtoir de culasse est obtenu depuis une tôle emboutie de 1,1 mm d’épaisseur. Le ressort d’arrêtoir de culasse est un fil mis en forme. Le fil a un diamètre de 1,1 mm. (il est représenté sur les photos ci-dessous).

La queue de détente est un ensemble de pièces qui sont articulées.

C’est plutôt rare, donc à signaler, que la barrette possède la portée de la sécurité de percuteur, la portée de séparation gâchette fixe/barrette et la gâchette mobile.

La barrette doit être séparée de la gâchette fixe à un moment donné (lorsque la culasse recule, simple action) mais elle porte elle même une autre gâchette. Cela veut dire que si l’on veut qu’une cartouche soit percutée, il faut que les deux gâchettes soient effacées. Dans le cas inverse, le percuteur viendrait buter sur une des deux gâchettes.

La gâchette mobile pousse le percuteur en arrière puis le libère après une certaine course. Dans ce cas, il s’agit de la double action.

L’axe de queue de détente est en acier. Il s’agit d’un petit axe épaulé (la pièce est représentée sur les photos ci-dessus).

Le levier de sureté est une pièce qui se trouve à l’arrière du coté gauche de la poignée pistolet. Un petit ressort et une bille complètent ce dispositif pour bien marquer les deux crans disponibles : arme à la sûreté (position haute) , arme prête à faire feu (position basse).

Au démontage, il faut faire attention à ne pas perdre la bille. Elle a tendance à se sauver rapidement.

C’est une pièce de micro-fusion. Le dispositif n’est pas ambidextre.

Cette pièce a un peu de jeu dans son logement. La poignée pistolet la maintien bien en place.

La clé de montage/démontage est en acier. C’est une pièce de micro-fusion. Elle n’est pas débouchante de l’autre coté de la poignée pistolet donc on ne peut la pousser de l’extérieur et il est difficile de la saisir par l’extrémité visible.

En lien avec les pans inclinés du pied de canon, elle sert au verrouillage/déverrouillage du canon sur la culasse. Cette pièce absorbe certains efforts, il ne faut pas être surpris si elle  casse. Ce type de pièce est plus fragile qu’un berceau à pans inclinés type Glock.

L’ensemble culasse

La culasse nue est en acier. Je pense qu’il s’agit d’un acier inoxydable sablé ou vibré. Le bloc capable de la pièce est : 25,4 mm x 153,3 mm x 35 mm. Le poids de la pièce nue est : 300 grammes.

La largeur de la cuvette de tir est : 10,8 mm.

La longueur de la fenêtre d’éjection (de la cuvette de tir à l’avant de la fenêtre est : 33,5 mm.

La course maximale de la culasse est d’environ 82 mm.

L’extracteur est en acier. Il s’agit d’une pièce massive. La hauteur de la griffe de l’extracteur mesure 5,7 mm. La longueur du ressort d’extracteur est: 7 mm. Le diamètre extérieur est : 3,7 mm. Le diamètre du fil : 0,7 mm. Un logement est prévu sur l’extracteur pour l’indicateur de chargement. L’axe de l’extracteur à un diamètre de 2,5 mm.

L’extracteur est le socle d’un ensemble constitué par l’extracteur et l’indicateur de chargement.

L’indicateur de chargement est une pièce à part. Cette fonction n’est pas dévolue à l’extracteur. Elle est obtenue dans une tôle fine (1,1 mm), le ressort de rappel de cette pièce a un diamètre de : 1,8 mm. L’axe de l’extracteur est l’axe de l’indicateur de chargement. Lorsque une  munition est en chambre, ce dernier fait saillit, une encoche rouge apparait.

Le percuteur est à la fois classique (il ressemble à un percuteur de MAB) et unique. Je ne pensais pas voir un si gros percuteur sur cette arme. Le percuteur est linéaire, il a une course libre dans son logement de 2,4 mm environ.

La pointe du percuteur est conique. Un trou est percé à l’avant du percuteur, il ne traverse pas le percuteur mais le trou débouche à l’intérieur du percuteur.

Une encoche existe sur le corps du percuteur. Elle est utilisée par le système de sécurité de l’arme pour l’immobiliser. Ce dernier est actionné par une clé sur le coté droit de la culasse.

Le ressort de percussion est un ensemble constitué. L’ensemble s’articule autour d’une tige guide en plastique.

L’ensemble est plus petit que son logement, il existe une différence de 2,4 mm entre les deux. Cela produit le flottement du percuteur dans son logement.

Le verrou de ressort de percussion est une petite plaquette en acier. L’arrière de la tige guide du percuteur verrouille cette pièce en place.  

Le ressort de rebondissement pousse le percuteur en arrière. Ce qui est original sur cette arme c’est qu’un petit axe, qui porte le ressort de rebondissement et qui traverse le bas de percuteur, est fixé sur la culasse, sous le percuteur.

Le cache du logement de percuteur est une petite pièce en plastique qui se verrouille sur le verrou de ressort de percuteur. Il occulte le logement du percuteur. Au démontage, cette pièce de faible volume s’est cassée.

La hausse est en acier. Elle est montée par queue d’aronde sur la carcasse, une vis vient empêcher toute dérive de celle-ci.

Le guidon est en acier aussi, il est monté comme la hausse (par queue d’aronde) et une vis vient limiter ses mouvements. La vis est accessible par le dessus du guidon.

Le système de blocage de l’arme peut être mis en place par une clé fournit avec l’arme. Ce dispositif est accessible sur la face droite de la culasse.  Je ne détaillerai pas cet accessoire dans le présent article.

La sécurité de percuteur est une pièce de micro-fusion en acier de faible dimensions. Elle est animée par un ressort cylindrique.

Le canon

Le canon est monobloc. Les dimensions du bloc capable sont : 25 mm x 15,8 mm x 83,5 mm.

Les rayures sont fines, peu épaisses. Le diamètre d’âme en fond de rayure est de 10 ,2 mm.

Une légère sur épaisseur existe à l’extrémité avant du canon. Celle-ci a un diamètre de : 14,7 mm. Alors le diamètre extérieur a un diamètre de 14,3 mm.

 Il y a beaucoup de jeu entre une munition chambrée et la chambre. L’entrée de chambre a un diamètre de 11,08 mm. Le diamètre du culot de la cartouche employée : 10,7 mm.

La hauteur du cran de verrouillage sur le canon est : 1,6 mm. La largeur du bloc arrière du canon : 15,7 mm. 

Le verrouillage se fait par pans inclinés sur la clé de montage/démontage.

Le canon semble être en inox sablé ou en acier nickelé. Je pencherais d’avantage pour la première possibilité.

La tige guide

La tige guide est un ensemble de pièces. Elle est télescopique.

Deux ressorts assurent la fonction d’amortissement et de renvoi en avant de la culasse.

Une tige guide interne avec un premier ressort (que j’appellerai ressort primaire) est entouré par un tube doté d’un second ressort. Ce deuxième dispositif est un amortisseur qui a un moment donné de la course de la culasse (en arrière) s’additionne au ressort primaire. Le efforts se cumule alors, la culasse est freinée par deux ressorts et non un seul.

La longueur totale est de 61,5 mm. Le diamètre externe du ressort primaire est : 9,1 mm. Le diamètre externe du ressort secondaire est : 13,3 mm.

Le chargeur

Le chargeur est composé de 5 pièces :

  • Le corps de chargeur (en acier) ;
  • L’élévateur de cartouche (en plastique) ;
  • Le ressort d’élévateur (en acier) ;
  • Le verrou de fond de chargeur (en acier) ;
  • Le fond de chargeur (en plastique).

Le chargeur est classique. Il est correctement fabriqué, il est fini par un beau bronzage noir brillant. Il porte l’inscription : PT140 PRO CAL 40- MADE IN BRASIL.

A l’arrière de ce dernier, deux trous sont percés avec l’indication 5 et 10.

Deux encoches sont dédiées à l’arrêtoir de chargeur (ou verrou de chargeur…c’est selon!) l’un se trouve à droite, le second à gauche.

Sur la face avant du chargeur sont percés deux petits trous de diamètre : 2,7 mm. Je pense que ceux-ci servent au centrage de la pièce lors du matriçage de la tôle plate. La tôle est ensuite soudée sur la face arrière. La soudure ne se voit pas de l’extérieur car la pièce a été polie avant bronzage.

Le chargeur de cette arme n’a pas été facile à démonter. En effet, j’ai eu du mal à extraire le fond de chargeur.

Une particularité de ce chargeur est le mode d’arrêt du fond de chargeur. La tôle du corps de chargeur est repliée vers l’intérieur alors qu’elle l’est majoritairement vers l’extérieur en générale. Cela amène une complexité plus importante à la fabrication du fond de chargeur. 

Conclusion

Le plus du Taurus PT140 est la vrai double action. En cas de non percussion, il est possible de retenter le départ d’une cartouche chambrée sans avoir à ouvrir la culasse pour réarmer le percuteur ce qui n’est pas le cas sur bon nombre de pistolet à percussion linéaire, par exemple Glock ou autre. 

Il n’y a pas de levier de désarmement du percuteur. Ceci pourrait être un vrai plus pour la sécurité et ainsi ne pas avoir de percuteur armé avec une munitions en chambre.  Ce serait, je pense, plus intéressant d’avoir ce genre de levier plutôt qu’un levier de sûreté qui, selon moi, ne peut amener que des erreurs de manipulation sous stress.

Le Taurus PT 140 est une arme haute sur la main (45 mm du dessus de la main au dessus de la hausse…selon ma morphologie).

Le verrouillage sur la clé de montage/démontage n’est pas pour moi une bonne chose car il y a un risque de bris de clé sous les coups répétés du canon. 

Je n’apprécie pas la conception et la présence du relais de gâchette (pièce qui me semble fragile) et du levier de sûreté.

La gâchette et le relais de gâchette sont horrible à remonter.

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Le pistolet Glock 30 S en 45 acp

On connait bien le pistolet Glock dans sa version 9 mm. On connait moins la version compact en 45 acp. Une munition de ce calibre est bien plus grosse que celle en 9 mm (selon les normes CIP : longueur : 29,69 mm contre 32,39 mm (écart : 2,7 mm), diamètre de l’étui : 9,96 mm contre 12,19 mm (écart : 2,23 mm)).  Alors que l’esthétique des deux armes est très proche, quelles sont les différences entre ces deux versions ? Ont elles des pièces communes ?  Peut on en déduire certaines règles de conception ? Des règles de passation d’un calibre à un autre ? Quelles sont les conséquences ? Qu’est ce que cela implique comme changement ?…

Caractéristiques du pistolet Glock 30 S :

  • longueur de l’arme : 200 mm ;
  • hauteur de l’arme :  108,5 mm ;
  • épaisseur de l’arme : 34,5 mm ;
  • poids de l’arme : 653 grammes (avec chargeur vide), 855 grammes (avec chargeur plein) ;
  • calibre : 45 acp ;
  • nombre de rayures du canon : 6 ;
  • pas des rayures : 1 tour sur 400 mm ;
  • longueur du canon : 96 mm ;
  • capacité du chargeur : 10 coups.

L’ensemble carcasse

La carcasse nue est en plastique. Des inserts en acier sont moulés à l’intérieur, ils servent au guidage de la culasse. Le bloc capable de la pièce est : 84,5 mm x 34 mm x 176 mm. La pièce nue pèse : 82 grammes (108 grammes pour celle du Glock 17).

Les photos ci-dessus présentent deux carcasses de Glock, la plus volumineuse est celle d’un Glock 17 tandis que la seconde est celle de notre 30 S.

La carcasse regroupe les logements des fonctions internes suivantes : le guidage de la culasse, l’arrêt de la culasse, l’alimentation, l’arrêt du chargeur, le mécanisme de percussion et de détente, l’éjection, le levier de démontage, le logement du ressort récupérateur, le dispositif de verrouillage/déverrouillage. Pour les fonctions externes : la préhension, l’encombrement, la façade commerciale, le support d’accessoire, le logement de la dragonne.

L’extérieur de la poignée pistolet du 30 S est plus épaisse de 2 mm  mais elle n’est pas plus volumineuse sur l’arrière ou l’avant.

Si l’on introduit  l’axe de queue de détente et que l’on lie les deux carcasses autour de cet axe (qui devient une référence), on s’aperçoit que les deux pontets, les logements de verrou de chargeur se superposent parfaitement. Les profiles de poignée sont presque identiques à quelques différences près qui sont dues à la version compact mais pas au calibre 45 acp.

L’encoche de maintien de l’accessoire sous la poignée est très proche de l’extrémité de poignée.

Le pontet est carré et strié, cette partie est identique aux deux carcasses. La poignée a deux empreintes de doigts sous le pontet. La talonnette de chargeur fait heureusement le reste.

La section du logement de chargeur mesure : 26,35 mm x 37,35 mm.

Le bloc de verrouillage/déverrouillage est une pièce de micro-fusion. La finition est très fine (on ne voit pas l’aspect peau d’orange résultant généralement de ce procédé). Deux pans inclinés de cette pièce sont en relation avec le canon, ils servent au verrouillage/déverrouillage. Elle sert aussi au guidage latérale du pied de canon.

Sur les photos ci-dessous, le plus petit bloc de verrouillage est celui  du Glock 30 S.

Il est démontable facilement. Il se monte sans jeu dans la carcasse et est maintenu en place par une goupille dédiée et l’axe de queue de détente.

Le bloc de mécanisme est un mélange entre plastique et acier. Il inclut l’éjecteur en acier estampé. La goupille de bloc de mécanisme est en plastique.

Parce que le profil de la poignée est identique mais que le logement de chargeur s’étend d’avantage vers l’arrière, le bloc de mécanisme est différent à sa base (il est plus fin à la base car le chargeur occupe plus de place vers l’arrière).

L’éjecteur est déporté pour venir toucher le culot de l’étui d’avantage vers l’extérieur.

Le connecteur est un petit ressort à lame en acier qui commande dans une certaine mesure la position de la gâchette. Pour simplifier, elle agit essentiellement sur la hauteur de la gâchette. Elle est obtenue dans une tôle de 1 mm qui est réduite à 0,7 mm en son milieu.

Sur le pistolet Le Français, la gâchette est abaissée par un pan incliné directement usiné sur la carcasse. Sur le Glock, c’est le connecteur qui a ce rôle. Cependant, ce n’est pas tout car la gâchette en position basse après avoir été en contacte avec le connecteur est relâché par lui lorsque la culasse recul sous l’impulsion des gaz de combustion. La culasse commande le connecteur par un usinage à l’arrière de la culasse.

Le connecteur est une pièce amovible, il est aisé de l’extraire du bloc de mécanisme. L’effort du départ varie selon l’inclinaison du pan incliné. Glock et d’autres fournisseurs indépendants proposent divers connecteurs faisant varier le poids de départ.

Le ressort de queue de détente se monte à l’arrière de la barrette . Cette pièce est commune aux deux modèles. Elle tire la barrette de queue de détente en arrière.

L’arrêtoir de chargeur et son ressort sont identiques. L’arrêtoir est une pièce en plastique moulée. Il est mu par un ressort qui est un morceau de corde à piano.

Le ressort a un diamètre de : 1,3 mm pour une longueur de : 36,6 mm.

La queue de détente/barrette est le rassemblement de plusieurs pièces métalliques ou en plastique.  Tout comme sur le Le français, elle inclut la gâchette. L’extension dirigée vers le haut  (près de la queue de détente) manipule la sécurité de percuteur lorsque le tireur presse la queue de détente.

La queue de détente est équipée d’une sureté. Lorsque le tireur presse la queue de détente, il efface la sureté.

Le levier de démontage est une petite plaquette en acier. Il faut l’abaisser pour séparer l’ensemble culasse/canon de la carcasse. Elle est poussée vers le haut par un petit ressort à lame. La section de la lame est : 0,3 mm x 2,4 mm (version : Glock 30 S). La section de la lame ressort est : 0,6 x 2,4 mm (version : Glock 17). Le plus gros ressort ci-dessous est celui du Glock 17.

L’arrêtoir de culasse est une tôle emboutie additionnée d’un ressort. Les différences sont mineurs. Les deux pièces semblent interchangeables. Je n’ai jamais été un grand fan des arrêtoirs de culasse de Glock car il faut souvent déchausser l’arme pour y avoir accès. Si l’on ajoute à cela la force élevée du ressort récupérateur …c’est encore pire !!!

La version allongée, photographiée ci-dessus, est la pièce du Glock 17 (probablement pas une pièce de la version standard).

L’ensemble culasse

La culasse nue est en acier. Le bloc capable de la pièce est : 25,6 mm x 33,3 mm x 169 mm. Le poids de la pièce nue est : 335 grammes (avec hausse et guidon).

Il est particulièrement intéressant de constater que le profil du corps de culasse est identique à la version 9 mm. Je parle de la section de la culasse mesurant : 25,6 mm x 21,5 mm. Je ne vous cache pas ma surprise. En effet, on pourrait s’attendre, puisque la munition à un diamètre plus important, à ce que la culasse soit surdimensionnée, de section plus forte… ce qui n’est pas le cas. Les rails de guidage ont les mêmes dimensions. La culasse du 9 mm se monte sur la carcasse en 45 acp et inversement.

L’avant de la culasse est différent. Le logement de la tige guide à l’avant de la culasse est plus volumineux. La tige guide étant plus grosse en diamètre, son logement est en proportion.

La culasse n’est pas surdimensionnée sur la section, mais sur la longueur. Il faut nuancer et préciser cette affirmation. Comme on l’a vu en introduction, il existe un écart de 2,7 mm sur la longueur et de 2,23 mm en diamètre (selon les normes CIP). Ce qui est surdimensionnée, c’est la longueur du logement du percuteur et la longueur de la fenêtre d’éjection. A l’avant de la surface de verrouillage du canon sur la culasse, les dimensions dépendent de la version de l’arme, de la longueur du canon. Une longueur minimal de canon existe néanmoins pour pouvoir loger la tige guide et le ressort récupérateur.

La longueur face arrière/cuvette de tir mesure pour 71,5 mm (version 45 acp) contre 67,5 mm (version 9 mm). Soit rigoureusement 4 mm de plus. Est ce que cette dimension sera reportée sur d’autre pièce ? Notamment les pièces internes de ce logement (à savoir : l’ensemble de percussion et d’extraction). Il y a 1,3 mm de plus que l’écart de longueur entre les deux cartouches.

La longueur de la fenêtre d’éjection est de : 34 mm pour une longueur de 31 mm. Donc une longueur de 3 mm de plus que la version en 9 mm. La fenêtre d’éjection duplique d’avantage l’écart entre les dimensions des deux normes CIP (2,7 mm).

La portée de verrouillage sur la culasse a une surface de verrouillage de 24 mm carré environ.

L’emplacement du canal de percuteur est au même endroit car la section de l’arrière de culasse est identique. Le canal de percuteur à la même forme sur les deux versions : rectangulaire.

La largeur de la cuvette de tir est plus large : 12,26 mm contre 10 mm.

L’emplacement du logement de l’extracteur semble identique.

Lors de l’alimentation, une partie interne de la culasse pousse la cartouche hors du chargeur pour la faire entrer dans la chambre. Ce “poussoir” a une forme particulière sur la version en 45 acp, il est biseauté (ce qui n’est pas le cas de la version en 9 mm).

La largeur du logement du canon dans la culasse est différente car la largeur du canon change. Largeur du logement de canon: 16 mm contre 14,5 mm.

Le logement de la sécurité de percuteur est un peu plus gros en diamètre (0,5 mm de plus). On peut se demander pourquoi car la pointe du percuteur est identique.

Le bouchon arrière de culasse est une petite plaquette mêlant plastique et métal. Il coulisse dans un logement et est verrouillé en place par l’intercalaire plastique de ressort de percuteur. C’est est une pièce commune entre les deux versions. Pour extraire cette pièce, il faut enfoncer l’intercalaire cité ci-dessus ce qui la déverrouille, elle peut alors s’extraire aisément par le bas.

L’extracteur est en acier. Il semble que les extracteurs soient identiques entre la version 9 mm et 45 acp. S’ils ne le sont pas, ils sont extrêmement proches.

Le poussoir d’extracteur est en acier. Il maintien l’extracteur à sa place. Ce n’est pas une pièce compatible avec la version 9 mm car elle est plus longue.

La version en 45 acp mesure 4 mm de plus, on retrouve ici la différence de longueur du logement.

Cette pièce est obtenue dans un cylindre de 4 mm de diamètre.

Le ressort d’extracteur a un diamètre extérieur de : 3,9 mm, pour une longueur de : 18 mm. Le diamètre du fil est 0,7 mm. Les ressorts sont identiques.

L’appui du ressort d’extracteur est un petit cylindre étagé en plastique. Cette pièce est l’intercalaire entre le ressort de ressort d’extracteur et le bouchon arrière de culasse. Elle est commune aux deux versions.

La sécurité de percuteur est un petit cylindre en acier. Les pièces sont différentes de 0,5 mm de diamètre pour la version en 45 acp. La longueur est : 7,6 mm. Le chanfrein en bout est plus prononcé sur la version en 45 acp.

Le percuteur est en acier. La longueur du percuteur est : 59,6 mm. Contre une longueur de : 55,6 mm pour le 9 mm. On retrouve ici aussi la différence de longueur de 4 mm du logement de percuteur.

Le percuteur est rigoureusement le même sauf que la longueur de la partie terminale (coté percuteur) est plus longue.

L’appui de la gâchette n’a pas à être plus longue car la section de la culasse est la même.

Le corps de percuteur a un diamètre de 4,8 mm. Le diamètre du logement des coquilles de ressort de percuteur a un diamètre de 4 mm.

Le ressort de percuteur est identique à celui de la version 9 mm. La longueur déployée est : 65,5 mm. Le diamètre extérieur est : 6,8 mm. Le diamètre de fil est : 0,8 mm. Le ressort peut être le même car son emplacement à la même dimension sur les deux versions. Cela est possible car les 4 mm de différences sont répercutés sur la pointe du percuteur et non sur le corps.

Les coupelles de ressort de percuteur sont deux petites pièces en plastique. Elles maintiennent le ressort de percuteur sur le percuteur. Se sont des pièces communes.

L’intercalaire plastique de ressort de percuteur est le verrou du bouchon arrière de culasse. Les deux versions ont le même diamètre extérieur : 8,9 mm et la même longueur : 21,5 mm.

La hausse est montée par queue d’aronde sur la culasse. La hausse est en plastique et en métal. Elle est classique, commune sur tout les pistolets de la marque. La taille de la hausse est indiquée sur le coté droit de la hausse. Selon la hauteur de la hausse le tir se fera plus ou moins haut.

Le guidon est en plastique. Il est tenu sur la culasse par une vis. L’accès à la tête de vis hexagonale se fait par l’intérieur de la culasse. Il peut être remplacé aisément par l’utilisateur.

Le canon

Le canon est monobloc en acier. Le verrouillage est basé sur l’emploi de pans inclinés. Le bloc capable de la pièce est : 16 x 24,3 mm x 96 mm. La longueur totale est : 96 mm.

La hauteur du cran de verrouillage : 1,6 mm. La largeur du bloc arrière est 16 mm.

Le verrouillage/déverrouillage se fait par deux pans inclinés usinés sous le canon.

L’entrée de chambre est particulière car l’usinage est tronquée sur les cotés.

L’étui dépasse de la chambre de : 3,65 mm.

La partie cylindrique est réellement cylindrique (donc pas d’épaulement). Le diamètre mesure : 15,5 mm.

Je suis souvent surpris par l’épaisseur des parois d’un canon. Si on la compare au diamètre de l’ogive, L’épaisseur des parois du canon est : 2,035 mm. Le diamètre extérieur du canon est rigoureusement cylindrique, il mesure 15,5 mm.

Sur le site glock.com, on peut voir qu’il est possible d’avoir, en option, un canon fileté. Le filetage du canon proposé serait 16 x 100. Cette option ne semble pas possible sur la version 30 S car le diamètre externe du canon est : 15,5 mm.

La tige guide

La tige guide a une longueur de : 61,5 mm. Il s’agit d’un ensemble constitué de plusieurs pièces à savoir deux ressorts et deux pièces cylindriques télescopiques.

Les ressorts ont un diamètre externe de : 9 mm et 13,3 mm. 

Le chargeur

Le chargeur est composé de 5 pièces :

  • Le corps de chargeur (en acier et en plastique) ;
  • L’élévateur de cartouche (en plastique) ;
  • Le ressort d’élévateur (en acier) ;
  • Le verrou de fond de chargeur (en plastique) ;
  • Le fond de chargeur (en plastique).

La section du corps de chargeur : 25,55 mm x 31,45 mm. La hauteur du chargeur est : 100 mm.

Le corps de chargeur est composé de deux composants : métal et plastique. La forme métal à l’intérieur et le plastique pour l’extérieur.

L’élévateur de cartouche, le fond de chargeur et le verrou de fond de chargeur sont des pièces en plastique. Pour éviter diverse erreur, le calibre est inscrit sur la pièce.

Le ressort de chargeur a un diamètre de fil de 1,5 mm. Cette pièce a un profil particulier. Les spires sont resserrées en haut et plus large en bas

Conclusion

On a tenter ici de circonscrire les différences entre deux versions proches d’un même fabricant. Pour limiter l’encombrement, le choix a été fait de conserver la section de la culasse en 9 mm. Les choix auraient pu être autres. Qu’en est il de la section de la culasse des versions en 10 auto, 357 sig, 40 sw …Le présent article servira de référence pour comparer d’autres armes de ce fabricant.

Je suis très surpris de constater que les culasses ont quasiment le même profil. J’étais tellement persuader de trouver la culasse de 30 S plus volumineuse. C’est une idée de l’esprit qui provient, je pense, du volume de la poignée pistolet. Dit autrement, il n’y a pas de différence d’encombrement de culasse alors qu’il y a une différence de calibre. En revanche la poignée pistolet est plus grosse.

Peut on en déduire des principes, des règles de passage entre 9 mm et 45 acp et les appliquer à d’autres armes de même calibre…probablement. Il sera possible d’affiner ces théories lorsque l’on verra d’autres armes de même modèle chambrées dans ces calibres. Si vous avez des idées sur ces modèles d’armes en particulier, n’hésitez pas à me faire parvenir un message pour me faire part de votre choix.

Les différences marquantes sont : la forme de la rampe d’alimentation, l’intérieur de la culasse, la longueur de la fenêtre d’éjection, la longueur du logement de percuteur, la section du logement de chargeur, la forme de l’éjecteur.

Pour moi, le mécanisme de percussion et de détente du pistolet Glock découle d’une  arme française de Manufrance : le pistolet Le français. Deux articles ont été rédigés récemment, vous pourrez le retrouver ici (pour la version en 7,65 mm) et là (pour la version en 6,35 mm).

Il serait intéressant  d’extraire les inserts métalliques des diverses pièces pour en déduire des informations sur la conception et la réalisation des pièces d’armes mixant métal et plastique. Cela pourrait être appliqué à tous les moulages que l’on trouve sur les armes indépendamment du modèle, du calibre…

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Le pistolet rolling block Uberti en 22 Lr

Dans le passé, il était possible d’acquérir librement (sur présentation d’une pièce d’identité) des armes de poing en 22 Lr à un coup. Aujourd’hui, ce temps est révolu mais nous verrons ici une arme qui entre (ou entrait) dans cette catégorie : le pistolet rolling block du fabricant italien Uberti.

Cette arme est une copie du pistolet Remington rolling block modèle 1871.

Les caractéristiques de l’arme

  • Longueur de l’arme : 370 mm ;
  • Hauteur de l’arme : 150 mm ;
  • Épaisseur de l’arme : 37 mm (bas de poignée) ;
  • Le poids de l’arme : 1238 grammes ;
  • Le calibre : 22 Lr ;
  • Rayure du canon : 6 ;
  • Pas des rayures : 1 tour sur 254 mm (selon les normes CIP) ;
  • Longueur du canon (entrée de chambre à la bouche) :  240 mm ;
  • Capacité : 1 coups ;
  • Finition : jaspée et bronzée.

La carcasse est en acier. Le bloc capable de la pièce est : 25,6 mm x 178 mm x 60 mm. Elle pèse : 279 grammes. Un très beau jaspage recouvre la carcasse.

Une trace est frappante à l’arrière de la carcasse. Une trace qui ne me semble pas venir d’un usinage classique. Je pense que la queue de carcasse est rapportée sur le corps de la carcasse. Les traces visibles semblent être des traces de soudure.

Une large ouverture est taillée en dessous de la pièce, c’est le logement du pontet, du marteau et du bloc de verrouillage. L’ouverture a une largeur de 15 mm.

L’entre-axe des axes de bloc de verrouillage et de marteau est de 31,5 mm.

Les rares perçages latérales de la carcasse existent pour les vis de pontet, les axes de marteau et de bloc de verrouillage, la vis de plaquette de maintien des axes cités précédemment et la vis de maintien du canon (qui selon moi ne sert pas à grand chose, ce n’est pas cette vis qui empêche le canon de se déserrer).

Le filetage du canon n’est pas très courant. Il s’agit d’un pas trapézoïdal. Je suis surpris que le fabriquant ait choisi ce type de filetage car c’est plus complexe à réaliser. La carcasse est percée puis alésée à : 20,6 mm puis filetée.

Le marteau, son axe, sa bielle sont en acier. Le marteau est une pièce massive, elle pèse : 66 grammes.

La bielle est montée sur le chien. Elle est l’intermédiaire entre le ressort de marteau et le marteau. Elle pivote autour de son axe.

Le corps de marteau possède deux crans : un cran de sécurité  (qui de part sa forme particulière ne peut être relâché par la gâchette pour éviter un départ involontaire même si le ressort de percussion est faiblement bandé) et un cran d’armé. La hauteur du cran d’armé est de : 0,8 mm.

Le marteau participe au verrouillage. En effet , il y a verrouillage lorsque le marteau se déplace en avant pour faire percussion. Tant que le marteau est en position armé, le bloc de verrouillage peut être ouvert.

Je pense que le marteau est compatible avec les autres calibres.

L’axe de marteau en acier est massif, il a un diamètre utile de 10 mm et une largeur de tête de 11 mm.

Le ressort de marteau et sa vis sont en acier. Le filetage de la vis est : 5 x 80.

Il s’agit d’un ressort à lame classique d’une longueur de : 82,8 mm. L’épaisseur du ressort à sa base est de 2,5 mm. La largeur est de 8,5 mm (à la base également).

Le bloc de verrouillage et son axe sont en acier. Là encore, il s’agit d’une pièce massive : 72 grammes.

Le bloc contient le percuteur, sa goupille et son ressort. Le percuteur est excentré car la percussion est annulaire. Il aurait été intéressant de comparer cette pièce avec un bloc à percussion centrale. Il est probable qu’un seul bloc soit compatible pour toutes les munitions à percussion centrale.

Une rainure est usinée en son centre, il s’agit du logement de l’extracteur.

La pièce est traversée par un trou de gros diamètre, il est le logement de l’axe de bloc de verrouillage. Ce dernier est identique à l’axe de marteau, les deux axes sont interchangeables.

Une surface est particulièrement importante. On la voit sur une des photos ci-dessous, c’est la seule surface qui ne possède pas de bronzage. C’est elle qui est au contacte du marteau et qui participe au verrouillage.

Le verrou de percuteur maintien le percuteur en place dans le bloc de verrouillage. Il est en acier. Il est un cylindre de 8,5 mm de diamètre pour une longueur de 12,1 mm. Ce doit être la première fois que je vois une goupille de percuteur aussi grosse…sur une arme de poing. Il s’extrait du bloc de verrouillage de la droite vers la gauche.

Le percuteur est en acier, il est taillé dans un cylindre de 5 mm de diamètre, il a une longueur de 19,9 mm. La pointe du percuteur est un peu aplatie, elle aurait mérité un peu plus d’attention (c’est à dire un bel arrondi et polissage).

Le ressort de percuteur prend position à l’avant de ce dernier et le repousse en arrière pour éviter qu’il ne fasse saillie. Le diamètre externe est : 3,6 mm. Sa longueur dépliée : 6,5 mm. Le diamètre du fil : 0,5 mm.

Le  verrou des axes de marteau et de verrou est une petite plaquette en acier qui vient “chapeauter” la tête des axes cités. Les axes auraient pu être simplement vissés dans la carcasse mais il en a été décidé autrement. Cette pièce se vis sur le coté gauche de la carcasse.

L’extracteur est en acier. Il est taillé dans une tôle de 1,75 mm d’épaisseur. Il prend place au centre du bloc de verrouillage. Il est très bien ajusté, il n’y a pas de jeu entre l’extracteur et son logement.

Le pontet est en laiton. La finition externe a été soignée mais les surfaces internes sont brutes de fonderie.

Il est maintenu en place par trois vis en acier. Les trois vis ont un filetage de 5 x 80.

Le pontet est un sous ensemble qui contient : la queue de détente, la gâchette et un ressort à lame dont une des branches sert à la queue de détente via la gâchette et la seconde branche prend appui sur le bloc de verrouillage.

La gâchette et son axe sont en acier. L’axe a un diamètre de 3,5 mm et une longueur de 15 mm.

On peut voir sur les deux photos ci-dessous la position de la gâchette dans le cran de sécurité et dans le cran d’armé.

Cela donne une position différente au marteau par rapport au cran employé.

La queue de détente et son axe sont en acier. L’axe a un diamètre de 2,5 mm et une longueur de 15 mm.

Le ressort de queue de détente et de bloc de verrouillage est un ressort à lame. Il est obtenu dans une plaquette d’acier de section : 3,7 mm x 1,3 mm.

Le canon en acier est massif. La pièce est obtenue dans un barreau de 24 mm de diamètre et de 240 mm de longueur. Il est vissé sur la carcasse. Le diamètre externe du filetage est : 21,5 mm. La longueur entrant dans la carcasse : 31 mm. L’épaulement avant filetage a un diamètre de : 20, 3 mm.

La présente version est en calibre 22 Lr. Cette arme a été produite en divers calibres, j’ai trouvé un site qui vend des canons d’origine en 22 mag / 22 hornet / 357 mag / 45 long colt. Ce pistolet a t’il été produit dans d’autres calibres ? Si vous le savez, n’hésitez pas à me faire parvenir un message.

On peut prendre le problème à l’envers et se poser la question : à quelles munitions modernes un mécanisme de ce type peut il résister ?

Il n’a pas été très compliqué de dévisser le canon de la carcasse. Cependant, la tâche a demandé un montage très rigide pour que l’effort de la clé soit bien transmis sans perte à la carcasse.

Une petite vis de maintien du canon exerce une certaine pression sur le filetage du canon. Comme il est dit plus haut, ce n’est pas cette vis qui réduit le canon à l’immobilité. C’est en fait le couple de serrage du canon sur la carcasse.

La hausse est en acier. C’est un modèle plutôt courant pour une arme de cette époque. Elle est montée par queue d’aronde aussi.

Le guidon en acier est monté par queue d’aronde sur le canon. On a l’impression qu’il s’agit d’une double queue d’aronde, c’est à dire que le guidon est monté par queue d’aronde sur son support qui est lui même monté de la même façon sur le canon.

La poignée bois est parfaitement réalisée. Les ajustements bois/métal sont très propres.

Pour l’extraire, il faut démonter les trois vis de maintien du pontet et extraire le pontet.

Le garde main et sa vis prennent place sous le canon. Un tenon du garde main entre dans la carcasse, la vis finie de le plaquer sous le canon.

Un insert en acier, monté sous le canon par queue d’aronde, contient le filetage de la vis.

Conclusion

Cette arme ne figure plus au catalogue Uberti. C’est dommage car je pense qu’elle a encore sa place dans une collection ou sur tablette de stand de tir… La raison est probablement le changement de la réglementation qui rend la production moins rentable.

C’est une arme qui sous des aspects simples relève d’une certaine complexité. Paradoxalement, la simplicité est difficile à concevoir. Les formes des pièces ne sont pas si simple que cela.

Les pièces, les finitions sont bien réalisées. Le jaspage est très beau.

C’est en quelques sortes l’équivalent du pistolet Contender ou Encore de l’époque (mais sans l’interchangeabilité du canon, du moins pas dans cette version de rolling block).

En 22 Lr, c’est une arme lourde (par son poids, non par le calibre), le canon est massif et le diamètre d’âme est petit. Le bloc de verrouillage est tout aussi massif proportionnellement au calibre. Le mécanisme doit être le même pour toutes les versions du 22 Lr au 45 long colt.

Cette arme est un clone du Remington modèle 1871. Alors que depuis plusieurs décennies existaient les revolvers, pour quelle raison continuer à produire des armes à un coup ? Probablement pour bénéficier de munitions plus puissantes et d’armes plus rustiques.

Etant donné que ce pistolet existe en plusieurs calibre, personnellement, je ne l’aurais pas choisi en 22 Lr mais plutôt en 45 long colt ou en 357 magnum.

En dehors de l’aspect historique, et vu que le canon est fixe, je pense que ce pistolet aurait pu faire une bonne arme de chasse à l’approche ou à l’affût. Il aurait été intéressant  d’y ajouter une aide à la visée via un rail picatinny sur le dessus du canon et d’aller chasser tout ce qui peut se chasser au 357 mag ou 45 long colt.

Ce mécanisme est intemporel, je pense qu’on le verra encore et encore. Pour ma part, je le verrais bien dans une version moderne avec canons interchangeables (dont un canon silencieux, poignée caoutchouc type Hogue, rail picatinny…aide à la visée, une hausse micrométrique …et tralala !) afin de casser l’aspect historique et qu’il reparte dans nos mémoires pour un siècle de plus. Si un étudiant, un industriel veut se lancer dans l’aventure qu’il me fasse signe, je serais ravi de suivre ce projet.

A quels calibres modernes pourrait résister un mécanisme de ce type fabriqué avec des aciers modernes ?

Je souhaite rendre hommage à travers cet article aux créateurs de ce mécanisme et aux “copieurs”, talentueux industriels italiens, qui ont pris le temps de réinventer cette arme et ses techniques de fabrication pour nous la mettre dans les mains des décennies après la version originale.

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